J’écris moins en ce moment. C’est parce que je suis en production pour mon cours de sculpture. La date de remise est jeudi. Ce sera un peu plus tranquille après jusqu’à deux semaines avant l’autre remise… J’en parle parce que ça me permet d’aborder d’autres éléments qui me permettent d’avoir une bonne santé mentale en isolement partiel, voire total.
Comme déjà mentionné, je ne suis pas quelqu’un qui a besoin des autres pour être capable de faire des choses ni même d’être heureuse, au sens où je n’ai pas besoin de leur présence constante, ce qui est une nuance importante puisque tous les êtres humains ont besoin des autres dans une certaine mesure. Ce degré de besoin peut varier d’une personne à l’autre, ainsi que d’un moment de vie à un autre chez la même personne. Bien que l’humanité semble être fondamentalement grégaire, nous avons quand même des besoins relativement différents face à cette appartenance au groupe, d’un individu à un autre. Je qualifierais mon besoin des autres êtres humains de « léger », même si j’aime la compagnie des autres à différents moments aussi… Même s’il y a eu des moments où j’ai eu plus besoin d’eux dans le passé que maintenant. J’e ai déjà parlé dans d’autres textes, mais il est impossible de savoir si je suis fondamentalement introvertie ou si c’est l’accumulation de traumas et l’enfance que j’ai eue qui m’a peu à peu détachée du besoin (voire du désir) de présence constante des autres. Je fais bien sans. Je n’ai pas besoin d’être tenue par la main constamment. Je ne ressens pas de détresse lorsque je suis seule.
Je sais aussi que je dois minimiser mes contacts avec certains types de personnes si je veux avoir une bonne santé mentale (les personnes fuyantes/évitantes, celles qui manquent de respect, voire sont violentes, celles qui confondent intelligence et condescendance, celles trop dans le snobisme et le luxe, celles qui préfèrent s’enfouir la tête dans le sable plutôt que d’affronter les faits et…). Je dois aussi éviter les personnes négatives… celles vraiment négatives qui se moquent des autres et trouvent tout ennuyant et…. Je précise, parce qu’on me dit parfois que je le suis, négative, mais ce n’est pas vrai. Je pense que c’est par ignorance que souvent les autres me disent ça. Ignorance de qui je suis, ignorance de leur propre mentalité qui est souvent bien plus négative que la mienne, ignorance de la nature humaine… Je pense qu’on me dit souvent que je suis négative parce que je n’ai pas une pensée relativiste. Ce n’est pas vrai qu’on ne sait JAMAIS et que les autres peuvent TOUJOURS nous surprendre. Je pensais ça avant et c’est assez naïf. C’est une des principales raisons pour lesquelles j’ai vécu autant de violence que j’en ai vécu : parce que je laissais toujours trop de chances aux autres. Alors que dans la réalité on peut très souvent savoir parce que la personnalité humaine est quelque chose de plutôt rigide et que les comportements des autres, une fois qu’on a compris leur façon générale d’agir, sont assez prévisibles… mais pour cela il faut prendre le temps de regarder et d’analyser vraiment le comportement de l’autre. On peut aussi s’appuyer sur son expérience passée de ce type de comportement. Si une personne me traite comme si je n’avais aucune importance depuis un certain temps, je n’ai pas à assumer que cette personne est au fond une personne super respectueuse, timide, terrorisée ou… ou encore que c’est moi qui n’en vaux réellement pas la peine (ce qui a été mon réflexe pendant au moins 37 ans de mes 40 ans de vie : penser que j’étais un tas de marde inintéressant et que tout le monde était mieux que moi…).
