Les fluctuations (1)

            Hier a été une journée d’infinie tristesse. Ça m’arrive encore, oui. Je remarque que ça arrive souvent quand j’ai une étendue plus longue de temps devant moi, ça se produit probablement parce que j’ai passé la semaine à mettre ce que je ressentais de côté afin de pouvoir bien effectuer mon travail, ce qui est sain en partie, mais je sais que la solution, si je veux tenir le coup jusqu’aux vacances, c’est de travailler à m’aménager plus d’espace durant la semaine pour vivre ce que j’ai à vivre. 

Une amie me faisait remarquer récemment qu’en fait c’est tout à fait normal que ça m’affecte encore, ce qui change des personnes qui essaient de me pousser à me remettre trop vite parce qu’elles, ce sont des personnes qui refoulent, et elles ne voient pas vraiment le potentiel de croissance, de sagesse et de maturité qu’il y a pendant le processus de guérison, quand on accepte d’en accueillir les étapes. On me sort parfois l’idée saugrenue que ça me ferait passer à côté de ma vie… mais je pense que c’est une incompréhension de la vie. La vie ce n’est pas se péter la face dans les bars ou à la maison (l’important étant de ne surtout pas être conscient ni en contact avec soi pour bien sûr ne jamais s’apercevoir de l’impact de nos comportements sur les autres et ne jamais se remettre en question…), être constamment heureux, être sans arrêt en relation peu importe ce qu’on fait aux autres et à soi-même et autres niaiseries du genre. En tout cas, pour moi la vie est d’une beaucoup plus grande richesse et variété que cela, même si je comprends que la société nous pousse beaucoup à adopter le modèle superficiel que j’ai décrit. Je choisis, avec la permission de mon amie et celle de mon psy, celle de ma belle-sœur aussi, de vivre autrement. De prendre un chemin plus riche et sain.   

Je veux toute la vie, moi. Avec les hauts et les bas, le beau et le laid. Je prendrais quand même un peu plus de calme et de douceur pour un temps, parce que je me sens encore vraiment fragilisée par tout ce qu’il s’est passé. Le harcèlement semble avoir cessé. Je ne le vois plus en tout cas. Je pense qu’il continuait à lire et qu’il a stoppé son comportement à un certain moment. Ma belle-sœur a dit que c’était une bonne chose s’il lisait et avait appris des choses sur la violence. Je ne sais pas si j’y crois. Je ne sais pas si ça suffit à faire que les gens prennent conscience et réfléchissent et veuillent éventuellement changer de comportement. D’un point de vue plus égoïste, même si j’aime beaucoup donner, j’aimerais parfois que ça serve un peu plus directement ma vie, ces choses que j’écris, et que ce soit moi qui bénéficie de réalisations et d’un changement de comportement chez les autres. Un changement qui m’apporte plus que juste d’arrêter de passer constamment devant chez moi sans chercher à me parler, même si ça m’apporte un peu plus de paix que ça ait enfin cessé. Un peu beaucoup. Il me semble quand même que j’avais déjà été assez mal traitée et blessée dans cette histoire. Il y aurait eu mieux et plus simple à faire de sa part.

La dernière fois que je l’ai vu, je ne m’attendais pas à ça, mais j’ai eu vraiment une sorte de réaction d’horreur et de crise de panique. J’étais un peu fâchée contre moi après, mais mon psy a dit que je ne peux pas contrôler les réactions immédiates de mon corps et que je peux juste travailler sur comment je me sens après pour me ramener dans le moment et au fait que je suis en sécurité. C’est pour ça que les intentions c’est souvent beaucoup moins important que les actions. Peut-être que c’est juste quelqu’un n’ayant pas de « social skills » et qui espérait ainsi me croiser mais n’avait pas le courage nécessaire pour me faire signe ou me parler quand ça arrivait. Le résultat de ces actions, c’est quand même que ça m’a fait peur et que ça a exacerbé mes symptômes de stress post-traumatique. Ça m’a pourri la vie et la santé. C’est un comportement vraiment compliqué aussi. Je n’aime pas avoir à interpréter ou deviner pourquoi les autres font ce qu’ils font. J’ai un esprit qui cherche beaucoup et qui est difficile à arrêter. Ce sont des situations qui m’aspirent. D’où mon image d’hommes trous noirs de l’autre jour… Tant mieux si ma belle-sœur a raison, mais j’ai plus l’impression qu’il a juste dû rencontrer quelqu’un d’autre et que ma personne et ce qu’il m’a fait ont ainsi perdu toute importance. Je n’aime pas beaucoup les gens comme ça non plus. 

Je suis fière du fait qu’en ce moment, j’arrive assez bien à protéger mon environnement même si je suis consciente du fait qu’il me faudra probablement déménager à un moment donné, vue la toxicité des différentes situations qui se sont produites ici. Quelqu’un est aussi venu sur mon balcon cette nuit… Probablement un voleur de canettes… Je le sais parce qu’il avait ramassé quelque chose que j’avais entendu tomber hier soir, mais que j’avais décidé de ramasser ce matin, quand il ferait un peu moins froid. C’est bizarre un peu. Ou alors quelqu’un cherchait à me faire peur. Je ne sais pas. La boîte n’est pas remontée toute seule en tout cas. Ça fait peur un peu et ça trouble en même temps, cet intrus qui met de l’ordre. Je n’ai pas les moyens de partir cette année, mais je travaille à les avoir. C’est dommage parce que j’aimais vivre ici. Il faut cependant savoir accueillir le changement. Il y a peut-être plus beau qui m’attend ailleurs. 

Hier, quand je me suis mise à avoir des flashbacks pénibles de différentes situations que j’ai vécues, j’ai été très triste et fatiguée. J’ai quand même décidé de m’activer sans fuir vraiment. J’ai cuisiné. Je pouvais ainsi penser, mais ne pas être complètement aspirée. J’ai fait de la croustade aux pommes (J’ai besoin des pépins pour un projet d’art. Je ne fabrique pas de cyanure, non.), des muffins, de la soupe à l’orge et à la dinde et… Ça a été une belle journée en bout de ligne malgré un mauvais départ et des émotions pénibles. J’étais heureuse d’être au chaud à la maison, bien entourée. 

À plus! 

(C’est Ali, sur la photo, pas le beau Cassius…)

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