Un troll philosophique (Partie 2)

J’ai parlé de ce qu’il s’est passé avec la fille et avec le gars durant ma thérapie aujourd’hui. J’avais déjà pas mal réfléchi à ce qu’il s’était passé en écrivant les textes et après, mais ça a confirmé pas mal ce que je pensais. J’aimerais quand même revenir sur quelques éléments que je n’ai pas précisés dans la première partie de ce texte et qui vous donneront une meilleure compréhension de qui je suis et de la relation « amicale » que j’ai eue. Il risque d’y avoir certains passages difficiles pour certaines personnes, donc lisez prudemment. 

Ce gars-là, je l’ai rencontré à un emploi étudiant que j’avais quand j’étais au baccalauréat. Déjà, là, il agissait de façon condescendante et parfois carrément méchante, mais j’étais jeune et beaucoup moins affirmée. Je buvais beaucoup aussi, comme bien des jeunes de 19-20 ans malheureusement… Enfin, à cette époque. Je ne sais pas ce qu’ils font maintenant, les jeunes. Nous nous sommes rapprochés parce que nous avions des amis communs au travail, mais aussi à cause du fumoir, puisque nous fumions tous les deux à l’époque. Je me souviens qu’il me disait souvent des choses méchantes dans le fumoir. J’avais peur d’y aller. Il était déjà comme ça à te citer des choses pour essayer de te faire sentir ignorante ou à dire des choses pour t’humilier. J’ai travaillé là quelques années. Nous avons aussi eu des cours ensemble à l’université. Je faisais un baccalauréat bidisciplinaire. Puis nous avons aussi travaillé dans une librairie ensemble et une fois nos études terminées, nous avons travaillé dans le même établissement d’enseignement, mais j’ai commencé plus tard parce que j’ai fait mon doctorat et que j’avais des bourses pour le faire. Je regrette parfois de ne pas avoir essayé plus de choses en finissant le doc… mais je ne suis pas morte, on verra… 

Au fil de toutes ces années, nous avons parfois été amis, mais nous nous engueulons cycliquement, puis je le sortais de ma vie, puis il revenait après une période de temps en disant qu’il avait compris des choses et à chaque fois il lui arrivait un truc terrible comme la mort de son père ou… des choses qui sont effectivement supposées nous faire réfléchir… donc je lui redonnais une chance, il était gentil pendant un temps, puis recommençait à consommer pas mal et redevenait bizarre et… je vais le dire… violent psychologiquement. Au fil des ans, il m’a dit des choses épouvantables. Il a rabaissé ce que je faisais. Il m’a dit que j’avais seulement des bonnes notes (4.3 de moyenne à la maîtrise et au doctorat) parce que ce que je fais est plus facile et non parce que je suis intelligente. Il m’a déjà traitée de salope parce qu’une fois, durant ma vingtaine, j’étais allée à une date sans culotte, parce que je me sentais coquine… et que j’avais déjà vu cet homme plusieurs fois… une salope, figurez-vous donc… Il m’a déjà dit que je n’étais pas intéressante pour quelqu’un qui voulait être en couple parce que je ne faisais pas assez courir les gars et que je couchais avec eux trop vite (c’est lui qui décide quand je suis prête, semble-t-il) et que donc personne ne m’aimerait jamais… On passe sur le fait que fonder une relation sur une métaphore de chasse me semble plutôt ridicule, répugnant et arriéré… mais bon… Il disait que ça montrait que je n’étais pas digne de confiance et que donc je pourrais coucher avec n’importe qui et ce n’était pas intéressant pour un homme… La possibilité qu’une femme puisse décider de sa sexualité et avoir envie de certains hommes et non tous les hommes ne semblait pas lui avoir effleuré l’esprit. Il m’a fait honte longtemps avec le fait que j’ai eu des one night durant ma vingtaine… J’ai eu beau lui expliquer qu’après les agressions sexuelles que j’ai vécues et la destruction psychologique que j’ai subie dès l’enfance, j’avais intégré l’idée que la seule part de moi qui pouvait intéresser les hommes et que la seule façon que j’avais d’avoir des miettes d’affection c’était comme ça, par la sexualité, il ne s’en souvient jamais. Ça me semble quand même plutôt marquant comme témoignage d’une amie… mais on a vu l’autre jour qu’il n’écoute pas vraiment… Il m’a parlé des hommes que je fréquentais (même ceux plus gentils) en me disant des choses comme « Ça t’attire, ça? » … en faisant une face de dégoût intense… alors que je ne me suis jamais permis de juger les femmes qu’il fréquentait… J’ai souvent été triste pour elles en revanche, par exemple quand il me racontait faire passer des examens de philo à ses blondes plus jeunes que lui après leur avoir donné des lectures parce qu’il ne pouvait pas accepter d’être en couple avec quelqu’un qui n’avait pas lu les mêmes choses que lui… C’est très parlant, ça… Ça montre à quel point il est inconfortable avec l’altérité… Une autre personne s’intéresserait au fait que l’autre est un être différent et peut lui apporter quelque chose plutôt qu’essayer de transformer l’autre en soi. Il a dit aimer étrangler les femmes pendant le sexe. 

