
J’ai comme envie d’écrire 5 billets en même temps aujourd’hui. J’en ai choisi un, mais c’est certains que les prochains billets à venir seront liés à celui-ci. Je réfléchis beaucoup ces jours-ci à des expériences négatives et pénibles que je vis régulièrement et sur pourquoi elles m’affectent. Je m’interroge aussi sur les questions et problèmes sous-jacents qui sont à l’origine de ces situations en moi et chez les autres. Je l’ai toujours un peu fait, mais les choses commencent à prendre plus forme. La recherche scientifique sur certains sujets, par exemple le fonctionnement de la perception, m’offre également de plus en plus de réponses.
Je remarque depuis longtemps, mais cela m’est récemment devenu pratiquement insupportable qu’il y ait cette tendance dans le monde actuel, qu’il y a vraiment beaucoup de personnes qui pensent que c’est elles qui décident si vous avez le droit, s’il est justifié de votre part, d’être blessé par leur comportement ou leurs paroles. J’avoue me trouver un peu désemparée devant ce qui me paraît une idée fondamentalement absurde et fausse à avoir et la fréquence à laquelle elle se produit. Je constate aussi qu’en vieillissant, j’ai de moins en moins de patience quand je constate chez l’autre l’absence de ce que je considère comme une évidence, une connaissance de base fondamentale dans les relations interpersonnelles. Donc je suis écœurée de ce criss de comportement.
Ça m’est arrivé à quelques reprises l’an dernier et cette année, mais ça m’est arrivé très souvent dans le passé aussi. Ça n’arrive pas qu’à moi, non, contrairement à ce qu’on essaie parfois de me faire croire. À chaque fois que j’en parle autour de moi, les réponses ne sont pas ce que les personnes qui m’ont blessée essaient de me faire croire, c’est-à-dire que je suis une folle qui hallucine et qui n’a aucune raison d’être blessée, mais plutôt autre chose de l’ordre de « C’est toujours comme ça. Les gens essaient toujours de se faire passer pour la victime quand on leur dit qu’ils nous ont blessé. », avec les yeux levés au ciel. Absolument tout le monde que je connais a vécu une forme d’agression alors qu’il ou elle exprimait à une autre personne avoir été blessée par son comportement ou ses paroles. C’est profondément décourageant.
Ce dont je parle, c’est la réaction super agressive qui suit souvent quand on exprime le fait d’avoir été blessé à une autre personne. Ça m’est arrivé encore il y a quelques jours quand j’ai exprimé à la personne qui avait eu une réaction étrange et dénigrante à la vue de mon 2e tatouage que sa réaction m’avait blessée et qu’elle me semblait excessive et pas nécessaire dans les circonstances. Je raconterai cette réaction dans son ensemble dans un autre billet plus tard. Mais c’est ce qui s’est passé. Quand j’ai écrit à cet homme pour lui dire qu’il m’avait blessée, que sa réaction m’avait semblée excessive et déplacée pour un simple tatouage et lui dire que ce serait une bonne idée d’examiner ce comportement parce qu’il semblait traduire un besoin de dénigrement chez lui (parce que ce n’est clairement pas la première fois que ça arrive entre nous, mais j’en ai eu assez cette fois de laisser aller…), il est immédiatement passé en mode attaque et s’est mis à me dénigrer encore plus et à faire mon procès en quelque sorte.
Il a par exemple minimisé ce qu’il avait fait en comparant le faire de faire une face dégoûtée et dire des choses dénigrantes au sujet de quelque chose qui se trouve sur mon corps pour toute la vie, au fait de m’avoir bousculée dans le corridor sans s’en rendre compte. Il a ensuite exagéré ma réaction en comparant le fait que je lui dise que son comportement avait été irrespectueux pour moi au fait que je lui aurais dit avoir été attaquée par lui, ce qui bien sûr n’a jamais été dit par moi et qui est une exagération totale et extrême encore une fois de ce que je disais. Il a donc complètement ridiculisé quelque chose de sain que j’étais en train de faire pour me respecter, soit poser mes limites en le transformant en quelque chose de déplacé selon lui. J’étais juste en train de poser mes limites et de demander un comportement plus respectueux, ce qui devrait être, somme toute, quelque chose d’assez banal dans les relations interpersonnelles. Lui a fait comme si je lui avais fait une crise de nerfs épouvantable alors que j’étais parfaitement calme.
Il a donc eu la pire réaction possible qu’une personne peut avoir quand on lui dit qu’elle nous a blessé. Il m’a fait vivre davantage de violence psychologique et ça a duré des heures. Pendant des heures j’ai reçu des messages qui essayaient de me faire passer pour une personne qui exagère, une personne trop sensible, une personne qui hallucine et il tournait en ridicule tout ce que je disais (alors que je disais pourtant des choses qui sont des réalités et des évidences au sujet de l’esprit humain et de la communication), une personne qui a une mauvaise communication (comme si un adulte de 37-38 ans qui dit l’équivalent de « Beurk caca! » en s’agitant frénétiquement quand on lui montre quelque chose d’important pour nous était normal et avait le droit d’exiger qu’on lui parle doucement après ça…) et… bref : c’était moi le problème et non son comportement.
