Quelques dernières choses en vrac :
- Je me fiche de combien de partenaires sexuels ou amoureux vous avez. Tant mieux si cela vous rend heureux.ses. Ce que je ne veux pas c’est qu’on essaie de m’utiliser ni de me convaincre qu’un mode de vie est meilleur que ce que je veux à partir d’arguments infondés et d’absence de connaissances sur ma vie et le pourquoi je veux ce que je veux. C’est valide pour les relations amoureuses et pour toutes les sphères de la vie. Les végétaliens et Marie Kondo y sont passés avant vous, ne vous considérez pas persécutés ni spéciaux. Changez les vocabulaires relationnels malsains, s’il vous plaît. Ça aussi ça m’énerve et ça aidera aussi votre santé mentale.
- Si vous êtes un homme et que vous n’êtes pas intéressé à réellement me connaître ni à la possibilité que quelque chose autre que sexuel se développe entre nous, fichez-moi la paix. Il n’y a pas d’or dans mon sexe ni dans celui de personne, vous ne serez pas enrichi ni radicalement transformé par le fait de me pénétrer. Ça ne vaut jamais la peine de me manquer de respect ni de me blesser. Vous payez un verre et je me ramasse avec des factures énormes de thérapie pour vos conneries et/ou votre absence d’écoute, d’empathie et de réflexion. S’il y a quelqu’un qui doit quelque chose à l’autre, c’est vous. Dans un monde juste, vous paieriez littéralement pour ma thérapie. Mettez aussi votre « instinct de chasseur qui vous pousserait à vouloir conquérir » dans votre cul. De nous deux, la personne réellement formée pour chasser, considérant le père que j’ai, c’est moi et s’il fallait que je décide d’appliquer sur vous ce qu’il m’a appris, vous n’aimeriez pas ça une câlice de seconde. Heureusement pour vous, je suis assez intelligente pour conserver ce savoir seulement pour des circonstances de survie et non pour la vie de tous les jours. Les chasseurs dignes de ce nom ont des règles. Ce ne sont pas des malades qui font n’importe quoi à n’importe quelle créature n’importe quand pour absolument aucune raison valable.
- Mettez aussi vos jugements qui ne tiennent pas compte de ma réalité dans votre cul. Il y a une énorme différence entre des hommes qui ne sauraient rien de moi et qui me manqueraient de respect et des hommes à qui j’ai dit ce que j’ai vécu et qui choisissent quand même de me manquer de respect. La première option m’énerve, mais ne me marque pas tant. La deuxième option m’horrifie. Elle me donne l’impression d’être face à une personne qui donne allègrement des coups de pied à quelqu’un étendu par terre en sang. Je sais oui, qu’ils ne réfléchissent tout simplement pas et ne font pas l’effort de se mettre à ma place puisqu’ils sont trop occupés à penser à eux, mais c’est quand même répugnant et traumatisant. Vous ne savez pas mieux que moi ce que j’ai vécu ni pourquoi les événements m’affectent et vous n’avez aucun moyen de vérifier comment vous auriez réellement réagi à ma place en ayant mon histoire et mes expériences. Vous racontez n’importe quoi.
- Si vous m’avez blessée, il est important de savoir que je ne suis pas une personne qui se calme ou qui oublie les choses avec le temps. Je suis quelqu’un qui se calme quand elle voit que l’autre se remet en question et est capable de s’excuser. Je ne vais pas soudainement changer d’idée par rapport à ce que vous m’avez fait pour vos beaux yeux. Si vous ne faites aucun effort, mettez mon pardon potentiel dans votre cul comme le reste.
- Arrêtez aussi de penser que les hommes instruits sont moins pires… Ils sont souvent en fait bien pires puisque plusieurs d’entre eux semblent assumer qu’avoir une éducation, dans n’importe quel domaine étrangement, fait d’eux des êtres d’exception incapables d’erreur et donc qui ne se remettent pas en question. Les hommes instruits ont plus de pouvoir et une variété plus large d’arguments absurdes pour nous faire sentir comme de la merde et parfois ils s’imaginent même être bienveillants en le faisant puisqu’ils savent apparemment mieux que nous comment vivre… (Bonhomme qui lève les yeux au ciel.)
- Si vous êtes trop dans les normes et avez des idées hyper traditionnelles de ce qu’est un homme, une femme ou de ce que doivent être les façons d’être en relation, de s’habiller, de travailler, de savoir et… Mieux vaut pour vous ne pas trop tenter de m’approcher. Nous ne nous entendrons pas. Je resterai toujours polie avec vous au quotidien dans les moments en commun imposés, mais si vous vous mêlez de me dire quoi être, comment être et blablabla, vous finirez par écoper de ma colère. Je ne devrais pas avoir à demander la permission de vivre ni à poser mes limites 50 fois. Dans un monde où on peut littéralement enfin être tout ce qu’on veut, choisir d’être un trou du cul arriéré, ignorant et blessant me semble un choix éminemment ennuyant et nuisible. C’est la même chose aussi pour les hommes qui choisissent de ne pas s’intéresser aux agressions sexuelles, à la santé mentale, au féminisme et au genre. Dans un monde où la violence est omniprésente et où 1/3 des femmes vivront une agression au moins une fois dans leur vie (et ce sont juste les agressions connues…) il me semble que c’est votre devoir de vous informer sur ces sujets. Puisque vous avez littéralement un ordinateur miniature vissé dans la main à longueur de journée, l’ignorance et l’absence de respect ne sont pas des options acceptables. Je n’aime pas les paresseux.
Bon… ça suffira pour aujourd’hui. Désolée pour la vulgarité. J’ai trouvé un plan pour le jour où j’accepterai peut-être un rendez-vous avec un homme. Je pense que je vais me fabriquer un petit dispositif avec un triangle orange (comme ceux derrières les tracteurs) et des lumières qui flashent rouges duquel s’échappera en boucle un enregistrement disant : « Attention! Le véhicule humain devant vous est porteur de charges traumatiques lourdes. Vous devez ralentir et réfléchir. ». J’ai quand même l’impression que ça ne suffira pas.
Pour le moment, puisque les relations me remplissent d’un sentiment d’horreur qui me fait ouvrir les yeux aussi grands que ceux d’Hannah-Loup dans la pénombre, je choisis d’avoir un rendez-vous avec moi-même pour réviser le plan de ma vie et réinspecter mes projets et mes valeurs. Ce qui m’aide à aller de l’avant, c’est de savoir ce que je veux et de travailler à construire quelque chose. J’ai assez longtemps laissé les autres me ralentir par leur envie de me faire n’importe quoi sans que j’aie de réaction. Je vais reprendre le récit de mon cours de l’automne dernier puisque ça me rend plus heureuse que ces billets de colère, j’ai des livres et d’autres projets à faire avancer aussi.
Prenez soin de vous. Je vous souhaite une magnifique journée d’hiver déchaîné.
