
Après l’histoire de l’autre jour, j’ai eu quelques symptômes de stress post-traumatique parce que ça avait quand même été un choc pour moi. Pas aussi profond que l’an dernier, non, pas d’inquiétude. Plutôt une lassitude qui s’étend de plus en plus. C’est l’accumulation d’expériences difficiles, décevantes et douloureuses qui fait ça. C’est difficile à imaginer pour les autres aussi, à quel point ça me demande des efforts de faire des rapprochements maintenant, surtout si quelqu’un m’attire.
J’ai passé des semaines à avoir des crises de panique et à faire de l’anxiété à l’idée d’accepter un rapprochement. Ça il ne le savait pas et je pense qu’il a sous-estimé un peu ce que je lui ai dit de ce que j’ai subi et de l’état dans lequel je me trouve, mais quand même… Toutes ces démarches que je fais en thérapie, c’est en bonne partie pour essayer le plus possible de ne pas affecter les autres de façon négative avec ce que j’ai vécu. Je fais vraiment attention pour blesser le moins possible les autres, surtout s’ils ne m’ont jamais rien fait. Donc même si je sais que oui, la plupart des gens s’en fichent et font ce qu’ils ont envie de faire aux autres, ça me blesse et m’épuise quand même quand on ne prend pas soin de moi dans les interactions. Donc déjà ça, c’était un morceau de la déception…
Pour ce qui est des symptômes, j’ai pleuré, pas tant pour lui que je ne connais pas assez pour bien juger de son comportement que pour avoir encore été traitée avec peu de considération ou alors de la considération vraiment maladroite. Au-delà des larmes, c’est tout mon corps qui a été affecté et s’est comme refermé, même s’il n’a rien fait de mal à mon corps. Le stress post-traumatique n’est pas seulement une maladie qui affecte l’esprit puisque bien sûr, le niveau de stress anormal et ce qu’il se passe psychiquement ont des répercussions sur tout l’organisme. Je ressentais comme un poids immense qui faisait que même marcher était un peu difficile. C’est vraiment intense, je sais… C’est comme une accumulation de tristesse du fait de ne pas être bien traitée et du reste de réflexe de sidération que j’ai développé, enfant, parce que je ne pouvais pas m’échapper d’où j’étais et que subir était le seul choix.
Heureusement, j’ai appris pas mal ces dernières années. Je suis allée nager beaucoup. Je retrouve peu à peu mon corps et ça fait du bien. J’ai aussi écouté un podcast sur les traumatismes et le corps pour m’aider à le remettre en mouvement et à bien le sentir. Je suis aussi allée me faire masser et c’était très bizarre à cause du mélange de plusieurs techniques, mais extrêmement satisfaisant.
J’ai commencé, il y a quelques temps, à me faire masser par un homme pour essayer de dépasser la difficulté que j’ai développée depuis un certain temps à me laisser toucher par un homme. Ill n’y a pas grand-monde qui m’a touchée ces sept dernières années et parfois ces contacts étaient un peu traumatisants comme celui avec le physiothérapeute agressif qui m’a secouée pour que j’arrête d’être traumatisée…
Il est gentil, le massothérapeute que je vois et ça se passe plutôt bien. Je lui ai parlé de ma condition et des choses vécues et il est vraiment à l’écoute et respectueux. Je commence à avoir confiance en lui. Surtout qu’aujourd’hui c’était quand même intense puisqu’il a dû me dénuder pas mal pour aller me débloquer le dos et les reins. Je me sentais bien quand même et il n’a rien fait de douteux, ce qui n’est clairement pas le cas de tous les thérapeutes que j’ai vus dans ma vie.
Il était très curieux de mes tatouages qu’il aime beaucoup et trouve très beaux. Ça a débouché sur une conversation vraiment intéressante sur la symbolique des parties du corps et les symboles que j’ai choisis pour orner mon corps. Il n’a rien trouvé de morbide à mes choix, ce qui faisait changement… Un bon changement. Il a bien compris ma démarche artistique aussi. Ça fait du bien de se sentir accueillie.
À la fin du massage je me sentais comme un petit animal blessé, couchée sur le côté, incapable de me relever, mais j’étais heureuse d’avoir vaincu d’autres peurs. Je ne sais pas trop ce qu’il me voulait, l’autre, mais ça m’a blessée. Vraiment. Je vais m’en remettre comme toujours, mais j’en ai extrêmement marre de ne pas pouvoir avoir ce qui me semble un respect de base dans les relations interpersonnelles… Il a été respectueux sur certains plans et d’autres moins, on va lui donner ça. J’imagine que c’est en partie parce qu’il souffre et que la majorité des gens qui souffrent pensent surtout à eux…
Je travaille à délier mon corps pour mieux reprendre mes activités artistiques. C’est cela qui me tient le mieux en vie et me redonne le plus d’énergie. J’ai commencé un nouveau projet de peinture à faire en parallèle avec la fin de l’autre. Je me suis aperçue aussi qu’il serait probablement temps de me faire un site internet qui ne contient que mes projets artistiques… Tout est un peu trop éparpillé…
Je songe finalement aux arts martiaux aussi… Il faudra que j’en choisisse un. C’est très bon pour habiter son corps et lutter, justement, contre le réflexe de sidération…
Je vais aller m’étendre et profiter du reste de sentiment de détente du massage. Bonne soirée!