
J’ai vécu une situation administrative absurde hier. Elle reposait sur un manque d’informations et d’attention de l’autre personne. Ça m’a un peu énervée. Je trouve que souvent les gens ont bien peu de connaissance en santé mentale. Ça ne me fait vraiment pas de bien quand on ne prend pas ce que je vis au sérieux. Je pense que ça ne fait de bien à personne… c’est très illogique et improductif. Je ne comprends pas pourquoi on s’entête à agir de la sorte. Ça m’a fait penser à mon ancien ami qui pensait savoir mieux ce que je vivais que les professionnels de la santé que je vois. C’est complètement ridicule… Il faut quand même être très prétentieux… et inconscient des conséquences graves que ça peut avoir. C’est un grand manque de respect, à la fois envers moi, mais aussi envers tous ces professionnels de la santé qui en savent apparemment moins que les personnes qui se mêlent de réviser leur jugement professionnel sur une situation… même si elles ne sont absolument pas formées en la matière.
Heureusement, pour balancer ça aujourd’hui j’ai eu une bonne nouvelle. Je vais avoir mon évaluation pour un suivi psychosocial pour le stress post-traumatique complexe la semaine prochaine. C’est pour diminuer les conséquences sur ma vie quotidienne, ma thérapie de base me permettant déjà de savoir ce que c’est et pourquoi ça m’arrive. Je pensais que ça prendrait beaucoup plus de temps. C’est encourageant. Je devrais aussi avoir droit à une indemnisation pour les victimes d’actes criminels. Ce ne sera probablement pas beaucoup, mais c’est surtout symbolique pour moi. C’est accepter que la société prenne un peu soin de moi. J’aurai aussi droit à quelques heures de services légaux et à des cours d’autodéfense gratuits. Je ne savais pas qu’il y avait tout ça. Je suis tellement habituée de m’arranger toute seule. Ça me fait du bien de parler à des personnes qui connaissent le sujet et qui font preuve d’empathie et de compassion. La gravité des choses que j’ai vécues me rentre dedans par vague on dirait. Je n’avais pas réalisé l’ampleur de dégâts pendant longtemps même si je savais que c’était grave. J’ai longtemps été en mode survie et débrouillardise, je crois. J’ai été très forte.
Mon psy m’a demandé ce que ça me faisait de devoir reparler de tout ça. J’ai commencé par dire rien, ce qui est vrai en un sens, puisque j’en parle régulièrement puisque je travaille sur ces sujets. Ce qui me fait vivre plus d’émotions, c’est la gentillesse des gens et leur compréhension. La reconnaissance de ce que j’ai vécu. Le seul moment où j’ai pleuré c’est quand une des intervenantes m’a dit que j’étais bonne d’être devenue professeure malgré tout ça. Je lui ai répondu que c’était à cause de la douance et que si je ne l’avais pas, je ne sais pas où je serais. Probablement à quelque part saoule, gelée ou même morte. Je n’exagère pas. Si je n’avais pas la force et l’intelligence que j’ai, je ne pense pas que je m’en serais sortie. C’est seulement maintenant que je le réalise. Toutes ces démarches contribuent à me rendre ma dignité et j’en ai besoin, parce que bien que le monde dans lequel on vit prétend hypocritement que la santé mentale c’est important, il y a bien peu de gens qui en prennent réellement soin dans les faits. Ça fait même peur souvent à quel point ils s’en foutent.
Ça me marque aussi à quel point les hommes que je rencontre ne m’écoutent pas et ne tiennent pas compte de ce que je leur dis même si je leur explique. C’est vraiment épeurant. Quand la situation est inversée, quand ce sont eux qui vivent quelque chose, je mets les lunettes de chercheuse et je pars en quête d’informations sur le net afin de comprendre ce qu’ils vivent… et eux? Eux ils font comme si je n’avais rien dit et que ça ne les concernait pas. Je ne pense pas qu’ils sont conscients des impacts de leurs actions dans ma vie et à quel point c’est irrespectueux de leur part. Ce qui est malheureux, c’est que je pense que le savoir ne les ferait probablement pas agir différemment. C’est quand même terrible.
J’ai aussi appris qu’il y a un programme d’étude lié au domaine judiciaire au collège d’Alma qu’on peut faire en ligne. Je pense que je vais le faire à temps partiel, mais je ne sais pas quand. C’est pour un projet de création dont je parlerai à un moment donné… mais ce serait aussi cool comme plan de retraite d’être une vieille détective privée… Je ne serai définitivement pas une snow bird!
Je vous mets des photos d’extraits de l’encyclopédie HPI pour que vous compreniez mieux certaines de mes réactions des derniers mois. C’est super bien fait… et la photo de bd… c’est juste que j’ai hâte de me faire tatouer. Ha! Ha! A plus!

