You tell me it gets better, it gets better in time
You say I’ll pull myself together, pull it together, you’ll be fine
Tell me, what the hell do you know? What do you know?
Tell me how the hell could you know? How could you know?
‘Til it happens to you, you don’t know how it feels, how it feels
‘Til it happens to you, you won’t know, it won’t be real
No, it won’t be real, won’t know how it feels
You tell me hold your head up, hold your head up and be strong
‘Cause when you fall you gotta get up, you gotta get up and move on
Tell me how the hell could you talk, how could you talk?
‘Cause until you walk where I walk, this is no joke
‘Til it happens to you, you don’t know how it feels, how it feels
‘Til it happens to you, you won’t know, it won’t be real
(How could you know?)
No it won’t be real
(How could you know?)
Won’t know how I feel
‘Til your world burns and crashes
‘Til you’re at the end, the end of your rope
‘Til you’re standing in my shoes
I don’t wanna hear a thing from you, from you, from you
‘Cause you don’t know
‘Til it happens to you, you don’t know how I feel, how I feel
How I feel
‘Til it happens to you, you won’t know, it won’t be real
(How could you know?)
No, it won’t be real
(How could you know?)
Won’t know how it feels
‘Til it happens to you
Happens to you
Happens to you
Happens to you
Happens to you
Happens to you
(How could you know?)
‘Til it happens to you
You won’t know how I feel
« Til It Happens To You » – Lady Gaga
J’ai décidé que ce serait la chanson thème pour 2023. Je suis tannée des niaiseries et de l’ignorance des autres. Je suis épuisée de me faire dire et faire n’importe quoi. Je suis dégoûtée par leur besoin de rabaisser les autres. Même si vous lisez ce blogue, vous ne savez pas exactement ce que j’ai vécu ni comment les choses se sont réellement déroulées. Vous ne savez pas non plus ce que c’est de vivre au quotidien avec le stress post-traumatique complexe chronique, à moins que vous en souffriez, et même là, nos expériences sont nécessairement différentes. Vous ne savez probablement pas non plus les formes subtiles de la violence ni les effets de celles-ci sur la santé mentale. Je pense que souvent les gens veulent s’aveugler et se raconter à eux-mêmes qu’ils auraient su éviter les choses que j’ai vécues. C’est la plupart du temps complètement faux. Ces messages me proviennent aussi souvent de personnes qui endurent plus et plus longtemps que moi tout en se racontant que ce sont des faits et des comportements normaux de la vie, ce qu’elles subissent… Alors que ce sont au contraire des violences normalisées qui n’ont réellement rien de normal ni d’acceptable. Je ne me laisse jamais faire. Je dis toujours quelque chose. Arrêtez de minimiser ce qui m’arrive et de me sous-estimer.
Si j’étais faible, comme je l’ai déjà dit, je serais morte depuis longtemps. Si je me laissais faire, comme on le prétend parfois pour mettre la responsabilité des violences et des agressions sur moi, je serais encore avec un de ces hommes qui me maltraitaient et je serais là, comme bien des femmes, à me raconter malheureusement que je suis chanceuse d’être en relation, qu’être seule serait bien pire. Ce n’est pas ce que je pense. Être dans une mauvaise relation serait bien pire pour moi qu’être seule. Être seule permet beaucoup de choses et en évite une infinité aussi. C’est de cette liberté que je vais infiniment profiter cette année et soyez avertis que si vous osez encore me dire des conneries sur ce que je vis et sur comment vous, vous auriez pu le savoir et l’éviter, si vous me dites encore de refouler pour votre confort personnel, si vous me dites que je devrais déjà ne plus penser à ce qui m’est arrivé, si vous assumez que je dois être une gentille bonace pour satisfaire vos fantasmes ou quelque autre comportement complètement con de cet ordre, vous serez mis à la porte de ma vie sans ménagement. Je n’endure plus rien. Je suis assez bien entourée pour me le permettre. Tout comme je ne ressens pas l’obligation de respecter l’opinion des personnes qui pensent que Donald Trump est un grand homme, je ne m’obligerai clairement jamais à respecter l’opinion des personnes qui pensent que les personnes qui vivent des violences sont responsables de ces violences. Nous avons la responsabilité de nous en sortir. C’est tout. Nous ne sommes pas responsables des comportements de l’autre.
