
J’ai eu une belle semaine depuis dimanche. Plus personne ne m’a fait de chose abracadabrante. Toutes les personnes à qui j’ai parlé ici et ailleurs dans le monde étaient respectueuses et honnêtes. Personne n’a essayé de me faire croire que je suis une monstrueuse maléfique qui devine ce qu’il se passe dans la tête des autres ni une conne arriérée qui penserait étrangement après 15 ans de recherches et de lectures sur la santé mentale, que l’autisme se guérit en lisant un livre. Personne n’a eu non plus de problème à comprendre ce que je dis… tout comme des centaines de personnes n’ont jamais de problème à me comprendre à longueur d’année depuis des années. C’est bizarre, hein?
J’ai eu une semaine très harmonieuse et je vais essayer que les choses restent comme ça pour longtemps. Je n’ai pas travaillé autant que je le voulais, mais je me suis beaucoup reposée. Mon pied prend du mieux. J’ai découvert une série policière. J’ai lu des théoriciens du traumatisme fascinants. J’ai joué avec le chien. La canicule tire enfin à une fin temporaire. Mon appart est un peu moins encombré et bordélique. Je me suis fait quelques cadeaux pour l’automne. J’avoue cependant avoir très peur du retour en classe en présentiel qui ne me semble toujours pas justifié dans les circonstances présentes. Mes phrases sur ce sujet dans le dernier billet étaient dures mais j’y reviendrai. Ma position est particulière en bonne partie à cause des violences que j’ai vécues dès l’enfance. Elle mérite d’être mieux expliquée afin d’être mieux comprise. Je ne réussis clairement pas tout dans la vie, mais je pense quand même que ma façon de voir la pandémie pourrait aider certaines personnes qui en souffrent plus. Je pense que c’est donc peut-être une bonne idée que j’explique ce qui a fait que je n’ai pas trouvé ces mois de pandémie si difficiles. J’en ai déjà parlé un peu. Bien sûr, je parle de comment j’ai trouvé ma vie. Je trouve insupportable qu’autant de personnes souffrent et meurent. Ça c’est certain.
Je passe pas mal de temps avec le chien et au jardin. Je lis. Je pense à l’avenir. Je réfléchis à ce que je veux. Je rêve… Je recommence à me sentir plus moi. Bien sûr ce qu’il s’est passé ces derniers mois me trouble encore. Ça a quelque chose de surréaliste, je trouve. Je pense que toutes ces personnes devraient consulter. Je ne dis pas ça de façon condescendante. Je suis moi-même en thérapie depuis longtemps. Elles ont des choses en commun. Ça, j’ai pu l’observer. Dans tous les cas, ce sont des personnes qui m’ont fait des choses qui sont très irrespectueuses et qui voudraient que je fasse comme si ça n’avait pas d’importance et qui donc essaient de me faire croire que ma réaction est anormale… alors que je ne pense pas que qui que ce soit devrait répondre gentiment à ces choses qui m’ont été faites ces derniers mois. Je ne pense pas que nous avons toujours à rester impassibles et calmes avec les personnes qui nous font du tort. Ces personnes qui m’ont blessée, elles ne le sont pas, impassibles et calmes. Elles mentent, elles manipulent, elles blessent… mais en souriant. Parfois elles mentent tellement qu’elles se mentent à elles-mêmes pour ne pas voir ce qu’elles ont fait. C’est plus facile d’accuser la madame aux cheveux noirs qui ne se laisse pas faire et qui leur répond. Même s’il leur faut m’inventer des fautes de toutes pièces pour cela. Je n’en reviens pas d’avoir dû envoyer des photos de ce qu’elles ont dit auparavant à ces personnes afin de leur montrer que ce qu’elles disent maintenant est faux. Ça a aussi quelque chose de très troublant de voir une personne continuer à nous mentir alors qu’on a sous les yeux la preuve qu’elle ment. En même temps, puisque mon père était comme ça, je ne peux pas dire que je suis surprise. C’est quelque chose que j’ai vu faire très souvent. Je ne veux plus trop parler de ces histoires pour le moment. J’en reparlerai comme exemples lorsque j’aborderai des sujets, mais je leur ai consacré assez de mots et de temps.
