J’ai réalisé, en réfléchissant à tout ce qui m’est arrivé cette année, que souvent les gens pensent que je suis malheureuse. Ils font des commentaires à cet égard. Je ne sais pas trop pourquoi. C’est sûr que les choses difficiles que j’ai vécues font que je vis de la tristesse et de la colère, mais j’ai aussi des moments de joie. Je ne pensais pas avoir besoin de le préciser. Il me semble que ça relève de l’évidence. C’est peut-être aussi seulement parce que je vis avec moi 24h sur 24 que ça me semble si évident… C’est sûr que si une personne me parle juste de temps à autre, il y a un risque qu’elle tombe sur un mauvais moment. Surtout si cette personne me parle juste après qu’un événement pénible me soit arrivé… mais oui, oui, je souris souvent… en fait, les personnes qui me connaissent vraiment savent que je passe facilement d’un état à l’autre et savent que, quand je vais mal, je ferai ce qu’il faut pour aller mieux.
J’ai compris aussi que certaines personnes ne font pas la différence entre ce sur quoi j’écris sur le blogue, qui n’est pas l’entièreté de ma vie, mais seulement quelques moments pénibles de celle-ci, et ma vie réelle qui elle, a des hauts et des bas comme celle de tout le monde. C’est un peu weird… Ça me fait penser aux personnes qui croient encore en 2021 que la téléréalité est réelle, qui ne pensent pas à tous les moments qui ne sont pas montrés, au montage, quand elles regardent les émissions. C’est naïf. Je pense aussi que parmi ces personnes qui m’ont blessée cette année, certaines personnes se sont dit, à partir de ce portrait superficiel de ma vie, qu’elles avaient raison d’agir comme elles le font puisque j’ai des problèmes relationnels de façon fréquente. Ça aussi c’est vraiment bizarre… Le fait de voir une personne en sang par terre ne veut pas dire qu’on a le droit de lui frapper dessus. Ce que ces personnes m’ont fait parle d’elles. Pas de moi. Elles sont entièrement responsables de leurs actions. Elles auraient pu, à tout moment, choisir de bien me traiter à la place… mais non. Qu’elles vivent avec.
Je pense que j’ai pris aussi l’habitude de cacher ce que j’aimais et ce que je faisais qui me rendait heureuse très tôt dans ma vie, donc la responsabilité de ne pas le voir ne relève pas seulement des autres, mais de moi aussi puisque je ne montre pas toujours. Même si j’aurais aimé que les gens réfléchissent plus et gardent en tête qu’ils ne voient jamais l’entièreté d’une personne, ça ne semble pas leur venir à l’esprit. J’ai pris l’habitude de cacher ce que j’aime et ce qui me rend heureuse quand j’étais enfant parce que mon père prenait toujours un malin plaisir à dénigrer ce que je faisais et ce que j’aimais. Il détruisait ainsi mon bonheur et me demandait ensuite pourquoi j’étais toujours déprimée… Il y a beaucoup de personnes qui font ça. Je ne pense pas que ce soit toujours conscient. Je pense que plusieurs personnes font ces choses pour que vous restiez qui ils pensent que vous êtes. Malgré le fait qu’ils prétendront toujours vouloir votre bien, les gens n’aiment souvent pas ça quand vous changez… et ils aiment encore moins si vous allez mieux qu’eux. C’est menaçant pour eux de différentes façons. Ils risquent de vous brasser violemment pour que vous repreniez votre place si vous osez changer… et moi, j’ai beaucoup changé ces dernières années. J’ai changé ma personne et ma vie, même si ça ne paraît pas pour les personnes qui ne regardent ma vie que superficiellement.
Je pense, à partir de toutes ces informations, qu’il faut que je montre plus mon plaisir, ce que j’aime et ce qui me rend heureuse même si je sais que ce sera vraiment terrorisant au début, parce que j’aurai peur qu’une personne aigrie cherche inévitablement à casser les jambes de ma positivité et de mon bonheur aussitôt que je le montrerai. C’est toujours comme ça. C’est pour cela que je les garde pour moi d’habitude. Je pense cependant que ça me coupe aussi de certaines expériences positives quand je fais ça. Ça donne une fausse image de moi en tout cas. Je ne sais pas qui c’est, cette femme triste ou négative dont les autres me parlent. Je passe mon temps à remercier la vie pour des choses minuscules et grandes, à rire, sourire, avoir du plaisir et… Probablement aussi qu’on me projette des choses dessus à cause de mon look et de mes cheveux noirs… mais c’est, encore une fois, une lecture extrêmement superficielle de ma personne.
