Encore la confiance en soi… 

            Ça me trouble vraiment beaucoup quand, encore aujourd’hui, les gens pensent que le fait d’aller en thérapie est un signe de faiblesse. C’est vraiment étrange quand on pense au degré et à la fréquence de remises en question que le fait d’être en thérapie suppose. C’est une situation que peu de gens connaissent dans leur quotidien. C’est une situation que peu de gens choisissent volontairement dans leur quotidien. C’est un effort d’analyse de soi et de ses comportements que peu de gens font dans leur quotidien. Je pense que la prochaine fois qu’on me traitera comme inférieure ou faible parce que je suis en thérapie, je répondrai : « Eh bien on sait que ma santé mentale est inspectée à toutes les deux semaines alors qu’on ne sait rien de la tienne… Est-ce qu’il y a des choses que tu aurais peur de vérifier? ». Parce que ça revient pas mal à ça… Il y a des personnes qui souffrent de maladie mentale, mais bien souvent, les personnes qui traitent mal les autres ont plus quelque chose de l’ordre du manque de conscience d’elles-mêmes et de l’autre, du manque de remise en question d’elles-mêmes, des mécanismes de défenses trop efficaces qui leur rendent facile le fait de se mentir à elles-mêmes et de s’aveugler sur leurs comportements et… La personnalité est une bien étrange construction. Parfois saine. Parfois pas du tout. La plupart du temps à quelque part sur un continuum entre les deux.

            Cette semaine, j’ai regardé I am a Stalker. J’avoue avoir dévoré. Certaines personnes se demanderont si je fais vraiment bien de regarder ce genre d’émission avec ce que j’ai vécu dans ma vie et je pense que la réponse est définitivement oui. J’en reparlerai plus en détails une autre fois, mais ce qui est, pour moi, vraiment fascinant dans l’émission, c’est de constater, justement, parce qu’ils sont rendus incroyablement évidents dans le discours et le comportement des personnes présentées comme ayant harcelé les autres, l’écart entre leurs croyances, ce qu’ils se racontent et l’expérience réelle de l’autre attestée par les faits et les preuves évidentes du harcèlement. Il y a toujours au moins deux (mais plus souvent plus) versions d’une histoire. C’est ce qui a fait pour moi la force de cette émission. La confrontation des deux points de vue qui rend l’aveuglement des agresseurs encore plus évident à l’écran. Et c’est souvent ça, à un degré un peu moindre de gravité, qu’il se passe dans les relations de tous les jours. Ce qui me frappe souvent dans les conflits que j’ai, c’est l’ampleur du mensonge que l’autre se raconte qui est la plupart du temps de l’ordre de « C’est impossible que j’aie fait quelque chose de mal. C’est impossible que je t’aie fait du mal si je n’en avais pas l’intention. », ce qui est toujours, absolument faux. Enfin, même si ce n’est pas aussi intense que de harceler quelqu’un jusqu’à aller casser ses fenêtres, voire tuer son nouveau conjoint, le fait de nier la réalité de l’autre, ne serait-ce qu’en prétendant qu’il n’a pas de raison d’être blessé, c’est toujours une violence. Ce n’est pas à vous de décider ce qui blesse l’autre et il est tout à fait possible, à toutes sortes de degrés, de blesser les autres même si on n’en a pas l’intention. Et oui, vous aussi vous vous mentez à vous-mêmes dans la vie de tous les jours. Vous aussi vous avez de fausses croyances sur la vie et l’amour. Parfois on pense qu’on s’en rendrait compte si notre comportement était malsain, mais ce n’est pas le cas. L’esprit est ainsi fait qu’il se ment à lui-même pour protéger l’image de soi, pour tenir parfois devant l’insoutenable et vous n’échappez pas à cette situation. Ce pourquoi il serait très utile pour tout le monde d’aller consulter de temps à autres, sorte de check up mental permettant de s’assurer que ça va, qu’on ne fait pas n’importe quoi aux autres. Ce serait la moindre des choses en fait… mais beaucoup de personnes sont trop fragiles pour faire ça. 

