Les autres et ma santé (1)

            Il y a cette drôle d’idée, qui est présente chez plusieurs personnes, que leurs actions et comportements n’ont aucun impact sur les autres. Ou alors, il s’agit d’un manque de conscience. C’est difficile à déterminer. C’est peut-être du cas par cas aussi. Probablement qu’il y a également des personnes qui le savent et s’en fichent, ainsi que des personnes qui le savent et trouvent plaisir à faire du mal aux autres. La société est un savant mélange de tout cela, j’imagine. Puis, il y a les personnes comme moi, qui se posent un peu trop de questions et qui pensent peut-être trop à comment leurs choix, actions et paroles affecteront les autres et qui tentent d’éviter de les blesser. Quoiqu’il en soit, je préférerai toujours les personnes qui utilisent leur cerveau plutôt que les autres, même si cela demande plus d’efforts et même si c’est plus difficile (pour certaines personnes apparemment… Ça me semble plutôt simple, mais, en même temps, j’ai 15 ans de thérapie et des expériences traumatiques dans les poches qui me rendent clairement visibles des choses que d’autres ne voient pas…). 

            Ces jours-ci, je me questionne beaucoup sur ce qu’il me faut pour aller mieux. En faisant des lectures sur les relations violentes de différentes natures, je pense que la sphère la plus difficile pour moi est effectivement celle des relations saines et la capacité à avoir confiance dans les autres. Là, je suis dans un état qui me rend très difficile d’avoir la moindre confiance dans les autres, à part en certaines personnes très précises. Je ne suis donc pas complètement seule, non, mais il est difficile pour moi de me sentir en sécurité en présence de l’autre et l’autre n’agit pas souvent de façon qui me permettrait justement d’avoir confiance en lui.  

            Une chose que je remarque souvent, dans les relations interpersonnelles, c’est à quel point l’autre ne tient pas compte de moi ni de ce que je lui dis. Souvent on essaie de me faire croire que puisque ces situations se répètent, le problème doit être moi et non les autres. Mais, comme j’ai déjà dit, même si je suis consciente d’avoir des défauts et des difficultés comme tous les êtres humains, après un très long examen de conscience, je ne pense pas que c’est vraiment moi le problème. Je pense que le pire que je peux me reprocher, c’est de ne pas toujours agir assez vite, mais encore là, il faut nuancer. 

Beaucoup de choses que les autres me font sont des choses dont je pense qu’elles auraient été difficiles à deviner, voire à imaginer qu’elles allaient m’être faites. Je reste assez souvent abasourdie devant les actions et paroles que les autres ont dans ma vie. Je ne suis pas la seule, puisque à chaque fois que je raconte des choses blessantes qu’on m’a faites à d’autres personnes, des choses dont la personne qui me les a faites essaie de me faire croire qu’elles sont en fait normales et que c’est moi qui a un problème d’avoir un problème avec ça, la personne à qui je raconte a toujours un sursaut de surprise et souvent d’horreur en entendant ce qui m’est arrivé. Parfois le choc secoue tout le corps, parfois la bouche et les yeux s’ouvrent de surprise et… Il y a plusieurs réactions possibles, mais ça n’arrive absolument jamais qu’on me dise que le comportement de la personne blessante était normal et que c’est moi qui capote pour rien. Les rares fois où cette situation s’est présentée, il s’agissait de personnes commettant le même type d’abus à d’autres et qui voulaient sauver la face… pas de personnes saines. 

L’autre chose qui me perturbe souvent dans les relations, c’est qu’il arrive régulièrement qu’on me dise que c’est moi qui n’en fais pas assez ou qui ne se remet pas assez en question… alors que dans les faits, c’est pas mal moi qui me retrouve avec la responsabilité de tout faire dans les relations et aussi je suis traitée en bonne partie parce que je me remets trop en question et que c’est une des raisons principales pour lesquelles je vis autant de relations nocives. J’ai tendance à toujours voir les choses sous plusieurs points de vue et ces points de vue s’étalent extrêmement rapidement dans mon cerveau, au point où il est parfois difficile pour moi d’en choisir un puisque, en même temps que les différentes options, les ramifications, implications et enjeux de ces options apparaissent aussi extrêmement rapidement. Quand je n’étais pas consciente de cela, il était facile de me manipuler, de me faire changer d’idée, de me faire rester dans une relation malsaine. C’est donc en bonne partie à cela qu’elle a servi et sert encore aujourd’hui, ma thérapie : à identifier clairement mes valeurs et ce que je veux pour éviter que l’autre puisse facilement me faire douter. La thérapie me permet de mettre un frein à l’infinité des points de vue quand je décide que j’ai identifié assez de points nuisibles dans certains pour pouvoir identifier ceux que je juge pertinents à un encouragement de la vie, un respect de moi et la possibilité d’avoir un lien sain. Alors ce que les autres me disent être une absence de remise en question de ma part, est en fait juste le fait de savoir qui je suis, ce que je veux, ce qui est nocif pour moi et de poser une limite. 

Honnêtement, dans mes relations et rendez-vous amoureux, je n’ai absolument jamais vu un homme se remettre en question ni même tenter de tenir compte de ce que je lui dis de moi. Certains ont fait semblant, pour bien paraître, mais ça n’a jamais été factuel. C’est arrivé quelques fois en amitié, mais quand même rarement. Alors je me retrouve là, depuis 15 ans en thérapie (bientôt dans une deuxième forme de thérapie), lectrice compulsive de livres pouvant m’aider à comprendre les relations et à m’améliorer comme personne, remettant sans arrêt mes idées, actions et réactions en question pour voir où j’ai pu échouer, accumulant les expériences de soins pour me remettre et pour ne pas affecter les autres avec ce que j’ai vécu, ou alors le moins possible, à écrire sur mes expériences, à en parler pour évoluer, guérir et… Je me retrouve à faire tout ça et quand même accusée d’être le problème, de ne pas en faire assez et de ne pas me remettre en question, par des personnes qui elles, ne se questionnent absolument pas, ne travaillent pas sur elles-mêmes, ne cherchent pas à s’améliorer et ne se remettent absolument pas en question et qui se permettent en plus de me faire n’importe quoi tout en essayant de me faire croire que c’est ma faute. Ma question pour ces personnes qui m’ont blessée de différentes façons est : Qu’est-ce que vous faites exactement, vous, pour prendre soin du lien, pour devenir de meilleures personnes et pour que la relation se passe bien? Parce que j’ai vraiment l’impression que vous ne faites absolument rien.   

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