C’est la même chose pour l’homme fuyant. Cette histoire me fait encore souffrir beaucoup. C’est surtout le fait d’avoir plein d’informations contradictoires qui me fait souffrir. Je suis quelqu’un qui aime savoir, qui aime les faits, qui aime les choses tirées au clair… Là je ne sais pas ce qui est vrai et cela rajoute beaucoup de souffrance à ce qu’il s’est passé. Mais comme mon psy dit, c’est difficile de comprendre quand l’autre ne semble pas comprendre lui-même… Il dit aussi que ce n’est pas à moi de démêler la confusion de l’autre. C’est vrai, mais ça reste difficile pour un cerveau comme le mien qui n’aime pas ne pas comprendre. Chose certaine, je me sens encore vraiment blessée et humiliée inutilement… et surprise aussi. Je ne pensais pas qu’il était comme ça… mais en même temps je ne le connaissais pas assez. Les préjugés positifs ça fait mal aussi parfois.
Comme une amie m’a dit aussi cette semaine, à partir de maintenant, quand une personne me fait du mal, Ça doit être « à la porte » immédiatement! Surtout si la personne fait preuve d’autant de mauvaise foi que certaines personnes l’ont fait ces dernières années. Parfois ça me donne l’impression d’halluciner tellement les gens vont loin dans le mensonge, le déni, la malhonnêteté, l’aveuglement, l’ego fragile et… Une chose que j’aimerais vraiment, c’est que l’on apprenne davantage aux gens à prendre soin de leur santé mentale. Il y aura moins d’écart et de mauvais traitements envers les personnes qui font l’effort de le faire et qui subissent des comportements vraiment malsains de personnes qui pensent savoir mieux qu’elles. C’est vraiment difficile et déprimant souvent. C’est difficile de voir des personnes nous plaquer leurs propres défauts dessus. Il me fait peur, cet aveuglement et il est si fréquent malheureusement.
Comme m’ont dit deux amies récemment aussi : c’est le temps d’être heureuse maintenant. C’est le temps de laisser derrière moi toutes ces personnes qui me font du mal dès qu’elles me manquent de respect. Qu’elles en fassent, elles, des efforts, si elles veulent faire partie de ma vie. J’en fait déjà énormément et le fait de m’adapter sans cesse aux autres, comme doivent le faire constamment les neuro-atypiques dans le monde où l’on vit, ça m’épuise. Je veux vivre ma vie et être qui je suis, peu importe ce que les autres font et en pensent. Une autre chose liée à la douance dont je me suis aperçue dernièrement, c’est que les autres oublient que je tape toujours vite et que j’écris toujours de nombreux et longs messages aux autres. Quand il y a des conflits, ça m’arrive souvent que l’autre me dit que je suis complètement enragée à cause de la vitesse où la personne reçoit mes messages… alors que moi je suis assise tranquillement sur le sofa et calme. Je pense que ça crée des malentendus et je trouve cela injuste qu’ils oublient que je suis comme ça, que je tape comme ça quand je suis heureuse aussi, et que j’écris comme ça parce que mon cerveau tourne extrêmement vite… pas parce que je suis enragée. Ma vitesse de frappe est assez facile à vérifier avec mes textos et avec ces billets de blogues. Ça me prend genre 30 minutes écrire un texte de 1500 mots, parfois moins… alors imaginez une série de textos de quelques phrases. C’est sûr que ça peut être impressionnant pour quelqu’un qui a un rythme plus lent (sans être une personne lente pour autant) … Je pense que ça joue beaucoup dans la perception que les autres ont de mon attitude durant les conflits. J’essaierai d’être moins réactive et de me ralentir la prochaine fois que je vivrai une situation conflictuelle. On verra. Souvent ça va toucher de vieilles blessures et je réagis comme quand je croyais mes agresseurs… Ça m’a profondément marquée. Aujourd’hui, je sais que je suis une bonne personne qui fait énormément d’efforts dans la vie pour elle et pour les autres. Personne n’a le droit d’essayer de me faire croire que je suis responsable des mauvais traitements qu’on m’inflige. Je pense au contraire que beaucoup de personnes doivent apprendre à avoir une meilleure conscience d’elles-mêmes et apprennent à assumer ce qu’elles font. C’est nécessaire pour être une personne authentique.
Pour les prochains mois, je vais me concentrer sur ma vie. Je pense que nous serons à nouveau enfermés. Je suis ok avec cette hypothèse même si mes amis me manquent beaucoup et que j’ai envie de voyager. Je voyage autrement. Je résous des problèmes que j’ai, je m’informe, j’apprends. Je mène la plus belle vie possible pour moi dans les circonstances. Je vous souhaite la même chose.
Bonne fin de semaine et à bientôt!