Donc aujourd’hui j’aimerais dire un petit mot sur mon magnifique Cassius. J’aimerais dire qu’il me rend infiniment heureuse depuis qu’il est arrivé, même si oui, certains jours sont difficiles quand on élève un chiot. Il n’est pas du tout un remplacement d’Ali, comme certaines mauvaises langues l’ont prétendu. Vous voyez ce que je veux dire : alors que j’étais super heureuse et reconnaissante d’accueillir mon nouveau chiot, devant mon sourire, certaines personnes se sont senties automatiquement obligées de me dire des horreurs. Pour penser ça, il ne faut encore une fois avoir aucune idée de qui je suis et ne pas du tout connaître les chiens qui ont chacun leur personnalité et sont très différents les uns des autres même au sein de la même race. Il n’y a pas de remplacement possible. Ali était un petit clown anxieux. Cassius est un petit dur amoureux. Ils ne se ressemblent pas non plus physiquement. Je joins leurs portraits respectifs. Ali m’a sauvé la vie et est probablement l’amour de ma vie. Il ne pourra jamais être remplacé. J’apprends à connaître mon petit Cassius un peu plus à tous les jours et notre lien se développe dans le temps. Il se développe différemment. C’est beaucoup moins un lien de dépendance, même s’il me manque à chaque fois que je pars travailler. Cassius est tannant, têtu, perd ses dents, est plein d’amour, sera immense pour un Boston. Je le sens dans mon cœur toujours et il fait bien son travail qui est de réguler mon système nerveux brisé par les événements qui m’ont conduit à souffrir de stress post-traumatique complexe chronique.
J’ai recommencé à faire plus de photo aussi à cause du cours auquel j’ai pu m’inscrire à la dernière minute. Ça me fait un bien incroyable. J’aime la photo parce qu’elle me fixe dans le présent. Même quand je n’ai pas mon appareil, durant les périodes où je fais beaucoup de photo, mon œil scrute tout, tout le temps, partout, tous les jours. J’adore l’architecture, les textures, le reflet de la lumière sur les différentes surfaces, les ciels, les mises en scènes… Je fais aussi beaucoup de photos d’animaux morts. Je pense que parfois cela conduit des personnes à cesser de me suivre sur Instagram. Certains trouvent ça glauque ou bizarre. Je le sais et je m’en câlisse. C’est, encore une fois, une opinion extrêmement superficielle. Je suis triste quand je prends ces photos, mais aussi fascinée et je trouve important de les prendre. Je les prends par respect pour l’animal et pour l’immortaliser avant qu’il ne soit plus amoché et effacé par la nature et les éléments. Je ne vois pas ce que ça pourrait avoir de glauque ou de bizarre. C’est au contraire un geste plein d’amour et de respect. Je pense qu’il faut célébrer tous les états des êtres. Je pense que c’est fondamental. J’aime la vie que la photo met dans mon œil. Elle change mon rapport au monde.
Cette semaine a été difficile sur le plan psychologique, mais je me suis accrochée au bonheur et aux petites choses que j’apprécie. Le reflet de ma collègue souriante sur la vitre de ma classe, les délicieux cafés que j’ai achetés dans un bar à espresso du village et qui emplissent merveilleusement l’appartement tous les matins, les conversations avec les amis et les personnes âgées du voisinage, ce que j’ai cuisiné avec les framboises de mon jardins, les desserts à la citrouille de Sachère Dessert, Luna la chienne de ma voisine et amie, les vêtements et autres choses que je me suis achetés pour l’automne, l’air de l’automne, les derniers jours de soleil chaud de l’année, découvrir une nouvelle caméra, dormir avec Cassius et… Même si je n’allais pas bien, il y avait quand même beaucoup de magnifique. Ça m’a fait me sentir vivante et sourire malgré tout.
Bonne semaine et à plus!