Il semble que je sois enfin sortie de tous les problèmes des derniers mois et que j’ai réussi à réorienter ma pensée vers le présent et l’avenir. Je ressens encore une énorme fatigue et de l’anxiété, mais je pense qu’elles sont surtout causées par le stress résiduel des épreuves que j’ai dû traverser et le fait que mon organisme est habitué d’être plus sous tension que c’est le cas pour un corps humain d’habitude à cause du stress post-traumatique complexe chronique. Les personnes qui m’ont heurtée semblent me laisser tranquille et j’essaie de mon côté de rester quand même assez loin des humains que je ne connais pas beaucoup ou n’apprécie pas beaucoup, puisque je ne pense pas que je supporterais une autres mauvaise surprise ces jours-ci.
Les contacts humains ont quelque chose d’épuisant pour moi, je l’avoue. J’aime plus facilement et je travaille plus facilement pour les autres en général, pour la société, d’un peu plus loin qu’en son sein. En ce sens, bien que j’aime enseigner, cela représente probablement un stress plus grand pour moi que pour une personne moins introvertie. L’enseignement est un drôle de milieu où beaucoup de pression existe d’atteindre certaines images et apparences qui n’ont souvent pas grand-chose à voir avec ce qui fait que vous enseignez bien, mais j’en parlerai une autre fois. Je dirai simplement que ces choses me fatiguent ces jours-ci et que je passe beaucoup de temps à mon bureau plutôt que dans les espaces communs. Je dirais aussi que bien que je me sente assez bien pour travailler et que je le sois, je ressens un ralentissement cognitif qui m’énerve, moi qui suis habituellement si rapide. C’est l’effet des violences vécues. Je peux faire mes tâches dans les temps requis, mais elles me demandent beaucoup plus de temps que d’habitude et ça me mine le moral. Si vous êtes un.e collègue et que vous lisez ceci, en autant que vous soyez plein de bienveillance, je suis toujours heureuse quand vous venez me faire un coucou malgré mon besoin un peu urgent de passer plus de temps seule, au repos.
J’avoue en ce sens avoir déjà hâte aux vacances. Je tâcherai de ramener ma tête dans le présent et de bien profiter de la session, mais une partie de moi rêve effectivement déjà à cette étendue de temps sans horaire autre que celui que je me fixerai. J’ai besoin de repos et de travailler à mon rythme et sur ce que je veux. Je suis chanceuse de pouvoir le faire. J’ai hâte de passer plus de temps avec les chiens aussi. Ils me manquent même si je les vois tous les jours. C’est parce que le temps que je passe avec eux n’est pas toujours de qualité à cause de l’immense fatigue que je traverse en ce moment. J’ai hâte qu’il y ait aussi un peu plus de lumière et moins de neige pour favoriser notre mobilité.
J’ai appris à prendre soin de moi quand je traverse une période où on m’a fait subir beaucoup de violence. Je suis très résiliente et astucieuse dans ma façon de le faire. Ainsi, après les comportements des deux hommes qui m’ont considérablement nuit ces derniers mois, je suis allée à la bibliothèque afin d’emprunter des livres me permettant de remettre à distance leurs comportements et j’ai trouvé des podcasts pour m’aider en ce sens lors de mes déplacements aussi. J’aimerais qu’il y ait plus de groupes de soutien à Montréal autour de ces situations. Peut-être que je pourrais en partir un… Je vais y réfléchir. Cet été je ferai aussi une certification en art thérapie. Peut-être qu’il y aura quelque chose à créer à partir de là… Je pense que j’en suis capable. C’est enthousiasmant.
Pour le moment, l’important est d’être à jour dans mon travail, auprès de mes élèves, ainsi que de travailler fort à rétablir ma santé afin de pouvoir avoir l’énergie de faire avancer tous mes projets justement. Je ne veux pas arriver à l’été épuisée… Je ne peux plus reporter ma vie et mes projets à plus tard. C’est une des raisons pour lesquelles je ne chercherai plus à rencontrer un homme non plus et que je serai très lente à ouvrir la porte relationnelle si jamais quelqu’un s’approche. Les hommes que je rencontre n’ont souvent pas juste des petits défauts. Ils ont des problèmes graves dont ils n’ont pas toujours conscience ou sur lesquels ils ont choisi de ne pas travailler et c’est moi qui sors toujours des histoires en étant la plus amochée sans que l’autre se soit bien souvent soucié une seule seconde de mon bien-être. Ce ne sont pas alors des relations amoureuses, mais bien plutôt des séances de torture. Je suis allée directement en thérapie après les violences que j’ai vécues plus jeune afin de ne pas faire de mal aux autres justement. J’attends la même chose des hommes maintenant. Il n’y a pas de discussion ni de négociation possible.
Cette semaine je commence le travail pour un livre d’artiste sur une femme itinérante qui souffrait d’érotomanie. Bien que ce soit deux situations différentes, il me semble qu’il y a quand même un point commun avec ce que j’ai vécu, dans la mesure où l’autre prend trop d’espace dans l’esprit. C’est sûr que dans mon cas, la présence de l’autre était imposée plutôt que désirée. J’étais en quelque sorte hantée. Contrairement à elle, je n’étais pas amoureuse, pas même d’une idée, comme cela arrive parfois. Il reste qu’il me semble quand même y avoir quelque chose de commun entre les deux expériences, dans ce trop-plein de l’autre, mais aussi dans l’espoir qu’il changera sa façon d’agir, pour s’éloigner dans mon cas, pour se rapprocher chez cette femme. Je pense que les lectures que je dois faire pour ce projet seront enrichissantes et utiles quoi qu’il en soit.
Je vous souhaite une magnifique journée.
Je prends soin de moi-même si je serai moins présente, promis.
(Vous avez peut-être aussi remarqué que j’ai fermé mon Facebook principal. Je fais ça parfois quand je suis occupée et que les réseaux sociaux me causent de l’anxiété… mais je suis encore présente sur Messenger.)
Les violents 