Il y a cette étrange idée qui circule en ce moment dans le monde que le fait que si les choses sont trop pour quelqu’un, c’est parce qu’elle a trop d’empathie. Ce n’est pas vrai. C’est un sujet que je creuserai dans les prochains mois, mais j’ai vu passer un article récemment qui disait que les personnes qui font ça, sont en fait des personnes qui ont un problème de limites, que leur personnalité n’est pas tout à fait constituée et qu’elles ne font pas vraiment la différence entre elles et l’autre… et finissent souvent par manquer d’empathie puisque pour avoir de l’empathie, il faut être en mesure de se mettre à la place de l’autre, mais de ne pas se laisser avaler par sa souffrance. Par exemple, faire une crise en me disant que c’est terrible pour toi que mon chien soit à l’urgence et que je me retrouve à te rassurer au lieu de l’inverse, c’est un manque d’empathie de ta part, une forme d’appropriation de ma souffrance pour avoir de l’attention… comme les gens qui prétendent que les souffrances des enfants autochtones sont trop pour eux… Je suis pas mal certaine que ce n’est pas à propos de vous et que c’était plutôt trop pour eux et non vous. Vous n’avez pas tellement d’importance dans cette histoire et j’avoue ne pas comprendre pourquoi vous cherchez à en avoir, si ce n’est parce que vous voulez ramener l’attention à vous. Donc il faudrait arrêter de vous raconter ces histoires comme quoi vous avez trop d’empathie et que vous êtes trop fragiles pour ce monde. Ce n’est pas le cas et vous avez du travail à faire sur vous-mêmes. Être hypersensible, ça existe. Ça fatigue, ça fait souffrir, mais ça ne rend pas (à moins de cas très rares plus complexes) complètement dysfonctionnel et ça ne fait surtout pas de vous la victime de l’histoire de l’autre.
Donc ça c’est un comportement qui m’énerve vraiment beaucoup. Un autre comportement qui m’énerve vraiment beaucoup ce sont les personnes qui se mettent en compétition avec les autres par rapport à leur trauma… Genre les personnes qui essaient de me faire croire qu’elles auraient été moins affectées par les violences et les viols que j’ai vécus. C’est tellement complètement étrange que j’ai toujours envie de vous demander si ça va bien dans votre tête quand vous faites des choses comme ça. C’est pour moi tellement con que ça en devient obscène. Si vous n’avez jamais vécu quelque chose, il est impossible pour vous de savoir comment vous allez réagir. Et si vous l’avez vécu et que vous avez réagi différemment, ça ne veut pas dire que la réaction de l’autre est moins bonne que la vôtre. Vous avez réagi comme vous avez réagi parce que vous êtes la personne que vous êtes et que vous avez vécu ce que vous avez vécu. L’autre est une personne complètement différente. Ni l’une ni l’autre n’est meilleure que l’autre. La semaine dernière, je me suis permis de souligner que les personnes qui se permettaient de rire de moi sont une personne qui est polytoxicomane et une autre qui ne sort jamais de chez elle et ne fait rien. Je ne m’étais jamais vraiment arrêtée à examiner leur vie avant. En général, je me dis que les gens agissent comme ils agissent et font les choix qu’ils font parce que c’est ce qui leur semble le mieux pour eux. Parce que c’est ce qu’ils sont capables de faire à ce moment-là de leur vie. Je ne suis jamais allée voir ce gars en lui riant au visage et en lui disant qu’il était vraiment faible parce qu’il avait besoin de drogue pour exister. Je ne suis jamais allée voir cette femme en riant d’elle en lui disant que si j’avais été blessée au dos et rendue incapable d’exercer mon emploi précédant, j’aurais vraiment réagi mieux qu’elle et je serais retournée à l’école et j’aurais trouvé un autre emploi et… Ben non. Ce n’est absolument pas le genre de choses que je me permets. J’ai toujours respecté leurs choix même si parfois ils avaient des conséquences néfastes sur ma vie, par exemple devoir répéter 20 à 30 fois les mêmes choses parce que l’autre est trop scrap pour se rappeler quoi que ce soit de ce que je lui dis durant les moments que nous passons ensemble et qui sont supposément si importants… Tellement importants qu’encore une fois je n’existe pas vraiment dans la relation.
