J’ai entendu cette phrase sortir de la bouche d’un jeune homme en passant près du parc avec les chiens et je l’ai trouvée parfaite. Elle me semble bien décrire comment je me sens depuis quelques jours maintenant. C’est à dire pas encore explosive de joie, mais ok. Définitivement ok.
En revenant du long massage que je me suis payé pour mon anniversaire qui aura lieu demain, mais pendant lequel tout sera fermé à cause de Pâques, j’ai croisé un ami que je n’avais pas vu de tout l’hiver. Je lui ai raconté les derniers mois… le burn out, le chiot, l’appart rêvé, les voisins cauchemardesques et… Il m’a dit: Tu aurais du me le dire pour le gars… J’aurais placardé des affiches dans tout le quartier pour que tout le monde sache qui il est et ce qu’il fait. » J’ai ri. Ce n’est pas quelque chose que je ferais, non. J’ai ri parce que je vois de plus en plus que les hommes aussi sont tannés des choses que nous vivons et sont beaucoup moins patients que nous avec les conneries que les hommes nous font. Ça paraît aussi beaucoup chez mes élèves. Je ne leur ai pas parlé de ce qui m’est arrivé, mais je le vois quand je parle de féminisme, de masculinité toxique et dans les choix de lectures et de sujets de travaux qu’ils font. Les choses changent même si c’est long. J’ai bon espoir pour cette génération qui ne me voit pas comme une cock bloqueuse de l’enfer, non.
Donc je vais mieux, même si je ressens encore la fatigue et l’absurdité de toute cette violence. J’ai entendu quelqu’un dire que la cancel culture est une mauvaise idée et qu’il faut y aller plus doucement et juste expliquer les choses aux gens. Je suis à moitié en accord et en désaccord avec cette jeune personne, dont je pense qu’elle pense ça parce qu’elle est jeune, parce qu’elle est naïve. C’est sûr que oui, ce serait préférable de juste pouvoir expliquer aux gens leurs erreurs de raisonnement pour qu’ils changent ensuite leurs idées et agissent plus respectueusement avec les autres. Le problème c’est que ça ne fonctionne pas. Je pense que la solution est à quelque part au milieu entre les deux, mais je ne vais pas me prétendre mieux que les professionnels de la santé mentale qui eux-mêmes ne savent pas toujours quoi faire. Si vraiment les gens pensent des choses comme celles que pensent les personnes qui m’ont fait du mal durant les deux dernières années, c’est qu’ils ont des problèmes psychologiques graves à régler et ce ne sont pas quelques petites explications qui suffiront à changer leur mentalité et leurs actions. Et je n’ai clairement pas les compétences ni le temps ni l’énergie pour être la personne qui passera des heures à leur expliquer pourquoi ils me font ça même si bien souvent je le sais. Si on regarde l’exemple du gars de l’été dernier, toutes les explications que j’ai mises ici de pourquoi c’était terrible de faire ça à quelqu’un n’ont pas suffi. Il a fallu attendre que je le prenne en flagrant délit d’espionnage et que je parle à nouveau de la police pour qu’il disparaisse enfin. Bon débarras! J’aurais quand même souhaité que ça lui en prenne moins pour allumer. Quand on doit expliquer les principes de bases du respect de l’autre à une personne adulte, ce n’est jamais bon signe.
En tout cas, j’ai bien ri au soleil avec mon ami et le repos que ces jours de congé m’offre me fait vraiment beaucoup de bien. Je suis heureuse d’avoir la paix. J’ai besoin de calme et de respect… et d’une petite patate positive probablement, oui.
J’espère que vous allez bien aussi et que vous mangerez des tonnes de chocolat demain.
Bonne soirée!
Les violents 