Les vilains et les sous

Je ne suis pas triste à la suite de cette autre mauvaise expérience. Ça m’a soulagée en fait. On dirait qu’elle m’a permis de prendre du recul face à mes expériences et à me détacher encore plus de l’envie de chercher un compagnon de vie. Je ne suis absolument pas contre l’idée, mais je n’en peux plus d’accumuler les mauvaises expériences. Je me demande à quoi ils pensent, ces hommes qui semblent ne pas se soucier ni être conscients de la personne à qui ils parlent plutôt que d’échanger avec elle, ce qui serait le point de départ nécessaire pour la possibilité de la naissance d’une relation. Ils pensent à eux, me direz-vous… Oui, je sais, c’est que je me pose des questions au sujet de ce qu’ils pensent qu’une relation est. Genre parlez d’eux et plaquer une image de ce que doit être une femme sur l’autre et celles-ci sont interchangeables en autant qu’elles suivent le scénario et se soumettent aux attentes… mais ça c’est de la violence… Pas une relation. Une relation c’est aller à la rencontre de l’autre, se confronter à l’altérité. Pas plaquer une fausse image sur l’autre et lui demander d’y obéir. Une relation n’est pas non plus possible si on monologue continuellement.

            En tout cas, personnellement, je ne voudrai jamais une relation avec un homme qui se place en position de supériorité par rapport à moi et qui me dit qui et comment être. Ça me dégoûte complètement de subir ça à nouveau (Je l’ai fait quand j’étais très jeune et que je ne connaissais rien aux relations ni à la santé mentale) et même si ça peu fortement impliquer que je finisse seule, je n’ai aucun problème avec ça. Si un jour je suis à nouveau avec quelqu’un, ce sera un homme qui a réfléchit et déconstruit les stéréotypes sociaux ou qui a au moins commencé à le faire. Je ne vois pas pourquoi un homme voudrait volontairement s’enfermer dans les rôles toxiques qu’on attribue aux genres depuis si longtemps et qui ne correspondent à rien de réel. Ce ne sera clairement pas un homme méprisant non plus. La dernière histoire, elle m’a fait penser à mon ancien ami, le prof de philo, qui ne comprenait pas pourquoi sa blonde ne voulait plus de lui. La première chose qu’il m’a dit de cette femme, en début de relation, alors qu’il aurait été supposé la trouver merveilleuse et intéressante, c’est qu’il ne croyait pas au domaine dans lequel elle est experte, mais qu’il essayait d’avoir l’esprit ouvert. Dude… Tu la méprises intellectuellement et te sens supérieur à elle depuis le début de la relation. C’est un miracle en soi qu’elle ait un jour voulu avoir quoi que ce soit à voir avec toi. Ou encore, dans la veine des hommes qui pensent qu’ils peuvent nous dire qui être, j’ai vu cette semaine un article sur un homme qui avait dit à une femme que puisqu’ils avaient « matché » sur une application de rencontres, elle lui appartenait et c’est lui qui décidait de ce qui allait se passer entre eux… Nous ne sommes pas sortis du bois.

L’erreur qu’on fait souvent, c’est de penser que ce sont des cas isolés. Alors qu’en fait c’est infiniment commun. Des variantes des choses qui m’arrivent sont arrivées à toutes les femmes que je connais. J’ai aussi vu des femmes avec qui je n’aurais jamais eu envie d’être en couple non plus si j’étais un homme. Je sais qu’elles existent. Je ne peux pas plus les forcer à se poser des questions que je peux convaincre les hommes de se poser plus de questions sur leur rapport aux femmes et aux relations en général… mais surtout à eux-mêmes. Je suis toujours surprise de ce que les hommes me projettent dessus et de ce qu’ils pensent qui va me plaire, mais qui est la plupart du temps complètement l’opposé de ce que je veux et désire dans ma vie. J’imagine que c’est peut-être aussi déstabilisant pour eux que ce l’est pour moi. Il reste que je préfère ma voie. Elle rend peut-être plus vulnérable et peut faire peur, mais je suis certaine qu’elle est plus riche et saine que les rôles appris de force qu’on essaie de nous faire jouer. J’ai aussi l’impression qu’une fois le stress du début passé et un lien de confiance noué, elle est probablement aussi beaucoup plus apaisante que les genres de relations qu’on m’a offerts jusqu’à présent et qui m’étaient insupportables. Ce serait plus simple d’être vous-mêmes et de connaître l’autre… mais aussi de le laisser exister… même si ça fait plus mal quand on est rejeté. De toute façon, considérant le nombre de féminicides et de cas de violence conjugale actuellement, ce n’est pas vraiment comme si on avait des signes nous encourageant à perpétuer les anciennes façons de faire… mais ce n’est apparemment pas suffisant pour faire réfléchir.

            J’ai finalement eu ma rencontre avec la conseillère financière. Le portrait est moins sombre que je pensais, mais je suis heureuse de ne pas avoir déménagé. Je pense que ça aurait été vraiment lourd à porter et que ça m’aurait un peu piégée pour longtemps. Je suis encore libre de choisir d’autres options et je me sens mieux comme ça. Le bilan a surtout été que je dois apprendre à me détacher plus de la pression de ce que les autres me disent que je devrais avoir et vouloir, mais aussi de travailler plus sur ma gestion de mon stress… de surtout travailler avant tout à guérir le plus possible et à accorder de l’importance et de l’espace à ma personne et mes projets… parce que c’est quand je ne le fais pas, que j’ai tendance à aller plus mal et à faire de moins bons choix… Ça m’a rassurée.

À plus!

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