Le flou

C’est bizarre la vie. Il y a des périodes où je sais parfaitement ce que je veux et d’autres où je suis complètement perdue. Les moment où je ne sais plus ce que je veux sont en général liés à une perte de sens et ils suivent des périodes où j’ai subi des mauvais traitements de la part d’autres personnes. Une chose qui ne m’a pas surprise, durant la dernière année, c’est comment les déceptions se sont enchaînées. Ça a été la même chose à chaque fois que j’ai vécu de grands chocs. Alors, toutes les personnes se disant de bonnes personnes sont disparues sous différents prétextes, empirant encore la situation initiale. Ça me fait rire après quand je les vois d’émoustiller elles-mêmes devant leur grandeur et leur sensibilité sur les réseaux sociaux . Ça ne doit pas être facile, être de bonnes personnes comme ça…

Et puis il y a les autres, les solides. Ces personnes là restent et alors je sais qui en vaut le coup et je ne cherche plus à maintenir les autres liens. Avant oui et ça m’épuisait. Maintenant je ne le fais plus. J’écoute les humains quand ils me montrent leur vraie nature. Ça a été une leçon difficile à apprendre, mais, depuis quelques années, je suis capable de l’appliquer. Ça me sauve beaucoup de temps, d’énergie et de tristesse. Bon débarras!

J’essaie d’imaginer des avenirs. Je pense que c’est le mieux à faire. Je pense que l’un d’eux subsistera et que c’est vers lui que je travaillerai quand l’énergie commencera à remonter un peu. Je commence à faire de petites choses chaque jour vers quelque chose de mieux. Vivement la fin de session! Il me reste 11 jours d’enseignement répartis sur quatre semaines. Ça va aller. Il me reste quand même beaucoup à faire. Je m’y remets demain matin.

Ça me fait peur un peur toutes ces possibilités. Ces jours-ci je me sens comme sur l’image. Un peu floue. Il y a quelque chose qui n’empêche de passer, mais le ciel au loin n’est plus noir et je trouverai une façon d’enjamber l’obstacle comme à chaque fois. J’aimerais cependant que cette route m’amène le plus loin possible cette fois. Parfois je me sens tellement coincée dans ce que ma vie est devenue que j’en ai la nausée. C’est peut-être aussi ça, apprendre à se connaître. Il y a de l’horreur… puis autre chose après.

J’ai en tout cas très clairement appris la leçon de ne plus idéaliser personne et de mieux attendre de voir qui j’ai face à moi. J’ai encore quelques flashbacks parfois des moments et émotions horribles que j’ai ressentis l’été dernier. J’arrive à m’extirper plus rapidement de l’état dans lequel cela me plonge et à rendre aux autres ce qui leur appartient. Je ne suis pas coupable de leurs choix et la façon dont les gens décident de me traiter parle d’eux. Je n’ai pas à intérioriser leur malheur, leur mal-être ni leur manque de respect. Je le leur renvoie le soir avant de me coucher. S’il existe quelque chose comme ces mystérieuses ondes dont on entends parfois parler, ils ne doivent pas se sentir bien le soir… c’est tant mieux. Je n’ai pas la grandeur d’âme de leur envoyer de bons sentiments qui les guérirait, non… et honnêtement je ne sais pas si j’ai envie de l’avoir malgré l’injonction insupportable à ce que tout soit doux.

Je préfère: Juste du vrai. Ou: Juste de la transparence.

Dodo.

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