Pour les personnes qui auraient lu le billet précédent avant que j’ajoute l’âge de l’artiste à la fin, il s’agit d’une personne dans la quarantaine et non d’une jeune artiste. Je ne me serais pas permis d’être aussi dure avec une jeune personne. J’en côtoie tous les jours. Je sais que leurs égarements sont dus à la jeunesse et au manque d’expérience de vie. Là j’ai plutôt eu l’impression d’être face à une personne qui aurait besoin de stabiliser son estime de soi et qui a choisi d’adopter des comportements passifs-agressifs, voire parfois carrément agressifs, qui nuisaient au projet plutôt que de poser des questions et d’éclaircir des points. Cela n’est pas acceptable chez une adulte de 40 ans dans un cadre professionnel. Je dirais aussi dans un cadre personnel, mais ce que vous acceptez chez vous ne me regarde pas.
Je n’ai pas mis Pema Chödrön ni Thích Nhất Hạnh dans mes noms sur le bouddhisme parce que je ne pense pas que ce sont des personnes qui ont « popularisé » le bouddhisme puisque ce sont des moines et qu’ils contribuent à la construction de la pensée bouddhiste et que j’aurais trouvé ça un peu dénigrant de les mettre dans cette case-là, mais oui, ils ont aujourd’hui adopté des modes de transmission plus « populaires » de leur savoir comme les cours en ligne, ce qui est une bonne chose selon moi. J’ai d’ailleurs acheté certains de leurs cours que je devrais visionner pour m’apaiser et me recentrer un peu durant les fêtes. Il y a beaucoup de sagesse, de force et d’inspiration à puiser de ces personnes, ce qui ne nuit jamais. Pour être complètement juste, je mettrais Matthieu Ricard à cheval entre les deux catégories parce qu’en rendant ses connaissances accessibles comme il le fait, il est très précieux aussi. Toutes les personnes qui contribuent à prendre soin des autres sont précieuses et je vais m’arrêter là sinon ma liste serait infinie, mais je tenais à me corriger et préciser un peu moi-même même si personne ne l’a fait, puisque j’étais encore un peu trop énervée hier pour être aussi précise que je le suis normalement.
Je suis plus calme par rapport à ce qu’il s’est passé. Je considère cependant encore que ça n’avait pas de bon sens… Oui, l’activité a fait sourire les élèves et cela donne de belles photos, mais elle ne correspondait pas à ce qui avait été discuté initialement et elle ne soutenait pas non plus les cours que j’avais créé pour justifier sa présence dans le programme de la session, ce que je sais être absurde et irrespectueux. Finalement ma classe a réellement été réduite à une plateforme pour leur projet et elles se sont câlissé de comment ça pouvait affecter mon cours et moi. C’est la vie. Au moins, mon petit look et mon humilité, ils me servent souvent à voir plus rapidement qui j’ai en face de moi au travers de ce que l’on se permet de me faire à partir de ce qui est visible. Ma belle-sœur a raison, je pense. Elle a dit : « Tu n’es pas quelqu’un qui utilise les gens. C’est ce qu’ils t’ont fait. Tu n’as rien à voir avec ces gens-là. ». Je suis d’accord. Parfois nous explorons certains lieux qui se révèlent ne pas nous convenir ni être alignés avec nos valeurs. C’est ce qui m’est arrivé et je n’ai pas à m’en vouloir ni à me taper dessus inutilement. Je peux au contraire être fière de comment j’ai su rattraper la situation par après de mon côté.