Le fait qu’il était super étrange et mesquin de sa part d’essayer de dénigrer l’entièreté de ma personne, de mes valeurs et de mes idées ne lui a apparemment jamais traversé l’esprit. Ni le fait que c’était démesuré et inutile d’en arriver là alors que je critiquais un seul de ses comportements récurrents. Ce que je lui expliquais concernait le fait que les êtres humains ne sont pas toujours conscients de tout ce qu’ils font ni de tout ce qu’ils pensent et lui a tourné ça en ridicule alors que c’est pourtant une connaissance de base à avoir sur l’esprit humain. C’était vraiment perturbant pour moi d’être face à une personne qui ne possède apparemment pas la moitié de mes connaissances sur un sujet et qui pourtant se permet d’essayer de tourner en ridicule ce que je dis. C’est pourtant un fait : chacun de nous peut, sans le vouloir ni sans en être conscient, avoir un comportement ou des paroles qui nous blessent et la personne blessée a le droit de nous le dire sans qu’on lui pète une crise de nerfs qui dure des heures. Je donnerai plus de détails sur cette situation plus tard, mais elle m’a profondément découragée. Je ferai aussi la distinction entre son comportement à lui et mon comportement lors de l’échange avec la jeune éditrice…
Je voudrais donc souligner à nouveau, puisque ce n’est apparemment pas clair pour tout le monde, que ce n’est pas vous qui décidez de ce qui blesse une personne ou pas dans votre comportement. Ce n’est pas vous qui jugez de la validité de cette blessure ni du degré acceptable qu’elle peut avoir ou pas. Ce n’est pas non plus parce que vous n’avez pas eu l’intention de blesser l’autre que l’autre n’a pas le droit d’être blessé non plus. Ce n’est pas un crime contre l’humanité qu’on vous dise que vous pourriez questionner et réviser un de vos comportements. Si votre ego est trop fragile pour accepter ce type de suggestion, vous avez clairement besoin d’aide parce que c’est inévitable que ça arrive dans la vie et que les autres n’ont pas à se faire agresser psychologiquement parce que vous aimez vous raconter que vous êtes parfait et qu’il est impossible que vous puissiez blesser quelqu’un sans le vouloir tellement vous êtes merveilleux et doux et parfait. Ça n’existe pas un être humain qui ne blesse jamais personne. Et attaquer une personne qui nous dit qu’on l’a blessée c’est profondément injustifié et violent.
Aussi, les gens qui ont des hallucinations sont assez rares comparé au nombre de fois où des personnes prétendent que quelque chose est « dans la tête » de l’autre. Ce n’est à peu près jamais juste dans la tête de qui que ce soit et c’est une forme de violence psychologique de prétendre que l’autre n’a pas vu ce qu’il a vu et n’a pas entendu ce qu’il a entendu. Ça s’appelle du Gaslighting. Et énormément de personnes y ont recours, que ces personnes en soient conscientes ou pas. Ce n’est pas parce que toutes ces personnes sont d’horribles monstres manipulateurs, non. La plupart du temps les personnes vont plutôt utiliser ces moyens par honte, pour sauver la face tout simplement. Ça n’en reste pas moins violent pour autant.
En 2022, il faudrait commencer aussi à prendre conscience que les personnes qui voient des psychologues sont majoritairement des personnes qui acceptent de se remettre en question et qui font du travail sur elles-mêmes et sur leurs difficultés. Ces personnes ne sont pas toutes des malades et ce n’est pas une insulte que de se faire dire qu’on aurait besoin d’aide ou qu’on pourrait réexaminer un de nos comportements. Ça n’existe pas les humains parfaits. Mais pour lui, c’était supposément profondément insultant que je lui dise de se questionner sur son comportement. C’est pourtant un conseil valide pour tout le monde et non pas seulement pour lui : quand quelque chose nous fait réagir très fortement, le mieux à faire c’est de se demander pourquoi ça nous fait réagir si fortement au lieu d’attaquer la personne liée à notre réaction qui n’a rien fait pour subir, dans ce cas, une sorte de vomi verbal dénigrant qui se pense drôle mais qui ne l’est pas du tout et semblait chercher à me faire honte de mon choix. Je suis aussi profondément écœurée que des personnes qui ne font pas vraiment de travail sur elles-mêmes aient le culot d’essayer de me faire croire que c’est toujours moi le problème alors que ça fait 15 ans que je travaille sur moi en thérapie. Un moment donné, c’est impossible que ce soit encore toujours moi le problème dans toutes les situations. C’est pourtant toujours ce qu’on essaie de me faire croire. C’est d’une absurdité infinie.
Enfin, ce n’est pas un défaut ni quelque chose de mal d’être sensible et un jour il faudrait arrêter d’essayer de faire croire aux personnes hypersensibles que c’est elles le problème. On ne peut pas changer un fonctionnement neurologique et ce n’est pas parce que vous êtes moins sensible que vous avez le droit de dénigrer la sensibilité d’une autre personne. Ça aussi c’est très violent. L’hypersensibilité est au contraire une très grande richesse et une force. J’écrirai un billet là-dessus dans les prochains mois pour préciser des choses que j’ai dites antérieurement.
Tout cela est très incomplet, mais j’y reviendrai plus tard parce que je n’ai plus aucune patience pour ce type de comportement de merde ultraviolent qui consiste à se faire passer pour une victime face à une personne qui nous dit avoir été blessée par nous pour ensuite l’agresser afin de sauver la face pour protéger notre ego fragile.
À plus!