Il m’a dit, à propos de mes bandes dessinées, sans les avoir lues, qu’il n’aimait pas ça parce qu’il y avait trop de noir et que je devrais mettre des couleurs… puis que je devrais faire complètement autre chose et ne pas parler de moi, mais plutôt d’un petit Africain… Il m’a dit que je devrais cesser de parler de moi… c’est quelque chose qu’il m’a dit aussi durant notre dernière conversation… que je ramenais tout à moi… C’est quelqu’un qui ne semble pas comprendre que la vie d’une personne et son récit de celle-ci a de la valeur et qu’il peut être intéressant et aider les autres… Il pense qu’une œuvre ayant une dimension autobiographique est nécessairement égocentrique… Il a fallu que je lui explique qu’en parlant de moi, je parlais aussi de toutes les personnes qui ont vécu les mêmes choses et que ça les aidait à se sentir moins seules et à continuer à avancer… Ce n’est pas non plus comme s’il n’y avait pas de réflexion dans ce que je fais… mais ça semble lui passer complètement au-dessus de la tête. Il n’a pas l’air d’aimer ça quand les femmes parlent… Il a déjà lu un de mes textes et son commentaire a été que c’était juste une bonne femme qui parlait d’elle… Il n’avait absolument rien retenu de la réflexion qui était dans le texte… et ce n’est pas que moi. Je lui ai envoyé une vidéo d’une psychologue qui fait de la vulgarisation sur les surdoués, les narcissiques et les évitants… Il m’a dit que je lui avais envoyé une vidéo d’un « madame » … Comme si le fait d’être une femme psychologue qui donne gratuitement accès à ses compétences était risible ou nul… Il a réagi en m’envoyant le nom du plus grand expert sur le sujet dont elle parlait en me disant que je devrais lire ça à la place… pour me montrer encore une fois qu’il pense savoir mieux que moi… S’il avait eu l’esprit ouvert, il aurait vu que « la madame » elle est justement un exemple de ressources gratuites qui ne guérissent pas tout, mais qui peuvent aider à travailler sur soi et à aller mieux… Et il ne semble pas conscient du fait que si lui peut transmettre un savoir aux autres, il y a probablement d’autres personnes qui peuvent le faire et que leurs propos ont de la valeur… même les femmes, oui… Parfois aussi, il m’écrit pour me dire à quel point il a détesté quelque chose qui me plaît et me dresse la liste des éléments qui font que cette chose que j’aime est de la merde… Qui fait ce genre de chose? Il me semble que si on n’aime pas quelque chose que notre ami aime, on peut juste ne pas lui en reparler… pas besoin d’essayer de gâcher son plaisir… Mon hypothèse, c’est qu’il se place au-dessus de moi et qu’il pense éduquer mes goûts… en me montrant ce qui est bon dans la vie…  

Il a fait et dit plein d’autres choses aussi… Il ne s’est jamais excusé pour ces choses… Il semble trouver ça normal de me faire et me dire ces choses… Il me fait ce genre de choses depuis 21 ans. Durant 15 de ces 21 ans, j’ai été en thérapie, parfois pour me remettre justement de ce que lui a fait… mais lui… il continue de croire que c’est moi le problème… Le problème c’est que je suis agressive avec lui… Il ne semble pas comprendre que n’importe laquelle de ces anecdotes et des autres que je n’ai pas racontées sont suffisantes pour que quelqu’un devienne agressif avec lui… Il aime ça rire des autres aussi… ce qui devrait clairement être le signe pour lui qu’il a un problème. Personne qui se sent réellement bien dans sa peau et a une bonne santé mentale ne ressent le besoin de constamment caler les autres. Mais c’est ça qu’il a fait encore il y a quelques jours… Essayer de me descendre.           