Si une personne ne me traite pas bien, c’est un indicateur du fait qu’il y a peu de chances que cela change et que c’est une personne qui se permet de traiter les autres comme ça, ce qui, en soit, n’est pas bon signe et ne changera probablement pas à moins que cette personne en prenne conscience et effectue un travail sur elle-même. Et ce travail prend du temps… pas quelques jours, pas quelques semaines… mais plutôt des mois voire des années. Elle ne va pas changer magiquement super rapidement. Ça ne veut pas dire que cette personne est fondamentalement mauvaise ou monstrueuse. Ça ne veut pas dire qu’elle est toujours désagréable. Ça veut cependant dire qu’il y a un risque élevé que cette personne me blesse de façon récurrente. Et ça je n’en veux pas dans ma vie. Je peux être patiente avec une personne qui fait preuve d’humilité, qui se remet en question, qui prend ses responsabilités et qui travaille sur elle-même. Je ne peux pas être patiente et gentille avec quelqu’un qui essaie de me faire croire que je suis folle et anormale d’avoir été blessée par son comportement et de m’être défendue contre ses attaques (dont elles se racontent qu’elles étaient justifiées alors qu’elles sont plutôt fondamentalement violentes et méprisantes). Je ne peux pas me plier au manque de respect pour acheter la paix ou faire plaisir à l’autre. Ce serait me détruire moi-même.
Ma façon d’être avec les autres et ma façon de penser leurs comportements provient de 15 ans de thérapie et de longues conversations avec plusieurs experts en santé mentale, ainsi que de la lecture assidue d’autres experts en santé mentale. Ce n’est pas de la négativité ni de la fermeture d’esprit. Ce n’est pas une lubie non plus. C’est pour ça que ça me met souvent en colère quand on essaie de me dire que les choses que j’ai apprises en thérapie sont fausses ou qu’on les confond avec de l’ignorance ou de l’intolérance de ma part. C’est en fait tout le contraire. Le plus souvent, c’est la personne qui me critique qui est fondamentalement ignorante des choses que je sais, mais qui se permet de me regarder de haut quand même… du haut de son ignorance condescendante… d’où mon absence d’intérêt et de patience avec ces personnes. J’essaie toujours d’abord d’être gentille… mais je ne suis pas bonasse non plus et ce n’est pas parce que ça vous arrangerait en vous permettant de continuer vos comportements malsains et de ne pas vous remettre en question que j’ai réellement tort… Si jamais ça arrivait que quelqu’un change rapidement miraculeusement, j’imagine que je serais réceptive, mais ça resterait une exception… pas la norme.
Donc prendre soin de sa santé mentale, c’est réfléchir à tout cela : apprendre à vous connaître, à identifier les personnes qui vous affectent négativement parce qu’elles ont des comportements réellement malsains (à ne pas confondre avec tout ce qui vous trouble le moindrement) et faire le ménage dans vos relations. Apprendre à être seul est super important aussi, comme je l’ai expliqué dans un billet précédent. Apprendre à être seul ne veut pas dire s’isoler par peur. Ça, c’est malsain. Apprendre à être seul signifie de se poser des questions sur soi-même. Ce n’est pas du narcissisme. C’est tout simplement apprendre à se connaître. Se demander qui on est, mais aussi qui on veut être dans l’avenir. Quel genre de vie on veut mener? Et… Il faut faire l’exercice souvent parce que ça peut changer et/ou on peut prendre conscience de nouvelles choses qui changent notre perception avec le temps. La pandémie, l’isolement qui y est lié, est un bon moment pour faire cela. Une des choses que je dois travailler de mon côté est de donner moins de temps aux personnes qui ne sont pas dans la réciprocité et qui ne me demandent jamais de mes nouvelles par elles-mêmes. J’ai tendance à soutenir plein de gens et parfois entretenir des relations qui ne font que flatter l’ego de l’autre et répondre à ses besoins. Ces relations ne sont pas nourrissantes pour moi. Donc, à l’avenir, si vous ne me donner jamais de nouvelles de vous, vous n’en aurez pas non plus. C’est important, la réciprocité. C’est fondamental.
Je profite de ce billet pour dire aussi que j’ai ouvert une boutique en ligne sur Etsy. Ça faisait longtemps que j’y pensais. Pour le moment, il y a seulement les deux zines de bande dessinée, mais j’ai plein de projets et il y aura du nouveau dans les prochains mois (bijoux, châles, impressions, photos…).
Voici le lien :
Bonne fin de semaine!
