J’ai lu un texte de Sophie Durocher ce matin. Ça m’arrive rarement, parce qu’elle me tape généralement vraiment sur les nerfs et que je finis toujours l’article énervée à me demander comment ça se fait qu’elle déforme et tord dans tous les sens des choses pourtant évidentes, tout en exagérant et s’aveuglant sur d’autres en même temps. Vous me direz qu’elle est payée pour faire ça. Oui, puis après? Est-ce que ça justifie tout pour autant? Je ne pense pas. Elle insistait ce matin sur le fait qu’il y a deux informations fausses dans le documentaire La parfaite victime, sorti en 2021. Pour elle, ces deux informations fausses avaient pour conséquence qu’il fallait jeter le documentaire à la poubelle. Je ne suis pas d’accord. Je n’expliquerai pas en long et en large le tout. Vous pouvez après tout voir le documentaire et lire l’article par vous-mêmes. Le fait est pour moi que même s’il y a une erreur sur le nombre de cas qui se rendent en cour mentionné dans le film, ça ne change rien au fait qu’à la fin, extrêmement peu de victimes ont justice pour les agressions qu’elles ont vécues et c’est ça qui était souligné dans cette partie du film. Une erreur de statistiques probablement innocente ne change rien à cela et me semble anecdotique par rapport à l’ampleur des violences racontées dans le film. La chose qui m’a cependant vraiment troublée, c’est que Durocher s’indignait qu’on cite un avocat qui ment dans le documentaire et que pour elle ça annulait la valeur de l’ensemble. Le raisonnement est tellement incomplet que c’en est effrayant. Il me semble que le vrai problème c’est quel genre de personne est cet avocat qui se vante (en mentant) de n’avoir jamais perdu une cause d’agression sexuelle, c’est-à-dire que tous les hommes qu’il a défendus et qui étaient accusés d’agression sexuelle ont été innocentés. Un avocat c’est quand même quelqu’un qui est supposé connaître la loi… quelqu’un qui est conscient alors qu’il n’a pas le droit de faire passer de fausses informations qu’il dit publiquement pour la vérité… Un homme qui savait qu’il serait cité dans ce documentaire et qui a quand même choisi de mentir. Il me semble que c’est plus ça le problème que le fait que les réalisatrices aient choisi de croire un homme qui est supposé représenter la loi… De là à penser qu’il a peut-être menti volontairement pour les faire passer pour des connes, le chemin n’est pas trop long. Je préfère quand même penser qu’il a cru que cela le ferait bien paraître… d’être un victorieux sur le dos de personnes souffrantes… Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi elle ne questionne pas ça, la Durocher. Il me semble que ça relève de l’évidence, qu’il y a un problème chez cet homme-là en particulier, dans la situation…
C’est souvent difficile de vivre avec les erreurs de raisonnements et les opinions épouvantablement peu informées et parfois juste clairement fausses des autres. Ça m’horripile, vous le savez. Cette année, une personne a essayé de me faire passer pour intolérante parce que je ne voulais pas discuter avec les personnes qui pensent que la pandémie est le résultat d’un complot de la part des pharmaciens du monde entier, qui sont tous, selon cette théorie, pédophiles et satanistes aussi… Quand j’ai écrit cette publication sur Facebook, je faisais référence à une personne en particulier. Un homme qui était dans mon jardin communautaire auparavant et qui m’a abordée à côté du jardin justement et qui s’est mis à me gueuler sa théorie par la tête en ne me laissant pas parler et en criant et en me coupant constamment tout en prétendant que je brimais ses droits… Il était bien sûr contre la vaccination, ne sachant apparemment pas que mettre la vie des autres en danger ne fait pas partie de ses droits, justement. Il y a comme des trous, dans ses connaissances de ses droits… Mais ça, ce n’est pas trop important, les droits des autres… Les miens non plus, mon droit à mon intégrité psychologique n’a pas été respecté dans cette situation. Parce que non, gueuler après quelqu’un, le tourner en ridicule et l’insulter, ce n’est pas respecter le droit à l’intégrité psychologique des autres… Ça ne fait pas de moi une intolérante de ne pas vouloir discuter (entendre me faire crier après) par quelqu’un qui ne me respecte pas. Ça fait de moi une personne qui se respecte et qui n’endure pas n’importe quoi… avec raison, parce que ma santé mentale est importante pour moi.
