La honte des autres, la haine des autres (Partie 2)

            C’est le choc produit par le fait de constater qu’une personne dont on pensait qu’elle nous appréciait et pour qui nous avions du respect qui rend les situations si pénibles. Alors que je pensais que le monsieur écoutait et comprenait ce que je lui disais, il était en fait là à se raconter que c’est la déception physique que je représente qui expliquait et justifiait que des hommes choisissent de me maltraiter. J’avoue que je m’attends sincèrement à autre chose de personnes qui subissent aussi les effets de la misogynie internalisée et la masculinité toxique en raison de leur orientation sexuelle. Mais non, il semble en fait que plusieurs hommes homosexuels soient misogynes. Il faut me faire à l’idée que c’en est probablement un, puisqu’il pense si justifié de dénigrer l’apparence des femmes. C’était un peu la même chose pour le gars de l’été dernier. Je suis une personne respectueuse. Je traite les autres avec respect, toujours jusqu’à ce qu’ils me fassent quelque chose d’incroyablement dégueulasse, auquel cas, je n’exige plus de moi un respect total pour l’autre. Découvrir qu’il pensait que tout ce que je méritais c’était d’être un bouche-trou en attendant de pouvoir être à nouveau avec la personne qu’il aimait vraiment, ça a provoqué littéralement un sentiment d’horreur en moi. C’est le cas même si oui, je sais qu’il existe des trous de cul dans la vie. C’est le cas parce que non, je ne vis pas ma vie en assumant que tous les hommes sont des malades qui veulent m’utiliser. La preuve, c’est que je continue à être horrifiée comme si c’était la première fois que ça arrivait à chaque fois. 

            Je mentionnais dans l’autre texte à quel point c’est énervant de continuellement se faire faire des commentaires sexuels à chaque fois que je sors de chez moi, peu importe comment je suis habillée. Je ne sais pas c’est quoi, honnêtement, cette prétention que les hommes ont à penser qu’ils nous font une sorte de cadeau en nous proposant leur sexualité alors que tout ce qu’ils veulent c’est un trou dans lequel s’enfoncer, donc nous déshumaniser. Non, tous les hommes ne veulent pas que ça, mais il y en a quand même énormément, au point où honnêtement maintenant ça me donne la nausée quand les hommes me font des commentaires sexuels dans la rue. Ça ne signifie pas que j’ai un problème avec la sexualité, contrairement à ce qu’on essaie parfois de me faire croire. Ma sexualité, c’est moi qui choisis comment et quand je la vis. Elle n’a pas à être étalée dans la rue ni forcée sur moi par un cave qui veut juste mon corps. 

Le truc de cet été ça m’a dégoûtée aussi parce qu’il y a un infiniment grand nombre d’hommes qui essaient de nous faire croire que nous ne sommes pas cool de ne pas vouloir juste nous amuser avec eux sexuellement… Si je veux m’amuser sexuellement ou si je veux qu’on utilise mon corps en pensant à quelqu’un d’autre, je vais soit m’acheter un vibrateur ou me faire payer pour les services rendus. Ce n’est pas vrai que ce serait particulièrement cool de ma part d’accepter de me faire rabaisser et comparer négativement à une autre femme, donc accepter de faire détruire ma santé mentale, pour qu’un petit monsieur soit satisfait sexuellement pendant l’absence de la femme qu’il aime réellement. Paie-toi une travailleuse du sexe si tu veux quelqu’un qui est ok avec le fait de vendre sa sexualité comme service. Un vibrateur sera toujours pour moi infiniment plus satisfaisant que de me faire réduire et traiter comme de la merde, me faire mettre dans un vivier comme une pauvre truite condamnée à être limitée dans ses actions et ce qu’elle a le droit de faire, de penser et d’espérer pour finalement crever pour satisfaire les besoins d’un être malsain qui pense que c’est acceptable de réduire les humains à leur fonction sexuelle. 

