Conclusion temporaire sur ma vie affective, mais j’imagine que j’en reparlerai un jour. Il me faudra aussi changer un peu l’alignement du blogue pour la suite des choses pour ne pas retomber dans de vieilles habitudes. J’essaierai cependant que ce soit la conclusion définitive pour les histoires du vieil homme et de l’homme de l’été dernier qui m’ont quand même assez sauvagement blessée.
J’aimerais qu’on arrête de minimiser ce que j’ai vécu et ce que je vis encore. Mon état n’est pas lié à une seule histoire avec un seul homme et je n’exagère pas non plus. C’est un peu beaucoup condescendant de me traiter comme si j’étais une jeune femme naïve et sans expérience de 15 ans. D’ailleurs à 15 ans, je n’étais pas particulièrement naïve ni sans expérience à cause de ce que j’avais déjà vécu d’horrible à la maison. C’est la même chose pour les personnes qui s’imaginent qu’elles, elles auraient deviné que les hommes qui m’intéressent sont malsains. Le dernier homme qui m’a blessée, je l’ai laissé s’approcher de moi parce qu’il accueillait une famille d’Ukrainiens chez lui. J’ai apparemment stupidement pensé que cela signifiait qu’il avait bon cœur. Donc enlevez de votre tête la vision clichée d’un trou de cul que vous vous imaginiez que je n’avais pas su voir. Je pense qu’il aurait été vraiment très étrange que j’assume qu’un homme qui agit de cette façon allait agir de façon aussi égocentrique, immature et égoïste dans ma vie qu’il l’a fait. Je ne sais pas comment l’expliquer. Peut-être que c’est quelqu’un qui aurait eu besoin que les violences que j’ai vécues passent dans les médias pour les considérer, par exemple qu’on me voit me faire violer live ou qu’on ait des photos. Allez savoir. Le fait est que le fait qu’il soit généreux dans une sphère de sa vie ne signifie pas que ses schémas et enjeux affectifs sont réglés. On ne peut pas toujours deviner qui nous blessera ou pas et c’est très naïf de croire ça, même si je sais que les personnes qui se racontent ces choses le font principalement pour se sentir plus en sécurité dans le monde et se convaincre que ce qui m’est arrivé ne pourrait pas leur arriver. Alors, pour les personnes qui me demandent, découragées, où je les prends ces hommes là… Bien celui-là je l’ai pris parmi les hommes qui me semblaient avoir un cœur et une intelligence. Ça a l’air que ça ne lui a pas tenté de les utiliser pour moi. Le fait qu’il soit capable de se soucier et d’avoir de l’empathie pour des étrangers dans un autre pays, mais pas pour la personne en face de lui parle de lui et non de moi… mais oui, c’est une des raisons pourquoi ça a frappé si fort: parce que je n’avais crissement pas de raisons de m’attendre à ça.
Je suis aussi quelqu’un qui a besoin de sécurité. Oui, dans la vie, il peut arriver que les choses changent et que les personnes dans un couple prennent des directions différentes… mais là c’était trop. Je ne peux pas risquer de fréquenter quelqu’un dont c’est aussi clair qu’il me cache des choses et qu’il est là en train de calculer ses affaires pour ne pas être seul alors que moi je m’évertue à être honnête et à l’informer de ma situation. Je ne peux pas non plus être avec quelqu’un qui rêve d’être avec une autre femme et qui ne fera alors aucun effort réel et honnête pour me connaître. On ne peut pas fonder une relation saine sur le mensonge, sur la dissimulation, sur le calcul, sur la malhonnêteté et… On ne peut pas non plus la fonder sur les clichés. Je ne peux pas être avec un homme qui s’attend à ce que je corresponde à plein de cliché qu’il attribue aux femmes. Une personne qui me traite comme ça est une personne qui refuse de s’ouvrir à qui je suis et qui préfère répéter des expériences toxiques avec des clichés de femmes dont il prétend qu’elles l’ennuient, mais qui traitera sauvagement les femmes qui ne correspondent pas à ces clichés pour en fait rêver retourner avec une de ces femmes qui lui rendent apparemment la vie pénible. Je veux une personne capable de questionner ces clichés, justement et de voir les personnes qui n’y correspondent pas. Je veux aussi une personne capable de se questionner sur ses patterns inconscients. Je veux aussi une personne qui entend ce que je lui dis et qui en tient compte. Je veux enfin une personne qui ne pensent pas que malgré le fait que c’est lui qui m’a fait quelque chose de profondément irrespectueux, ce devrait être à moi de faire ce qu’il faut pour régler la situation. Je n’ai pas agi face à lui d’une façon qui ferait qu’il pourrait trouver terrorisant de me parler non plus. Ses choix et ses actions lui appartiennent complètement et il en est le seul responsable. Ça n’a rien de malsain ni d’ennuyant de ma part de vouloir une personne qui me respecte et me fait me sentir vue, entendue et en sécurité. C’est plutôt normal, après ce que j’ai vécu. C’est normal aussi que je ne veuille pas vivre des relations superficielles et que je n’apprécie pas qu’on prenne ma vie à la légère.
