« Nous avons le droit de clarifier notre projet de soin de vie à partir des conditions de santé qui sont les nôtres et non de celles imposées par les discours culturels. »
La honte : une éthique de la souffrance – Gina Caron
C’est quand même vrai, après tout, qu’il y a quelque chose d’infiniment triste et décevant à constater que des personnes de 40, 50, 60 et 70 ans ont si peu travaillé sur elles-mêmes et pris soin de leur santé mentale qu’elles en arrivent à croire que le meilleur pour elles dans la vie c’est de se saouler ou de se geler, de rabaisser les autres, de les utiliser, de les harceler, d’être de plus en plus agressives si les autres ne se soumettent pas et… Avec la quantité d’informations disponibles sur la violence, la santé mentale et le traitement des traumatismes, ça a quelque chose d’aberrant, même si je suis consciente que ce ne sont pas des cas isolés et que c’est au contraire très commun. J’ai quand même le droit, considérant tout le travail que je fais, de trouver ça décevant et insultant de me retrouver soumise à ces comportements irrespectueux… mais oui… je suis prête à prendre ma responsabilité de prendre plus au sérieux ma responsabilité de maintenir ces personnes hors de ma vie puisqu’elles me font du mal et semblent en plus se raconter que c’est tout à fait normal. J’en ai profondément marre de sans cesse devoir recommencer le travail sur moi à cause d’imbéciles peureux et paresseux qui trouvent plus simple de se détruire et de se défouler sur les autres que de réellement travailler sur eux-mêmes. Je ne suis plus capable de patience. J’ai parfois l’impression que si une autre personne me dit stupidement de juste penser à autre chose ou encore que c’est mon choix de souffrir de CPTSD, je vais juste automatiquement l’envoyer chier. Je ne pense pas le faire, je pense être plus polie, mais ça me dit que j’ai atteint la limite de ma patience. Alors que la réalité c’est que ce sont ces personnes qui font le choix de l’ignorance.
En ce sens, j’ai décidé de respecter davantage à partir de maintenant l’hygiène de vie que je dois avoir pour limiter les effets secondaires du stress post-traumatique dans ma vie. J’ai vécu plusieurs périodes de ma vie en en tenant compte et j’étais sincèrement en forme et heureuse. Ce sont souvent les autres qui me mettent de la pression pour que je change ce que je fais pour que je corresponde mieux à ce que la société trouve cool de faire… Genre changer mon horaire de sommeil, boire plus, faire moins de sport et… Choses qui sont toutes quand même assez malsaines à la longue, mais qui leur semblent quand même plus désirables pour moi que les choses saines que je choisis. Ces personnes me mettent de la pression pour que je sois comme elles et que ça les rassure. C’est aussi stupide que si elles me disaient de ne pas prendre mon insuline si j’étais diabétique… Mais ça elles ne le voient pas. Je ne sais pas trop non plus pourquoi les gens se permettent de nous dire comment être et comment vivre et de quoi avoir l’air. Je ne les laisse jamais faire, non et je ne les écoute pas dans 99% des cas, mais c’est quand même infiniment lourd de les voir juste essayer de le faire. D’où ça leur vient, cette idée qu’elles auraient une quelconque autorité sur la vie des autres et que ce serait une bonne idée de me dire d’être quelqu’un d’autre que qui je suis et de prendre moins soin de moi que je ne le fais? C’est quand même vraiment étrange et perturbant, non? C’est quand même dangereux aussi ces personnes qui se permettent de se placer comme des autorités supérieures aux médecins et aux experts en santé mentale. Quel genre d’image de soi et de sentiment de supériorité absurde faut-il avoir pour se permettre ce genre de choses? Ça me dépasse un peu, j’avoue… Si le truc était vraiment de refouler, il n’y aurait pas autant de toxicomanes et d’alcooliques… ni de cas de féminicides ou de suicides, d’ailleurs. Ouvrez-vous les yeux au moins un peu. Ça fait peur, vos idées fausses que vous essayez de forcer sur les autres pour vous conforter dans vos comportements malsains.
J’ai donc commencé à instaurer plus de discipline dans ma vie et un régime de vie incluant des habitudes plus saines pour moi selon ce que je sais de mon trouble et ce qui est recommandé par mon médecin et mon psychologue. Les autres personnes n’ont aucune idée de quoi elles parlent en ce qui concerne mon état de santé physique et mentale. Je ne suis pas quelqu’un qui se laisse tellement affecter par les discours sociaux ambiants dont je sais qu’ils sont la plupart du temps faux et superficiels, mais je constate que oui, certains se rendent encore jusqu’à moi et comme il fait partie de mon projet de vie de remettre ces choses en question pour mener une vie qui est le plus choisie possible et non pensée par d’autres, je vais m’assurer d’être plus vigilante à l’avenir dans qui je laisse m’approcher et dans les idées que je laisse s’immiscer dans mon cerveau. C’est un travail constant puisque nous recevons sans arrêt des messages malsains afin que nous consommions davantage ou nous soumettions au confort des autres. Je préfère être le plus lucide, consciente et maître de ma vie qu’il m’est possible de l’être. C’est mon choix et je n’accepterai pas qu’on essaie de m’en faire changer comme je ne l’ai jamais accepté d’ailleurs. Je ne perdrai simplement plus de temps à discuter ni même écouter ces conneries. Et non, je ne m’en veux pas d’avoir donné une chance à des personnes qui s’en sont montrées indignes. Leur merde leur appartient et parle d’elles, pas de moi.
J’ai souvent envie d’acheter une série de petits miroirs au Dollorama et de les donner, sans rien dire, aux personnes qui se permettent de me dire de la merde sur moi sans se rendre comte qu’elles parlent d’elles en fait. C’est possible que j’en fasse une performance artistique, alors ne volez pas mon idée. Son inscription ici suffira à prouver qu’elle est mienne.
À plus!