Ce qu’il m’a écrit ce jour-là, ça veut dire que lui, là, assis chez lui et regardant son Facebook, en voyant ma publication, il s’est dit : « Tiens, Mary émet une opinion radicale sur les réseaux sociaux… Elle ne doit pas être consciente qu’il existe d’autres opinions que la sienne. Je vais l’en informer ». Cet homme-là s’est dit qu’une femme surdouée de 40 ans ayant un doctorat, qui passe ses journées à lire sans arrêt, entre 100 et 150 livres par année (167 étant mon record pour le moment), plus des articles, qui écoute des podcasts, des documentaires et… à longueur de journées, même en vacances, même en voyage, même aux toilettes, dans le métro, en attendant l’autobus, en marchant… Cette femme-là qui a étudié en philosophie, en littérature comparée, en psychologie, en arts visuels fait tout ça parce qu’elle s’intéresse à elle seule et ne s’intéresse pas aux autres… Elle écoute, lit, s’informe auprès de toutes ces sources différentes parce qu’elle pense que seule elle sait. Elle a l’humilité de constamment être une étudiante de différentes disciplines, parce qu’elle pense que seule elle a raison. C’est hallucinant quand même. L’interprétation la plus probable qu’il a trouvée, c’est que cette femme-là ne sait pas qu’il existe des points de vue différents du sien qui sont valides et que c’est à lui, là, le crétin condescendant et violent, de le lui apprendre que, dans la vie, c’est lui qui a le droit de décider de ce qu’il est juste pour elle de penser et d’écrire sur internet sur sa propre page. Il en faut de l’intelligence et du respect de l’autre pour faire quelque chose comme ça! 

C’est impressionnant, ce mépris. 

Comment est-ce possible, sérieusement?  

Je ne fais que ça, tous les jours, plusieurs heures par jour, m’exposer aux points de vue des autres sur une énorme quantité de sujets. Je fais ça à longueur d’année. Et là, en plus, son présupposé, c’est que son intervention est justifiée et que je devrais être gentille et douce dans mes réponses à une personnes qui se permet de me traiter comme ça…. De me prendre pour une conne ignorante à ce point-là. Une conne ignorante stupide qui penserait qu’on peut guérir l’autisme en lisant un livre. Vraiment? C’est comme un film surréaliste pour moi. Si quelqu’un m’avait dit qu’un jour on me dirait ça, je pense que je n’y aurais pas cru et que j’aurais ri pendant trois semaines nerveusement devant l’absurdité et le ridicule de la chose. Qu’est-ce qui l’empêche exactement de voir à quel point c’est ce qu’il fait lui qui est hyper violent et extrêmement condescendant? Il m’avait fait le coup avant. J’avais osé dire que parfois les présupposés des chercheurs peuvent influencer le résultat des expériences scientifiques, ce qui est un fait… mais va savoir pourquoi, il avait tourné ça en l’idée que je ne crois pas en la science et même si j’ai essayé de lui expliquer plusieurs fois, il est toujours resté avec son idée fausse qui me ridiculisait. Il pense qu’il agit normalement. Lui, qui me dit que les femmes devraient arrêter de se plaindre parce que les choses ont changé et qu’elles l’ont beaucoup plus facile qu’avant… C’est faux. Les femmes vivent encore énormément de violence constamment… Le féminisme a encore besoin d’exister en partie pour ça, parce qu’il y a encore des hommes éduqués, adultes, complètement gelés et saouls qui pensent qu’ils réfléchissent nécessairement mieux que toutes les femmes plus éduquées qu’eux sur terre et qu’ils peuvent s’autoriser à leur faire la leçon et essayer de leur apprendre comment penser alors que c’est leur réflexion à eux qui est extrêmement limitée. Ma colère ne vient pas du fait qu’on conteste mon point de vue (même si j’ai déjà passé beaucoup de temps à réfléchir à ce point de vue avant et que seul le fait qu’on se permette de le juger si superficiellement suffirait à expliquer mon énervement), ma colère vient du fait qu’il me prend pour une attardée avec des œillères qui n’est pas au courant qu’il existe des points de vue différents du sien. Ma colère vient du fait qu’il n’a aucune idée de qui je suis après 21 ans et qu’il prétend m’aimer… être mon ami. WTF? 