            J’ai aussi été répugnée par l’absence de courage. Il me faut un courage infini pour dire aux hommes que je rencontre que j’ai été agressée et que je souffre de stress post-traumatique complexe chronique. Pourquoi? Parce que la majorité de la population est complètement ignorante sur le sujet de la santé mentale et qu’à chaque fois que je le dis, je risque de me faire traiter comme une pauvre conne faible qui fait le choix d’avoir une maladie. Comme si on pouvait réparer un cerveau, comme si on pouvait soigner une amygdale hyperactive sous l’effet d’années de violence en lui disant simplement de penser à autre chose et que tous les hommes ne sont pas des salauds alors qu’ils se comportent compulsivement comme s’ils en étaient peu importe combien de chances je leur donne à travers le temps. Aussi parce qu’inévitablement, il y aura des imbéciles qui insinueront que j’ai dû faire quelque chose pour être agressée (par exemple avoir la frange coupée croche apparemment) ou encore qui se permettront de m’utiliser plus facilement puisque pour eux, je l’ai déjà été, utilisée, alors ils ne voient pas le mal que ça peut faire ni à quel point ça fait d’eux des malades de m’utiliser à nouveau. Ça prend un courage fou pour dire ce que j’ai vécu et risquer d’être encore une fois confrontée à des comportements de désaxés qui se pensent quand même meilleurs et supérieurs à moi après. Alors le petit monsieur incapable de me dire qu’il est en couple avant d’être complètement ivre et acculé au pied du mur, c’est un petit peu lâche et malhonnête en tabarnak. Ça aurait été tout aussi lâche et malsain de faire comme si de rien n’était et de commencer une relation de la même façon. Et ce gars-là, c’est un cas parmi tant d’autres. C’est juste le dernier d’une longue liste d’hommes incapables d’un respect réel pour l’autre. Parfois les gens me disent qu’il avait peut-être peur que ça ne fonctionne pas, mais ce qu’il a choisi c’est la chose qui fait qu’assurément ça ne fonctionnera pas. C’est quand même assez simple de dire à quelqu’un que notre situation n’est pas claire pour le moment et qu’on préférerait attendre à plus tard ou encore de juste s’excuser après. J’aurais attendu. Je ne suis pas vraiment du type magasinage d’êtres humains ni quelqu’un qui se racontent qu’absolument tous ses besoins doivent être satisfaits à la seconde où ils apparaissent. Et au moins je n’aurais alors probablement pas eu à subir de harcèlement ni de stress post-traumatique pendant des mois. Ça, ça aurait été penser à moi et se soucier de moi et me respecter. Qu’il se les mette dans le cul sa colère et son harcèlement. Il n’y a aucun droit considérant la façon dont il a choisi de me traiter. 

            Le vieil homme peut aussi se mettre dans le cul son mépris et sa condescendance. Non, les hommes ne sont pas violents avec moi parce que mon apparence est décevante… Comme si les femmes jugées « les plus belles du monde » ne subissaient pas de violence elles… Mais quelle horreur quand même de constater la marde que les gens ont dans la tête et les conneries qu’ils essaient de nous faire croire. C’est du délire. Et non, considérant l’image des cruchons vides que j’ai utilisée dans le dernier texte, ce n’est pas ce que je pense d’abord des hommes que je rencontre. Mais oui, j’ai toujours envie d’hurler d’horreur quand je me rends compte qu’ils n’ont absolument rien compris ou retenu de ce que je leur ai dit ou pire, qu’ils s’imaginent que j’exagère… Ça aussi, c’est vraiment terrorisant et décourageant, mais affreusement commun. Et oui, je vais en revenir de ces deux histoires. J’ai quand même besoin de sortir la colère et de dénoncer ces idées et comportements malsains. 

            Je vais passer une très belle journée. Je vous souhaite la même chose. 

            À bientôt!  

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