J’ai aussi écrit hier que je n’avais pas peur de faire cavalier seul dans la vie. C’est vrai, mais je dois préciser que je ne suis pas vraiment seule. Comme j’ai dit, je n’aime pas faire étalage de mes contacts et ils savent très bien que je ne les utilise jamais et je ne leur demande rien sauf en des cas extrêmes. J’ai contacté une autre personne que je connais qui connaît bien le milieu des centres d’artistes et il a trouvé la situation troublante aussi… mais il m’a envoyé un livre sur ces milieux et les relations qu’on y vit qui s’intitule Artificial Hells, ce qui m’a fait rire et me semble un titre me promettant encore une fois que je ne suis pas seule à vivre ces choses. Il m’a aussi dit de le contacter à l’avenir si j’avais la moindre question sur ces milieux. Donc si un jour je trouve le courage de retourner dans un centre d’artistes, et ça devrait être le cas, mais certainement pas dans celui-là, je serai bien mieux outillée et accompagnée. J’ai fait confiance au lieu de poser des questions à mes personnes ressources. Je ne ferai plus cette erreur. Je pense aussi que je ne mentionnerai pas mon emploi et que j’irai surtout pour utiliser les équipements. Les contacts positifs que j’ai avec des personnes proviennent plus souvent de respect réciproque pour nos façons de travailler et le contenu qu’on rend disponible que dans les compagnonnages forcés. En tant que personne neuroatypique introvertie ayant vécu beaucoup de violence, je ne suis définitivement pas une personne de groupe. Je sais cependant beaucoup mieux travailler en équipe que bien des gens finalement, contrairement à ce que je pensais de moi avant. J’ai surtout besoin de paix et d’espace pour le moment. J’ai besoin de m’éloigner de certains types de personnes. Ça, c’est très clair.

Je ne me laisserai plus impressionner par un faux vernis de bienveillance non plus. Après tout, je sais comment les personnes vraiment bienveillantes nous font sentir. Ça m’a fait rire à la fin quand une personne du centre ne voulait plus communiquer par courriel mais seulement en personne ou au téléphone… Après avoir constaté à quel point vous n’aviez pas respecté ce qui avait été dit, je préfère avoir des traces écrites, ma grande… Et si vous aviez respecté l’entente initiale, je n’aurais eu aucun besoin d’écrire ces listes de tout ce qui a été de travers dans des courriels… Il faudrait être un peu lucide et comprendre que les phrases cheaps comme : « Je prends l’entière responsabilité de ce qui a mal été. » et « Nous en tirons des leçons. » ne sont que des façons de se défiler poliment et qu’elles ne changent ou réparent rien de ce qu’il s’est passé…
Je connais aussi maintenant ma valeur et je ne la donnerai plus si facilement. J’ai besoin de protéger ce que j’ai construit. Je ne pense pas vraiment reparler de cette histoire à présent, sauf peut-être dans le cadre de mes billets sur mon expérience d’enseignement cette année, mais je parlerai alors surtout du travail que j’ai fait avec les élèves après. Je suis heureuse qu’aucune des avancées que j’ai faites sur le plan artistique cette année ne soient liées directement à ce centre. C’est plus facile de m’en détacher et de croire en moi. Je ne ressens pas non plus d’approche d’état de stress post-traumatique même si la situation a été un choc pour moi et je ne devrais donc pas en parler pendant des mois contrairement à ce qui m’est arrivé l’été dernier. Peut-être que c’est parce que j’ai vécu moins de violences dans ma vie sur le plan du travail, même si j’en ai vécu. Ou parce que ma confiance en mon intelligence, ma créativité, mes compétences et mes capacités a augmenté… aussi probablement parce que j’ai su étendre mon réseau.
Aujourd’hui je pense que je vais ranger les trucs de Noël. J’ai l’impression que c’est déjà fini et que je suis prête à passer à autre chose, à entrer dans le mode « nouvelle année » quelques jours avant la fin de celle-ci. Mon appartement a aussi l’air d’un ensemble de blocs de constructions répandus qui attendent leur assemblage et il serait probablement plus apaisant d’en rétablir la structure. Je vais garder juste mon affreux Jésus noir. Il est de bonne compagnie et thématique malgré sa différence de la norme des Jésus. C’est pour ça que je l’aime.

Bonne journée et bonnes festivités! xx