Je vis encore beaucoup d’anxiété ces jours-ci même si les raisons de stresser ont diminué dans ma vie. J’ai la mèche courte, si on peut dire. Des petites choses suffisent à me mettre à l’envers. Je pense que c’est l’arrivée du printemps qui me fait me sentir plus vulnérable. Je pense que c’est lié au risque accru de tomber sur des personnes que je ne veux pas voir. Un jour ça ne me fera plus rien, mais ce n’est pas encore le cas malheureusement. Ça me fait ça à tous les printemps, mais cette année c’est pire. Probablement à cause de l’infinie fatigue que je ressens depuis un moment et de la tristesse qui m’habite encore.
Je pense que j’aurais besoin de pleurer. Ce n’est pas quelque chose que je m’empêche de faire normalement, mais ça ne sort pas ces jours-ci. Je ne sais pas pourquoi. J’aimerais bien. Il me semble que ça m’aiderait à relâcher beaucoup de pression. Mon psy me dit d’accepter de vivre mes vraies émotions si je les vois, les personnes qui m’ont fait du mal. C’est ce que j’essaie de faire. A la fin, si quelqu’un rit de vous parce que vous êtes blessé, ce n’est jamais vraiment le signe que cette personne va bien ni qu’elle vous veut du bien. J’en ai quand même marre de tous ces conflits inutiles et de la haine et du manque de respect qui habitent tant de gens. Je ne veux pas de ce type de mentalité ni d’énergie dans ma vie. Je ne pense pas leur manquer de toute façon. Ce n’est pas comme si ces personnes m’avaient montré que j’étais importante pour elles. J’aimerais que les gens pensent avec leur cœur et leur cerveau plutôt qu’avec leur ego et leur cerveau. La 2e option ne donne jamais rien de bon. Elle fait juste souffrir plus tout le monde.
J’ai décidé de prendre une autre journée off finalement. Ça ne change rien au final, au sens où ça ne me cause pas de problème puisque je finis toujours mes corrections d’avance et que j’ai tendance à faire tout en bloc d’un coup sans prendre vraiment de pauses pendant quelques jours. C’est généralement efficace. J’ai commencé à ressortir des produits naturels que j’ai ici pour essayer de m’apaiser un peu. Il faudra changer beaucoup de choses durant les prochains mois. Mon alimentation, mon sommeil, mon activité physique et… Je suis allée me faire masser aussi. C’était la première fois avec elle et je l’ai trouvé très bonne. J’ai pleuré un peu à la fin, mais je me suis retenue.
Ça me fait du bien de me faire du bien. J’ai encore des accès de honte et de haine de moi, même si ce n’est pas moi qui ai mal agi, oui. Ce sont des restes des violences subies qui remontent à la surface. C’est en partie ça le stress post-traumatique complexe. J’ai besoin de me répéter plusieurs fois par jour que j’ai le droit de vivre malgré tout ce qu’on m’a fait. J’ai le droit de recevoir de l’amour même si j’ai encore le coeur en miettes. Pour le moment ce sont surtout les chiens et ma belle-sœur qui me font tenir. Quelques autres personnes aussi à des degrés moindres. La situation va s’améliorer. J’ai besoin de tout l’espace temporel devant moi. J’ai besoin d’aller mieux. Ce n’est définitivement pas la meilleure partie de ma vie.
Quand ça ne va vraiment pas, je pense à toutes ces femmes avant moi et en même temps que mois qui ont souffert et souffrent encore. Ça me donne du courage. J’ai hâte de travailler sur elles et pour elles cet été.
J’ai infiniment hâte à mercredi pour commencer le suivi en stress post-traumatique.
