Petites précisions

            Je sais que dans le vocabulaire officiel polyamoureux, le terme est « partenaire secondaire ». Dans les faits, oralement, j’ai entendu les deux, soit partenaire ou personne secondaire. Ni l’une ni l’autre ne sont des appellations qui me semblent respectueuses et dont j’ai envie d’être affublée et de subir les conséquences. Je n’aime pas l’idée de hiérarchie dans la vie et oui, à partir du moment où on utilise des termes liés au rang d’importance, on instaure automatiquement une hiérarchie. Je ne vois pas ce qu’il y aurais d’amoureux dans le fait de dire à l’autre que son importance dans notre vie est de second ordre…  Je trouve déjà la hiérarchie extrêmement pénible dans toutes les sphères de la société, mais je comprends sa nécessité dans les situations où il y a des risques de débordements violents et où une autorité ou une supériorité fictive attribuée à un être humain peut aider à faire cesser la violence. Il reste que ce ne sont absolument pas des étiquettes ni des situations que je trouve respectueuses ni nécessaires dans la vie sentimentale. Elles me semblent contrôlantes et dénigrantes. Ça m’est arrivé, dans ma vie, quand ça avait un autre nom qui n’essayait pas de se faire passer pour respectueux, qu’on tente de me contrôler et de me diminuer comme cela dans ma vie et être placée dans une situation où je dois me restreindre à occuper un rôle très précis et fonctionnel dans la vie de l’autre. Ça n’a jamais eu de bons effets sur ma santé mentale à long terme. Pour moi c’est de l’instrumentalisation d’êtres humains et je verrai toujours ça comme une atteinte à la dignité humaine plutôt qu’une entreprise libératrice. Selon la compréhension et les informations que j’en ai, les relations polyamoureuses sont plus limitées, contrôlantes et dénigrantes pour moi que le type de relation que je veux vivre, malgré ce qui me semble une fausse prétention à une forme de libération ou d’épanouissement des relations amoureuses. Pour moi, ce type de relation où l’autre est contrôlé et placé dans une case très limitée et où on lui donne un rang n’a absolument rien d’amoureux. Dans les faits, non, je ne vais jamais dénigrer une personne qui vit ce type de relation. Il reste que pour moi, par expérience, ce type de relation est extrêmement malsain pour ma santé mentale et mon expérience est valide et je n’ai pas à me faire insulter ni considérer comme arriérée parce que je refuse l’instrumentalisation des relations et des humains. J’ai droit à mon opinion et mes choix relationnels et à ne pas être dénigrée sous couvert de ce qui m’apparaît comme une fausse liberté et une déshumanisation des relations. Merci.