Des projets

Your eyes are burning holes through me
I’m gasoline

Electrolite – R.E.M

Je peux passer vraiment plusieurs minutes à repasser en boucle les 12 premières secondes de cette chanson qui ne semble à prime abord rien, sous l’humble son du guiro qui se trouve soudain envahi par la voix de Michael Stipe dont certaines personnes parmi vous savent à quel point j’aime son rapport au langage. C’est pour moi pouvoir commander et prévoir un moment de frisson de plaisir qui me comble. Je suis rentrée du travail épuisée. J’ai eu envie de juste regarder des séries, mais ça ne suffisait pas. Le cours que je venais de donner sur différents moments du processus créatif m’avait allumée intérieurement même si mon corps demandait l’abattement. En entendant une chanson des années 90 que j’aime dans un épisode de série que je venais de commencer, j’ai eu envie de chanter. Alors j’ai arrêté l’épisode, j’ai mis mes écouteurs et j’ai chanté ce que j’aime appelé et mes moments parfaits de chansons. Comme celui-ci. J’ai une longue histoire avec cet album qui m’a souvent accompagnée et qui accompagne encore certains des projets sur lesquels je travaille encore.

Les chiens aiment quand je chante, oui. Je me souviens de la première fois où Hannah m’a entendue chanter. Le mouvement curieux de sa tête, son petit museau qui s’est approchée pour me sentir puis tenter de me lécher. Les fois où elle s’est endormie sur moi, sur mon ventre ou ma cage thoracique alors que je chantais. Ce sont les vibrations j’imagine… Parfois j’ai envie de perdre du poids, puis parfois je pense à comment nous sommes bien quand ils se roulent en boule et se collent contre mon ventre chaud pour dormir et je me demande si en fait je n’y perdrais pas plus que j’y gagnerais. Ça fait partie de moi et de leurs vies. Je verrai.

J’ai eu une semaine à la fois terrible et belle. Je ne peux pas raconter la partie terrible ici. Je risquerais des problèmes. La partie belle c’est que j’ai donné différents cours dont je suis fière et qui correspondent au type d’enseignement que j’ai envie de faire. J’ai vu les yeux des élèves briller aussi. Ça m’a fait chaud au coeur assez pour percer l’énorme tristesse que je vis encore. Les pensées que j’aurais choisi de ne pas vivre si j’avais su ce qui m’attendait sont pas mal évaporées maintenant et je reconnecte avec la moi que j’aime et qui aime la vie qu’elle a eue malgré toute l’horreur qui l’a caractérisée.

Je me suis surprise à dire devant les élèves que ce serait le temps pour moi de fermer certains onglets… parce que ma tête ne ressemble pas seulement à un écran d’ordinateur où non seulement il y aurait trop de fenêtres ouvertes, mais aussi des choses d’épinglées sur celles-ci comme sur les tableau d’enquête de police et des fils rouges qui relient tout. Je risque l’étranglement… alors il faut finir.

C’est à ça que sera consacré mon été. J’aimerais fermer trois projets de livres qui sont avancés. Un sur le viol, un sur la mort et un sur un acteur dont je galérai le nom… et j’ai tellement d’autres projets. Je pense que j’aurai un été enrichissant et épanouissant.

J’ai décidé de ne pas déménager parce que j’ai appris que l’endroit était très difficile à chauffer. Déjà que c’est beaucoup plus cher, là ça reviendrait à payer presque autant que ça me coûterait d’acheter quelque chose… donc non. Je reste ici pour le moment. Je paie les dettes. Je vends des livres. Je finis des projets.

Bonne fin de semaine!

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