Les prises de conscience

Ça continue à aller un peu mieux. J’ai de plus en plus d’énergie. C’est une bonne chose. Je pense un peu moins à la période pénible que j’ai traversée. Quand j’y pense ce sont surtout des flashbacks pénibles. Le comportement de cet homme me donne la nausée. C’est encore difficile pour mon cerveau d’intégrer et de dépasser la stupidité, la mesquinerie, l’absurdité, la violence, l’égocentrisme et l’imbécilité de ce que cet homme m’a fait. Je vais y arriver. Je pense que le fait que je sois encore dans les démarches n’aide pas à ne plus y penser. Au moins je ne le vois pas. C’est déjà ça. Je pense que je ne ressentirais plus grand-chose d’autre que du dégoût honnêtement.

C’est quand même vraiment étrange les choses que les gens font et endurent dans les relations. Cette semaine, un homme qui n’avait probablement pas trop réfléchi à son affaire a en quelque sorte considéré risible que j’aie couché avec un con durant la vingtaine. C’était selon lui ce qui m’avait rendue non désirable pour lui. Je précise que je n’ai personnellement jamais été intéressé ni attirée par lui. J’ai trouvé ça très étrange de sa part. Surtout considérant qu’après, durant la suite de la conversation, il m’a dit avoir été en relation pendant vingt ans avec une femme extrêmement jalouse qui ne voulait pas qu’il sorte. Qu’est-ce qui est pire honnêtement? Faire une erreur de choix durant ta vingtaine ou passer vingt ans de ta vie avec une personne qui te maltraite? Je dirai seulement que je ne suis jamais restée plus que trois mois avec un homme qui me faisait du mal…

Je suis dans la rédaction des demandes d’indemnisation. Ce n’est pas facile. Le pire n’est pas de raconter les agressions en tant que telles. Le pire, pour moi, c’est de faire la liste des effets secondaires et de comment ça a affecté ma vie. Ça je trouve ça terrible. Ça me force à me regarder plus objectivement et à voir à quel point ça m’a fait souffrir. Combien j’ai dû déployer d’efforts pour continuer à avancer. Comment ça a entraîné d’autres événements horribles par la suite. Combien il y a de gens malades de souffrance qui font souffrir les autres inutilement. À quel point j’ai dû être forte, lucide et plein de ressources pour traverser tout ça et arriver où je suis. C’est normal que je sois épuisée. C’est normal que je sois si sensible aux différentes violences, celles que je vis, celles que les autres vivent. Je suis quand même fière de moi d’avoir réussi à me donner une vie malgré tout ça. Ça m’aide à me comprendre et à me voir.

Ça me fait de la peine de constater à quel point je me suis fait du mal et à quel point je me suis manqué de respect moi aussi. Pas seulement ces hommes. Le fait que je dise ça n’excuse en rien leurs comportements. Ils sont entièrement responsables de leurs choix. Quand je vois une personne qui ne s’aime pas ou ne se respecte pas, je n’ai absolument jamais le réflexe d’essayer d’en profiter. Je choisis plutôt de bien traiter la personne. Nous avons tous le choix. Ils ont choisi de me faire du mal. Je n’en suis pas responsable. J’ai fait ce que j’avais à faire et je continue. J’ai appris à m’aimer et à mieux me traiter. J’ai appris à reconnaître les malsains aussi de plus en plus rapidement. Une des choses que je dois encore apprendre c’est à m’écouter absolument à chaque fois que j’ai le moindre malaise face à quelqu’un. A la fin, c’est toujours là qu’est la vérité. Dans ce que j’ai senti.

Je suis quand même heureuse d’avoir passé autant d’heures avec le manipulateur l’été dernier. Si je ne l’avais pas fait, je n’aurais pas assouvi ma curiosité et je n’aurais pas entendu autant de choses épouvantables sortir de sa bouche. Je n’aurais pas eu autant de preuves du genre de personne qu’il est et je me serais longtemps demandé si je ne l’avais pas jugé trop vite… puisque c’est ce qu’on se demande quand on est une bonne personne, une personne ouverte d’esprit… mais non. Je ne l’ai pas jugé trop vite. J’aurais préféré ne jamais le rencontrer ni même le voir, mais je dois accepter ça et tant qu’à y être exposée, je ne suis pas restée dans l’ignorance et les questionnements.

L’intensité de ma réaction m’informe de combien ce qu’il a fait était épouvantable pour moi, complètement l’opposé des les valeurs que j’ai et de ce que je veux dans la vie. Ce qu’il veut lui appartient, mais je ne veux pas de ses comportements de merde dans ma vie. Je sais très clairement ce que je ne veux pas. Je sais de plus en plus ce que je veux et ça n’a rien à voir avec ce que lui a à offrir.

Je suis dans la sécurité et les comportements sains et apaisants ces jours-ci. J’ai mes deux minis loups pour m’aider à rester calme et à récupérer. Il me faut développer d’autres raisons de me lever le matin en attendant que je sois plus prête à développer de nouveaux liens avec des humains. J’en ai quelques-uns, mais ce serait une bonne idée d’élargir mon cercle d’amis. Un jour à la fois.

J’espère que vous allez bien.

A plus!

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