            Je n’ai pas beaucoup écrit cette semaine. J’ai eu trois semaines complètement folles et il y a eu un moment, hier, où j’ai eu sincèrement envie de juste m’asseoir dans la cuisine et me mettre à pleurer. Mais comme hier était la dernière journée de cet infernale période, je me suis dit de pousser encore un peu et que j’y arriverais. J’y suis arrivée. Ce matin je suis encore épuisée, mais au moins je n’ai plus envie de pleurer comme ça a été le cas pendant les trois dernières semaines. Durant cette période, il y a eu le problème avec mon ancienne amie, j’ai eu l’épuisement post Covid, des allergies insensées, les copies de mi-session à corriger, un chiot avec la diarrhée, un chien hyperactif ne comprenant pas qui était cette nouvelle venue, une éleveuse avec ce qui semble être un gros trouble anxieux que j’ai fini par bloquer parce qu’elle devenait franchement insultante alors que c’était elle qui était responsable du problème de santé du chiot et cherchait à me faire porter le chapeau, un gros examen à l’université, des travaux à faire pour le groupe de travail, l’organisation de la marche écoféministe avec tous les soucis et la gestion que ça impliquait pour les élèves et moi, le reste de tristesse de ce qu’il s’est passé avec le dernier homme, le choix d’une exposition pour un travail final et… toutes les autres petites tâches de la vie en plus. J’ai eu vraiment beaucoup de difficulté à traverser cette période. J’ai quand même réussi. Je suis fière de moi. Je suis forte et j’ai beaucoup de ressources. Maintenant, le reste de la session sera plus facile.  

            Une amie me disait qu’on dirait souvent qu’un petit nuage noir me suit. C’est vrai. On dirait souvent ça. J’en connais certaines raisons. Je ne serais pas prête à dire que ce petit nuage noir est partout dans ma vie cependant. Il est surtout sur le plan relationnel… Pour le reste, ma vie va plutôt bien. Alors, ce petit nuage noir : 

C’est en partie parce que je suis neuro-atypique. C’est un fait bien connu que les personnes avec un fonctionnement différent ont plus souvent des conflits et sont aussi plus souvent victimes de harcèlement. Les gens n’acceptent pas facilement ce qui est différent d’eux, même s’ils sont prêts à crier constamment sur les réseaux sociaux devant tout le monde que la différence c’est beau et qu’il faut en prendre soin… alors que dans les faits, ça ne correspond pas du tout à ce qu’ils choisissent de faire au quotidien. Le fait que ma différence est presque invisible et presque juste sentie, intuitionnée par les autres sans qu’ils puissent identifier à quoi elle tient, n’aide probablement pas la situation non plus. 

C’est en partie parce que beaucoup de personnes ne règlent pas leurs problèmes et que je n’endure plus qu’on me violente sous prétexte qu’on ne va pas bien alors qu’on se raconte le contraire. On ne parle pas de difficultés temporaires ou de petits défauts que tout le monde a. Pour ça, j’en ai de la patience. On parle de violences directes envers moi parce que l’autre n’est pas bien dans sa peau, a une mauvaise estime de soi, ressent de la jalousie ou… et c’est pénible, profondément pénible. Je donnerais vraiment beaucoup pour que plus de personnes examinent leurs croyances et leurs comportements, qu’elles aillent chercher de l’aide pour le faire parce qu’un autre point de vue est toujours utile…

C’est en partie aussi parce que les hommes me font sans arrêt des choses épouvantables et irrespectueuses, au point que c’en est souvent difficile à croire, tout en se racontant à eux-mêmes que c’est normal et en essayant de me faire croire que c’est ça que je vaux… Ce qui est tout simplement dégueulasse. Il n’y a pas d’autre mot. Et je sais qu’ils font ça à tout le monde, oui… pas juste à moi, même si c’est ce qu’ils essaient de me faire croire. Il essaie de faire croire ça à toutes les personnes qu’ils blessent… C’est ça, le secret. C’est ça la vérité. Quand j’étais plus jeune, je les croyais. Parce que je n’avais jamais vraiment été aimée, je croyais effectivement qu’il était impossible qu’on m’aime et que c’était vraiment tout ce que je méritais, les miettes d’attention qu’on me donnait et les horreurs qu’on me faisait. Heureusement pour moi, je suis allée en thérapie et j’ai lu énormément sur les différents types de violence. Ce qui fait que maintenant je ne suis plus dupe des conneries qu’ils essaient de me faire croire. Quand on voit mot à mot les mêmes phrases que les gens nous disent dans des dizaines de livres qui exposent ces comportements comme malsains, ce n’est plus vraiment possible de les prendre au sérieux ni de les croire quand on les entend dans la bouche d’une personne nous ayant blessé… C’est ça la réalité : vous dites tous la même chose et ce que vous dites est consigné dans TOUS les livres sur la violence psychologique… Il faudrait peut-être vous poser des questions… et éventuellement changer un peu beaucoup dans votre personne et votre comportement.

 J’ai répondu à mon amie que maintenant que je voulais enlever les hommes de l’équation de ma vie (sur le plan amoureux), le nuage se dissiperait probablement vraiment beaucoup. J’y crois. Même si j’ai souffert énormément depuis le milieu de l’été, ma façon de réagir intérieurement aux événements souffrants m’a montré que j’ai vraiment beaucoup plus confiance en moi qu’avant. J’ai confiance en ce que je sais et j’ai confiance en ma force. J’arriverai à me donner une belle vie.  

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