Exercice démarche

J’ai fait un exercice pour mon groupe de travail. Je n’explique pas la méthode puisqu’il faut payer pour l’utiliser, mais ça me donne ça, pour les personnes que ça peut intéresser:

Je ne sais pas vraiment d’où mon intérêt pour l’architecture m’est venu. 

J’ai des souvenirs très vifs d’avoir été fascinée très tôt par divers types de constructions. 

Mon intérêt pour l’architecture de contention, de limitation, s’est précisé quant à lui durant la rédaction de mon doctorat, entre 2005 et 2012. 

C’est ce sur quoi porte l’exposition que j’organise.

Un hôpital psychiatrique est la première chose complexe que j’ai dessinée quand j’ai recommencé à le faire il y a quelques années. 

Puis, en voyageant, je me suis aperçue que c’est ce qui retenait mon œil, les bâtiments et les structures visant à contrôler l’humain pour différentes raisons et de différentes manières. 

Ce sont les lieux que je voulais visiter. 

Les lieux que je voulais voir et comprendre, 

où je voulais être et respirer le sort des autres. 

Les prisons, les hôpitaux, les grillages, les murs… 

La séparation qui coupe et protège en même temps. 

L’isolement ou le regroupement forcé. 

Je suis aussi fascinée par les traces du passage du temps sur ces structures. 

La peinture écaillée en différentes couches, 

La solidité de la brique, même brisée

la rouille qui ronge, voire dévore, 

les traces de l’humidité qui tue,

les couleurs qui ont maintenant des connotations négatives, 

ce vert pâle surtout,

ce vert que beaucoup détestent,

le bois pourri et brisé, qui laisse soudainement passer la lumière à un endroit inattendu 

et cette lumière qui envahit l’espace change notre façon de percevoir le lieu. 

Le lieu de tristesse devient lieu de luminosité.   

Lieu d’histoire

Les structures et les couches qui composent cette histoire rendus visibles par le temps.

La saleté du passage du temps.

Et de l’oubli.

Ce qui limite et montre le monde autrement en même temps. 

Ce qui clôt, le cadenas…

Je me suis intéressée à des structures de contention à l’étranger. 

Mais aussi ici à Montréal.

Par exemple aux portes cochères qui bloquent l’entrée dans les cours arrières. 

Des cours où se déroule parfois toute une autre vie plus ou moins secrète par le jeu d’absence et de présence causé par les fenêtres et les grillages. 

Je me suis mise à peindre ces structures également,

à en faire le centre d’une branche de ma pratique, 

où ce qui devient central est ce qui est arrêté, le regard, 

ce qui nous arrête, la structure,

et ce qui permet de circuler.

La fenêtre, l’ouverture entre les barreaux,

Ce qui nous tente :

ce qu’il y a de caché à l’intérieur.

Par extension, les structures de contention du corps de différentes natures m’intéressent également. 

Tout ce qui limite le mouvement, ce que l’on peut ouvrir ou fermer selon ce qui peut être fait ou montré. 

Je me penche aussi sur

les endroits où certaines personnes ont trouvé la mort 

parce que les autres ne pouvaient les atteindre. 

Je travaille à monter une exposition de peinture et de photos, 

mais également de carnets de notes 

qui sous-tendent mon travail, ma recherche et ma réflexion.

La question que posait le séminaire Comment vivre ensemble? De Roland Barthes me semble éminemment pertinente aujourd’hui 

dans un monde où nous sommes de plus en plus coupés les uns des autres. 

Je mettrai certaines réponses en lumière lors de cette exposition à l’aide de matériaux comme l’acrylique, le bois et la photographie.  

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