J’ai réussi à prendre une bonne partie de la journée off encore aujourd’hui. Ça a fait du bien. Demain il faudra retourner au travail, mais ce sera une belle semaine. Les élèves seront ceux qui parleront et non moi. Je n’ai pas trop envie de parler ces jours-ci donc c’est mieux. Je finis de travailler dans un mois et un jour. Ou plutôt je finis d’avoir à aller travailler pour être plus exacte, puisque je devrai finir de corriger à la maison. Ça me donne du courage d’entrevoir la fin. J’ai rarement été aussi épuisée. J’ai annulé mon cours d’été. A moi la liberté!
J’ai repensé au dernier gars qui a corrigé mon vocabulaire. Ça me fait rire un peu beaucoup. Je comprends que les nuances sont importantes quand on débat des sujets importants. Ça fait assez longtemps que je vis dans les milieux intellectuels de diverses natures pour bien saisir l’importance d’utiliser le bon vocabulaire. Mais là ce n’était pas ça. Je lui ai juste écrit « Je suis jalouse! » à la blague parce qu’il était en voyage dans le bas du fleuve. Et j’ai eu droit à une explication de la différence entre l’envie et la jalousie… comme si je ne la connaissais pas. J’ai trouvé ça vraiment condescendant et inutile… Je suis prof et jamais je ne me permets de corriger les gens ainsi au quotidien. Je me corrige moi-même par défaut professionnel… mais les autres, je m’en fiche de comment ils écrivent ou parlent. Ce sont les idées présentes dans leur esprit qui m’intéressent. Je corrige seulement les évaluations officielles des élèves ou quand une personne proche me demande de la relire avant d’envoyer un truc. Sinon je ne me prends pas pour la madame qui sait… même quand je sais. J’ai trouvé ça minable et lourd. J’avoue que je me demande parfois la tête qu’ils feraient, les hommes, si je leur parlais comme à des enfants ou des imbéciles en leur expliquant des choses évidentes… J’ai envie d’essayer, mais je ne pense pas pouvoir garder mon sérieux. Je suis d’un naturel ricaneur.
(Je cherchais la photo d’un chandail que j’avais prise et sur lequel c’était écrit de vivre sa vie avec la confiance d’un homme blanc médiocre. Vous pouvez l’imaginer ici.)
Aussi il s’est plaint que son ex avait écrit un blogue sur lui après leur rupture et l’avait envoyé à tous ses amis. Bon… j’ai mes règles et je n’enverrais pas mon blogue aux amis d’un ex à part s’il avait vraiment fait quelque chose de vraiment épouvantable genre me torturer psychologiquement pendant des années et me violer… je n’écris pas pour me venger. Plus pour expliquer pourquoi certaines choses font souffrir. Il n’avait pas vraiment bien choisi son interlocutrice. Je pense qu’il pensait que j’allais être triste pour lui… Je pense que parfois les hommes misent sur la satanée compétition que la société essaie de créer entre les femmes pour que nous pensions que l’autre est méchante et qu’elle a maltraité le pauvre petit. Mon intuition me dit plutôt que pour qu’une femme en arrive à écrire un blogue sur toi et le partage à tes proches, tu dois avoir fait quelque chose de crissement pas net… ou alors peut-être qu’elle ne va vraiment pas bien… mais vu son comportement à lui avec moi, je penche plus vers la première hypothèse. Enfin, puisqu’elle a pris la peine d’écrire tout ça, il serait probablement bon pour lui de le lire et de travailler sur lui-même à partir des choses qu’il peut reconnaître comme nuisant aux autres chez lui. Nous avons tous des choses sur lesquelles travailler. Je ne vois pas pourquoi tellement de personnes s’imaginent qu’il est impossible qu’elles aient le moindre problème… les humains livrés parfaits à l’humanité et le demeurant, ça n’existe pas. Tout le monde a besoin d’aide. C’est juste un fait. Pas une insulte.
Un peu d’humilité…
J’ai commencé à lire ce livre:

Il est pas mal. Je l’aime bien. Je ne peux pas dire qu’il m’apprend beaucoup puisque c’est en quelque sorte un résumé de ce que j’ai appris en thérapie et dans mes lectures féministes… mais je pense que tout le monde devrait le lire, incluant tous les hommes, mais aussi toutes les femmes qui pensent encore qu’elles sont incomplètes et doivent vivre leur vie pour les hommes sinon elles n’ont pas de valeur. Elle pose de bonnes questions aussi. C’est comme un condensé de féminisme et de thérapie. Efficace.
Ce gars-là, le dernier, c’est le 15e qui m’aborde depuis la fin janvier, donc depuis que le monsieur m’a dit que je n’étais vraiment pas attirante pour les hommes hétérosexuels… Je pense que je peux lui dire de mettre ça dans sa pipe… même si je sais que c’est à moi avant tout que je dois plaire dans la vie. J’ai même séduit sans le vouloir le nouveau pusher du quartier. Je l’ai fait juste en faisant pisser mon chien devant lui. Il a une limousine… au cas où je voudrais gâcher ma vie en devenant le stéréotype qu’on s’imagine souvent que je suis. (C’est une blague, hein? Je ne monterai jamais dans cette voiture. Je trouvais juste ça cocasse.)
Vous vous demandez peut-être pourquoi il ne s’est rien passé avec tous ces hommes… eh bien parce qu’ils agissent tous de la même façon. C’est le patriarcat le problème… pas moi. Le fait que je veux qu’on me traite de façon égalitaire n’est pas un problème. C’est une bonne chose. Je préférerai toujours être seule que de me soumettre aux rôles caricaturaux qu’on plaque sur les femmes. J’imagine que je souhaiterais surtout qu’ils remettent davantage leurs croyances en question. Parce que c’est ce que c’est, des croyances… pas des faits.
A plus!