C’est la chanson thème de cette année :
‘Til you’re standing in my shoes
I don’t wanna hear a thing from you, from you, from you
‘Cause you don’t know
L’année commence lentement. J’ai encore le dos partiellement bloqué, même si ça va un peu mieux. Ça me ralentit et je n’aime pas ça, mais les côtes, c’est difficile à guérir parce qu’on les utilise tout le temps et parce que j’ai deux enfants sauvages qui aiment bien me sauter dessus alors que j’essaie de récupérer et de guérir. C’est normal. C’est la jeunesse… Cette race de chien a une énergie folle et une tête de cochon, comme moi, et c’est pour cela que je les aime. Ce serait bien moche de ma part de me plaindre…
Cette année, je vais définitivement limiter mes contacts sociaux. Parfois, juste le fait d’aller travailler et d’être exposée à autant de personnes dans une journée suffit à combler mes besoins de socialisation et je rentre épuisée, sans envie de voir grand-monde. Je suis faite comme ça. Les relations interpersonnelles me demandent énormément de patience et d’énergie. Les patterns communs ne correspondent pas à qui je suis ni à mon fonctionnement neurologique et cela me demande beaucoup d’efforts d’adaptation même si ça ne paraît pas toujours. Je pense avoir enfin réussi à définitivement faire taire les voix culpabilisantes des présupposés des autres et de la société comme quoi je devrais aimer être entourée et vouloir sortir faire des activités de groupe constamment. Le fait est que je n’aime pas ça et que je ne me sens pas souvent à l’aise dans ces contextes. Je préfère les tête-à-tête… et encore là, il faut que j’aie confiance en l’autre. C’est moi qui sais ce dont j’ai besoin et comment j’aime vivre ma vie, ce qui me fait ressentir du plaisir. Personne d’autre.
Cette année sera principalement consacrée au rétablissement de ma santé qui laisse un peu beaucoup à désirer depuis un certain temps. À payer mes dettes aussi afin de me donner un peu plus de sécurité. J’ai assez vécu dans l’incertitude et je pense que ça me ferait du bien de trouver un lieu de vie un peu plus permanent où je n’aurais pas à m’inquiéter de ce qui nous arrivera, aux chiens et à moi, si nous devons quitter. J’ai besoin de trouver plus de paix. C’est infiniment épuisant d’être toujours inquiète et de toujours subir les effets secondaires du stress post-traumatique. Ça voudra dire aussi être extrêmement vigilante pour un temps face à qui entre dans ma vie ou pas. Je suis épuisée des humains… Désolée si vous en êtes un gentil… Je rencontre plus souvent les autres, on dirait… En tout cas des personnes qui ont trop de problèmes pas réglés, ce qui est bien ennuyant pour une personne comme moi qui attaque tellement ses problèmes de front. Oui, tout le monde a des problèmes, mais ce n’est clairement pas tout le monde qui accepte de les voir et encore moins d’y travailler afin de ne pas blesser inutilement les autres. J’en ai vu une palette un peu trop riche, de cette variété d’humains, ces dernières années… Alors, vie de moniale, me voilà pour un temps.
Je vais aussi me concentrer sur mes projets. Je dois dresser un inventaire de tout ce que j’ai fait et de tout ce que je stocke depuis plusieurs années. J’ai vraiment beaucoup de choses dont je pourrais évidemment faire un usage plus concret et utile pour ma vie que de les garder pour moi. J’ai commencé une toile pour les enchères pour les élèves défavorisés. Ça me fait du bien et c’est une façon de se tourner vers l’autre pour l’aider avec laquelle je me sens à l’aise en ce moment. D’autres reviendront, mais je préfère le calme et la solitude pour un temps. Ce qui ne veut pas dire que vous ne pouvez pas me parler, mais simplement que je vais probablement être moins disponible intérieurement et physiquement cette année. Ma santé mentale et ma santé physique primeront sur tout pour un bon moment. Je pense que j’en ai infiniment besoin. C’est important que je m’écoute.
À bientôt!