Pour ce qui est du vieux monsieur, eh bien les choses qu’il me dit que je devrais faire et être pour être aimée sont des choses malsaines et toxiques dont je cherche à m’échapper depuis 15 ans grâce à la thérapie. Le fait qu’il soit encore enfoncé dans ces idées nocives parle de lui et de lui seulement. Bon d’accord. Ça parle un peu aussi de la société dans laquelle nous vivons. Le fait est que je ne serai plus jamais une femme qui se trahit pour plaire aux autres, qui vit une vie programmée d’avance et qui se laisse maltraiter et imposer une apparence par qui que ce soit. Surtout pas par une personne qui prétend vouloir mon bien en me disant que je devrais être quelqu’un d’autre pour être aimée puisqu’aucun homme ne voudra jamais de qui je suis. C’est aussi con que l’autre qui me disait que je devrais faire semblant d’être moins intelligente pour trouver un homme… Il n’est pas possible que je sois heureuse en faisant semblant d’être quelqu’un d’autre ni en me forçant à avoir une apparence qui me dégoûte à cause de ce qu’elle représente. Il vaudra toujours mille fois mieux être seule, mais faire la vie que je veux réellement. Je ne veux pas être une de ces femmes qui se réveillent à 50 ans en réalisant qu’elles ne savent pas qui elles sont et qu’elles se sont effacées et trahies toute leur vie pour plaire aux hommes et aux autres en général. Vouloir plaire aux autres, c’est ne pas s’aimer. Ce n’est pas une vie et je ne pourrais jamais avoir de respect pour un homme qui me demande d’agir de cette façon pour le satisfaire. Un homme qui voudrait ça serait un homme profondément irrespectueux de moi et des femmes en général. Et il y en a beaucoup, des hommes comme ça, oui. Et il y a malheureusement beaucoup de femmes qui les croient aussi et acceptent de se tuer elles-mêmes en quelque sorte en acceptant de disparaître.
Bon, maintenant je vais me concentrer en thérapie sur le fait de réparer ce qui a été sauvagement et inutilement détruit par ces deux histoires. Je vais aussi éviter les nouvelles personnes et restreindre mes contacts avec les autres pour un temps. J’ai besoin de me retrouver. Je vais aussi cesser d’attendre que les autres réalisent ce qu’ils ont fait et veuillent entreprendre de me faire réparation. Je serai surprise s’ils le font et c’est tout. Le monde ne changera pas… ou alors il le fera très lentement. C’est à moi de m’entourer de personnes capables de respect réel, d’amour, de réflexion, d’écoute, de compréhension et de curiosité. De personnes qui n’ont pas besoin de m’enfermer dans une petite case où je meure afin d’accepter que j’existe parce que ce que je suis les remets trop en question et que c’est insupportable pour eux.
Ce matin je commence un travail sur ma pratique artistique et je commence des projets de création. J’imagine que les prochains billets porteront là-dessus et sur l’enseignement.
Bonne journée et à plus!
Les violents 