Une des choses que j’ai apprises au fil des ans afin de prendre soin de ma santé mentale et que j’ai complètement oubliée de faire ces deux dernières années, est de dresser la liste des personnes de qui l’opinion est importante pour moi dans ma vie. Mon ancien « ami » a cru bon d’essayer de m’apprendre que dans la vie, on peut apprendre quelque chose de tout le monde. C’est quelque chose que je fais déjà. J’avais d’ailleurs appris des choses sur le jardinage du bonhomme qui m’a gueulé après au jardin, mais non, ce n’est pas vrai que j’ai à me soumettre à une conversation avec toutes les personnes qui ne pensent pas comme moi, encore moins les personnes qui me parlent avec mépris et qui me manquent directement de respect, voire me violentent carrément. J’ai honnêtement crissement autre chose à faire de ma vie et j’ai déjà assez d’expériences de violence dont je dois me remettre. Je manque déjà de temps et ce n’est pas à moi à leur faire à tous entendre raison sur des sujets sur lesquels j’en sais plus qu’eux, mais que pour une raison qui leur appartient les fait se sentir obligés d’essayer de m’écraser et de me faire passer pour une conne plutôt que de choisir de prendre leur temps et leur énergie pour faire les démarches nécessaires pour s’informer. Je n’ai pas à vouloir discuter tout le temps de tout avec tout le monde. Je n’ai vraiment aucunement le temps ni l’énergie pour ça.
Cette idée de liste de personnes, elle vient de Brené Brown, mais je ne sais plus dans quel livre elle était. Je les ai tous lus et je retiens l’ensemble, mais allez savoir où était quoi? Je n’avais pas pensé la citer nulle part et je n’apprends pas des citations par cœur. J’apprends des concepts et je les applique quand ils sont utiles. Cette idée, elle sert à prendre soin de sa santé mentale. J’en ai parlé avec mon psy qui la trouvait aussi très pertinente, surtout pour une personne comme moi qui a tendance à surestimer les autres et à toujours douter de soi. Pendant la pandémie, pour moi et pour plusieurs personnes, il y a eu le problème des vieux souvenirs qui remontaient sans notre autorisation, subitement, parfois de très très loin. Ça m’a fait me sentir plus vulnérable. Ça m’a fait tenir trop compte d’opinions à mon sujet qui n’avaient rien de pertinent et émanaient de personnes qui ne me connaissent absolument pas. Ce n’était vraiment pas une bonne façon de me traiter.
Donc ce qu’elle propose, Brené Brown, pour prendre soin de soi, c’est de dresser une liste de plus ou moins 5 personnes (mais pas trop) dont on considère l’opinion sur notre vie et notre personne importante pour nous. Et quand quelqu’un nous dit quelque chose de blessant, il faut regarder la liste et se demander si elle est là et donc si l’opinion de cette personne-là compte. On peut aussi, oui, se demander s’il y a quelque chose à apprendre de l’opinion de cette personne qui n’est pas sur la liste et en discuter avec une personne qui, elle, est sur la liste. On peut aussi choisir, si la personne n’est pas sur la liste et n’a donc pas été identifiée comme possédant une quelconque autorité sur notre vie, de juste sacrer l’opinion de cette personne aux poubelles après avoir fin un examen de conscience par rapport aux choses dites, puisque ça peut aider à grandir… mais il ne faut pas, comme je l’ai fait cette année, passer des semaines à se demander s’il y avait du vrai là-dedans. Les personnes qui m’ont blessée l’année dernière ne font absolument pas partie de mes listes, ni avant, ni bien sûr après ces événements. Je n’aurais donc pas dû leur accorder autant de temps ni de réflexion… ni même de temps de discussion en fait, puisque chacune d’entre elles avait violé mes valeurs et mes limites même avant que j’essaie de discuter avec elles… Donc je n’ai pas fait ce que je suis supposée faire : regarder mes listes et trier ce qui est pertinent ou pas. Je ne l’ai pas fait parce qu’à cause de mon passé, je doute énormément de moi et le gros choc du printemps qui m’a conduite à souffrir d’un état de stress post-traumatique grave avait abaissé ma vigilance.
Je dis « mes » listes, parce que j’en ai plusieurs. Pour la plupart des gens une liste suffit, mais comme je m’active dans plusieurs domaines dans la vie, il est impossible que les mêmes 5 personnes soient des autorités dans toutes les sphères de ma vie. Il y a une liste pour la littérature, une liste au travail, une liste des amis, une liste pour l’art et… C’est pertinent, dresser des listes. C’est bon pour la santé mentale aussi. En ce moment je fais des listes de rêves et de projets et d’étapes pour les réaliser, parce que je veux perdre moins de temps à m’en faire pour des personnes qui m’ont violentée qu’à réaliser mes projets cette année. Il faut que je m’active à me donner une belle vie. Je me sens toujours mieux quand je fais cela. J’ai besoin de créer. Pas de me faire taper dessus psychologiquement par des personnes qui ne savent absolument pas qui je suis et se mêlent de me juger sauvagement.
Bonne fin de journée et courage jusqu’à la fin de semaine!
