
Les choses se calment peu à peu en moi, même s’il y a encore des périodes plus difficiles. Ce n’est jamais agréable de traverser ce genre d’états. Pendant la pandémie (qui n’est pas terminée, je le sais), tout le monde parlait de revenir à la normale, ce qui signifiait revenir à comment les choses étaient avant. Puisque je n’aimais pas tellement comment les choses étaient avant, ça ne m’a pas semblé une bonne idée et j’ai préféré faire les choses autrement.
Quand des choses comme le choc qui m’est arrivé l’autre jour se produisent, c’est difficile pour moi. Je reste toujours surprise par les choix que les gens font qui me semblent étranges et souvent malsains, même si je sais, oui, que la plupart des gens font de leur mieux et qu’il arrive souvent que le mieux de quelqu’un à un certain moment puisse nuire à quelqu’un d’autre. C’est la vie, même si les choses qu’on m’a faites traverser dans ma vie me remplissent encore souvent d’un sentiment d’injustice et de tristesse… Je dirais bien de colère aussi, mais la colère cache bien souvent juste de la tristesse, donc ça revient au même.
Là, je ne suis plus en colère. C’est beaucoup trop épuisant d’être en colère, surtout dans l’état où je suis. Ça me prend déjà assez d’énergie de lutter contre les symptômes de stress post-traumatique et la chaleur et commencer à préparer la rentrée et faire les autres choses que je dois faire et… Dans cette situation, la colère ne me servirait à rien non plus. Donc pas besoin de l’insulter devant moi, ça ne m’apporte rien et je n’en ai quant à moi pas envie, même si oui, je trouve la situation un peu absurde et horrifiante. Ça a quelque chose d’irréel pour moi… mais ça c’est le choc, ce qu’il en reste dans mon esprit. Une sorte de nuage sombre cauchemardesque qui flotte au-dessus de moi. Je finirai par intégrer ce que j’ai à intégrer de cette expérience et me débarrasser du reste. Je verrai aussi ce qu’il me dira ou pas quand je finirai par le recroiser, situation qui, encore une fois, n’est pas très pratique. Mais je verrai bien ce qu’il en est un jour ou l’autre.
Certaines personnes trouvent encore peut-être ma réaction intense malgré mes explications… ou pas… Je ne sais pas. Ce que les autres pensent n’a pas toujours tellement d’importance puisqu’ils ne savent pas ce que vous avez traversé et pourquoi vous vivez les choses comme vous les vivez. Puisque nous n’avons pas accès à l’intériorité des gens ni à toutes les informations nécessaires pour comprendre ce qu’ils vivent, c’est complètement absurde de juger le vécu des autres. Les gens ne sont jamais blessés pour rien. Ce serait mieux d’essayer de comprendre plutôt que de juger, minimiser ou ridiculiser.
Pendant la pandémie, je me suis promis de ne plus faire les choses comme avant. Cela impliquait de ne plus attendre que les autres fassent des choses pour moi, des efforts entre autres puisque dans la majorité des choses qui me sont arrivées dans ma vie, c’est pas mal toujours moi qui me suis forcée pour essayer d’arranger les choses, même quand c’était l’autre qui m’avait fait mal et bien souvent ça finissait par se retourner contre moi. Donc je n’attends plus que des miracles se produisent, que les gens aient assez d’humilité et de respect pour essayer de réparer les choses. Nous vivons dans une culture où les gens jettent facilement les autres ou encore ne se posent pas trop de questions sur l’impact que leurs actions auront sur la vie des autres. Je pense que je dois l’accepter et comme ça, si un jour des choses plus positives se produisent, ça me fera une belle surprise.
Je me suis promis aussi que je ne resterais plus dans des situations malsaines pour moi. Souvent les gens aiment bien dire qu’on ne sait jamais comment les choses vont tourner. Je pense que parfois on a une petite idée, au moins et qu’il faut aussi écouter son expérience pour ne pas commettre les mêmes erreurs à nouveau. Ce n’est par exemple pas à moi à courir après des personnes qui m’ont blessée pour essayer d’obtenir réparation. Je n’aime pas trop les gens qui font courir les autres de toute façon. Et courir après quelqu’un qui nous a fait du mal, c’est plutôt illogique.
Je me suis promis aussi de prendre soin de ma vie, ce qui implique de tenir compte de ce que j’ai vécu, de ce que je vis maintenant, des conditions qui me sont imposées, de modifier ce que je peux pour être mieux. De chercher à construire toujours plus pour moi et les autres. De vivre mes passions. De me protéger, pour cesser de perdre mon énergie avec des personnes qui se fichent de moi. Je me suis promis de vivre une belle vie qui correspond à mes critères et non à ceux des autres. C’est donc vers ça que j’essaie de m’orienter ces jours-ci. J’essaie d’aménager mon espace de vie pour qu’il soit possible d’y créer plus. J’essaie de laisser aller ma peur de le voir puisque ça peut prendre plusieurs semaines avant que cela se produise. Il ne sert à rien de m’inquiéter.
C’est ma responsabilité de faire les choses pour aller bien et de m’entourer de personnes qui sont capables d’amour et de respect. C’est ma responsabilité de me réparer et de prendre soin de ce qui me fait souffrir. J’ai envie de vivre.
Demain mon psy revient de vacances. Ça me fera un très grand bien, je crois. Il devrait pouvoir m’aider à débroussailler un peu plus ce qui se trouve dans ma tête, même s’il n’y a pas de façon magique de faire que ça aille mieux vite malheureusement. Je devrais cependant être mieux en mesure de parler d’autre chose après.
Bonne soirée!