Donc non, ce que j’ai fait n’est pas idéal non plus, mais j’ai atteint et dépassé ma limite de me faire parler de haut parce que l’autre n’a rien d’autre pour se valoriser depuis bien longtemps déjà… Apprenez à vous donner une valeur autrement. Ce sera beaucoup plus sain pour tout le monde. Arrêtez aussi de vouloir m’impressionner. Ça, ça vaut pour absolument tout le monde. Je ne suis pas une personne qu’on séduit amicalement ou amoureusement en l’impressionnant. Je n’en ai rien à foutre de votre argent, de vos titres, de vos voyages et… Bien sûr je veux bien entendre parler de ce qui est important pour vous, mais c’est possible que ça ne le soit pas pour moi et je ne suis que très rarement impressionnée… Surtout pas par des choses aussi superficielles… Aussi il est possible de parler de ce qu’on a fait et de ce qu’on aime sans rabaisser l’autre. Ça s’apprend. Ce qui m’intéresse ce sont les qualités humaines, comment la personne est dans le monde et avec les autres. Malheureusement beaucoup de personnes placent leur définition d’eux-mêmes dans des choses superflues et aussi dans le rabaissement de l’autre. C’est vraiment très ennuyant et pénible à vivre. Souvent inutilement blessant aussi.
Une autre chose qui m’énerve c’est quand des personnes se contentent de dire qu’elles sont faites comme ça ou encore quand elles me disent que je suis chanceuse d’avoir les capacités que j’ai. Ça me dit toujours quel est le rapport à la vie et à soi-même de l’autre. Par exemple quand on me dit que « je l’ai vraiment le tour pour écrire et que je suis chanceuse ». Ce n’est pas de la chance. C’est 26 ans de travail. Personne n’a telle ou telle capacité automatiquement. Je suis chanceuse d’avoir une disposition à un apprentissage très rapide de pas mal n’importe quel domaine ou activité qui m’intéresse à cause de la douance. Je dois quand même faire l’effort d’apprendre les choses. J’apprends généralement plus rapidement tout ce que je veux apprendre, oui, mais j’ai d’autres problèmes et d’autres personnes n’ont pas. Ma vie n’est pas plus facile que celle des autres. Je vous suggère donc de travailler sur vous-mêmes, d’explorer et de développer les compétences que vous voulez avoir plutôt que de vous contenter d’envier et rabaisser les autres.
Une autre chose qui m’énerve royalement, c’est quand les autres se permettent de douter du diagnostic de stress post-traumatique complexe chronique que j’ai reçu. Quand vous faites ça, c’est comme si je vous disais que j’ai le cancer et que vous me répondiez que ce n’est pas vrai. Vous n’avez absolument aucune compétence pour faire une affirmation de la sorte et le faire est complètement, mais vraiment complètement absurde. Ce n’est pas non plus intelligent de me rabaisser en me disant que je ne vais pas mieux parce que je ne fais pas d’efforts et que j’ai juste à changer mon état d’esprit pour être en parfaite santé. Si on veut vulgariser, le stress post-traumatique implique qu’une partie du cerveau est abîmée, blessée et doit travailler à se reconstruire. Me mentir à moi-même en me disant que tout va bien et que si je veux je peux bien aller ne sert absolument à rien. De la même façon que ça ne règlerait pas un cancer de faire semblant qu’il n’existe pas et de se dire qu’on va bien. Je n’ai pas besoin de subir des commentaires ignorants en plus qui ne contribuent qu’à m’épuiser davantage et ne m’aident jamais à aller mieux. Informez-vous au lieu de dire des conneries. Ce sera plus constructif pour tout le monde. Et les probabilités que plusieurs experts en santé mentale et médecins se soient tous trompés sur mon cas et mon état de santé pendant plus de dix ans sont nulles. Alors arrêtez de m’emmerder avec ça. Je fais déjà ce que je dois faire pour aller mieux. Je suis déjà positive. La preuve en est tout ce que je travaille à construire continuellement. En ce sens, me crisser la paix sur les règles de santé que je m’impose serait également une bonne idée. Qu’est-ce que vous faites, vous, vraiment de si extraordinaire qui devrait me faire sentir inadéquate et insuffisante selon vous?
À l’été 2021, j’ai été diagnostiquée en burn out affectif à cause des violences que j’ai vécues et parce que les relations, et ce qu’on me fait subir dans celles-ci, m’épuisent. Je ne pense pas être complètement remise encore. C’est une des causes de mon besoin de solitude. Parce qu’au moins ainsi on ne me fait pas des choses qui empirent mon état et que ça me laisse plus d’espace pour guérir. Je veux seulement des relations saines à partir de maintenant. Je n’ai absolument pas le temps de faire votre thérapie à votre place et je n’ai pas d’énergie pour subir votre agressivité inconsciente ni pour me faire blesser inutilement par des personnes qui ne se posent pas de questions sur comment leur comportement va m’affecter. Ça me fait plaisir d’aider et de partager mes connaissances quand je le peux, mais pas si ça implique que vous me fassiez du mal en retour. J’ai juste le temps et l’énergie de vivre, d’être heureuse, de donner et recevoir de l’amour et de réaliser mes projets. Si vous n’êtes pas là pour ça, vous serez immédiatement mis à la porte de ma vie.
Bonne journée ensoleillée!
