J’ai pleuré beaucoup ce matin, pour différentes choses. Ça m’a fait un bien fou. Je me sens soulagée. Ça faisait plusieurs semaines que j’en ressentais le besoin, mais comme j’avais littéralement une montagne de travail à traverser, ce besoin est resté en quelque sorte bloqué en latence en moi, m’épuisant encore plus. Les larmes ont commencé à sortir seulement hier, alors que je recevais un massage visant à me débloquer la cage thoracique de toute cette tristesse justement… parce que c’est ce que ça me fait, trop de tristesse accumulée. Ça m’empêche de respirer. Ça me bloque la cage thoracique et le dos. Maintenant ça va mieux.
L’automne avance tranquillement vers l’hiver. Je suis presque prête. Le jardin est vidé, j’isole l’appartement, la petite est de plus en plus propre et… J’avoue avoir très hâte à la fin de la session même si je suis particulièrement heureuse de mes groupes cette session. Je pense que, bien que normalement imparfaite, nous aurons vécu dans l’ensemble une belle expérience ensemble. Ça aura va lu la peine de travailler autant, ne serait-ce que pour voir leurs sourires et tout l’amour qu’ils témoignent.
J’ai réfléchi durant les dernières semaines et certaines choses sont devenues de plus en plus évidentes, par exemple le fait que je dois m’occuper davantage de ma carrière. Pas celle d’enseignante qui va bien et va son train, soulevant toujours de nouveaux défis que je sais pouvoir relever. C’est intéressant. Je parle plutôt de ma carrière d’artiste multidisciplinaire indisciplinée, qui aurait justement besoin d’un peu plus de discipline pour réellement avancer. J’ai appris aussi cette semaine que je pourrai enfin demander des périodes de réduction de travail comme enseignante, ce qui est quelque chose que je voulais atteindre afin de justement pouvoir me concentrer davantage sur mes activités artistiques et être moins enfouie sous la correction des copies.
Quelques transformations intérieures se sont produites aussi à force de suivre les cours, de discuter avec différentes personnes, d’entendre les points de vue sur mon travail et sur les vies d’artistes et d’écrivains en général. Je pense que je suis prête à ne plus être dans une quête sans fin d’accumulation de savoir et de matériel et à montrer un peu plus, à entrer dans la vie, à partager davantage mon travail.
Je prépare en ce moment une première exposition, une exposition bien humble, mais quand même. Le groupe pour artistes en voie de professionnalisation et le cours que je suis cette session à l’université me donnent beaucoup d’outils afin de réaliser ce projet et le décomposer en plusieurs petites tâches simples à accomplir pour faire avancer les choses. Le fait de voir d’autres personnes faire avancer leurs projets et le fait que nous nous soutenons les uns les autres me donne plus de courage aussi. Je sais que j’en suis capable. La glace est aussi déjà un peu brisée par deux autres expositions auxquelles j’ai participé. Elles étaient collectives. Maintenant je suis prête à me tenir toute seule dans l’espace et à assumer davantage mon travail. À y croire aussi, bien que je sache qu’il y aura nécessairement des commentaires mesquins faits par des personnes incapables de faire la moitié de ce que je fais, mais qui se sentent quand même autorisées à les faire. Il y aura de bons commentaires aussi et il faut y penser puisqu’ils réparent ce que d’autres ont brisé si on y accorde assez d’attention. Ils réparent quelque chose en soi, même si je sais que oui, pendant que j’effectue le travail, je ne dois tenir compte ni des mauvais commentaires ni des bons. Je dois juste avancer. Il reste que comme être humain, les bons commentaires aident à cicatriser les dégâts faits par les personnes se permettant une cruauté gratuite, facile et inutile face aux projets artistiques des autres.
Nous avons fait une simulation d’entrevue dans le groupe de travail. Le temps, la curiosité et l’intérêt que la femme qui m’a interviewée avait consacré à mon travail, m’a vraiment beaucoup touchée. C’était une expérience magnifique, même si je la redoutais avant de la faire. Ça m’a aidée à me poser des questions auxquelles je n’avais pas pensé. Ça m’a aidée à voir des choses que je n’avais pas vues. J’ai beaucoup apprécié faire l’entrevue avec l’homme qui m’avait été assigné aussi. C’est un monsieur un peu plus âgé qui reprend sa pratique et il est fascinant. C’est vraiment très nourrissant quand les échanges sont bienveillants. Ça ne veut pas dire que c’est un dialogue de Calinours non plus. Il faut pointer les choses à travailler aussi, mais on le fait de façon à construire et non de façon à moquer ou détruire, attitudes malheureusement extrêmement communes de nos jours et qui révèlent, le plus souvent, une jalousie absurde. Si vous n’êtes pas contents de vos vies, travaillez à faire des choses qui vous rendent heureux au lieu d’essayer de minimiser, voire de détruire, le bonheur des autres. Même si vous réussissiez, vous n’en tireriez qu’une très brève et superficielle joie qui ne vous rendra pas plus heureux à long terme. C’est de la pure idiotie.
Je réfléchis aussi beaucoup à la littérature ces jours-ci. Je ne suis jamais complètement sortie de mes activités littéraires, mais j’ai réalisé dernièrement, en écoutant d’autres personnes en parler, que quelque chose me manque. Oui, j’ai encore des publications ici et là, mais j’ai envie d’écrire des livres. C’est quelque chose que j’ai envie de faire depuis longtemps et vers quoi on me pousse aussi depuis longtemps, avec raison, je pense. Je me suis laissée décourager par des mesquins, un temps. Subir la merde des problèmes pas réglés des autres qui m’ont blessée m’a aussi ralentie beaucoup, je l’avoue. J’avais tellement mal à mon manque d’amour que je me suis en quelque sorte laissée entraîner dans leurs problèmes et leur incapacité d’aimer, remettant ma valeur en question au lieu de leur façon d’agir et la conception de moi qu’ils se permettaient d’avoir pour me traiter ainsi. Je n’ai plus envie de les écouter ni de les subir, ces gens-là. Il y a d’autres personnes qui m’aiment et qui apprécient mon travail et ce sont les personnes qui doivent avoir toute l’importance dans ma vie. Pas les salauds ni les bitchs.
Je pense que toutes mes activités artistiques sont valides et je n’ai pas à subir le dénigrement des autres qui sont insatisfaits de leur vie et de leurs capacités et transforment cela en agressivité et en manque de respect souvent énorme et aberrant. Je pense que j’ai en moi au moins une dizaine de livres. Il faudra commencer par un. J’ai une immense capacité de production et je suis capable d’une très grande discipline de travail quand je laisse les vilains dehors. Je m’ennuie de faire de la bd aussi. Il ne me reste qu’à me retrousser les manches et à travailler. C’est nécessaire si je veux avancer dans ma vie et changer ma situation. Je pense que je vaux la peine de faire ces efforts.
Bonne magnifique journée d’automne. La pluie, c’est joli.

Ça fait quelques billets que je me dis que ce que tu écris ici trouverait définitivement sa place dans un livre.
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Merci! Ça m’a pris du temps avant de me sentir prête. 😂
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Avec la quantité de projets que tu as, c’est normal! Mais je pense qu’il n’y aurait pas grand-chose à changer dans ton style d’écriture pour en faire un projet de livre.
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Merci! Ça m’encourage! Merci de me lire aussi!
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