C’est lui, le paranoïaque qui pense que je le persécute. J’ai mis un article qu’il m’avait envoyé sur ma page Facebook parce que je le trouvais intéressant. Lui, a décidé que je parlais de lui et s’est senti visé… Qui envoie des textes qu’il trouve cave aux autres sans mentionner qu’il les trouve caves? Et pourquoi envoyer des textes qu’on trouve caves aux autres? À part si bien sûr le texte est extrêmement nuisible et qu’on veut le dénoncer, mais là ce n’est pas ça, c’est un texte qui dit que ce serait la moindre des choses de juste mettre un masque dans les universités… Eille c’est cave en tabarnouche! Quelle mauvaise idée dans le contexte d’une pandémie! Et il me dit que c’est condescendant de ma part de dire que les gens qui veulent retourner en présentiel sont en partie des personnes qui ne savent pas reporter leur gratification dans la situation… et que ce sont juste des exceptions… et que les gens ont fait des sacrifices… J’avoue que j’ai vraiment beaucoup de difficulté à savoir quels sont les sacrifices qu’il a faits… assis chez lui avec des consoles de jeux vidéo, enseignant en ligne avec un plein salaire, mangeant, buvant, prenant de la drogue, regardant des films et des séries… Faisant du karaté dans son salon. Jouant avec sa machine de réalité virtuelle… On n’a plus les sacrifices qu’on avait… il me semble… 

J’aurais aimé ça qu’il se pose des questions… Qu’il se demande (et me demande au lieu de m’attaquer) pourquoi j’avais écrit ça et pourquoi, lui, se sentait tellement visé par ce que j’avais écrit. Mon point de vue n’est pas de la condescendance. Mon point de vue est du découragement, de la colère et de l’écœurement de voir des personnes faire comme si c’était un drame de ne pas pouvoir voyager pendant les vacances ou faire des partys… ou de les voir péter des crises parce que leur employeur ne leur paie pas uen tablette pendant que les cadavres s’entassent. Mon point de vue est celui d’une personne qui trouve absurde que des personnes pensent qu’on vit dans un système de points où elles doivent être récompensées pour s’être abstenues de faire des choses pendant un certain temps. Des personnes qui n’ont pas compris que ce n’est pas une privation, mais juste la réalité pandémique et que c’est normal d’arrêter de faire certaines choses pendant une pandémie. Ce n’est pas une punition. Ça me fait penser aux hommes qui veulent être félicités de ne pas avoir violé une femme durant leur vie… qui veulent qu’on leur dise qu’ils sont des bons gars… alors qu’ils sont juste des personnes normales qui ont fait la chose qui devrait être normale, de ne pas violer quelqu’un… C’est la même chose pour la pandémie… c’est juste la normalité de ne pas faire certaines choses durant une pandémie. Pas un sacrifice. 

Mon point de vue est celui d’une femme qui vit entourée d’hommes d’un certain âge, sans éducation, qui n’ont parfois même pas le câble ni internet… et qui trouvent pourtant à s’occuper sans se plaindre… Le monsieur en bas de chez moi fait des casse-têtes depuis 1 an et demi. Le monsieur en face de chez moi a littéralement dû être coupé en deux et on lui a enlevé un pied de colonne vertébrale parce qu’il s’est cassé le dos pendant la guerre. Sa femme est morte au début de la pandémie, contaminée par l’infirmière qui lui donnait des soins à domicile. Ce monsieur-là, il s’occupe en nettoyant la rue et les parcs sur la rue… et je ne l’ai absolument jamais entendu se plaindre. Il m’a dit « On s’occupe en attendant que ça finisse. ». Dans ce contexte, non, je ne trouve pas ça condescendant de ma part d’être découragée et de trouver ça obscène de voir une quantité énorme de personnes qui pensent que ce serait terrible de ne pas pouvoir voyager pendant ses vacances… sans penser aux autres ni à comment cela met leur vie en danger. Sans penser qu’il y a plein de personnes autour qui vivent avec moins de 20 000$ par année et qui ne voyageront jamais de leur vie, pandémie ou pas et qui doivent les entendre se plaindre… comme des enfants… oui. Je ne regrette rien de ce que j’ai écrit. Donc oui, c’est plate, oui, c’est décevant, oui, on peut ressentir une sorte de souffrance… mais non, ce n’est pas un terrible sacrifice. Je suis quelqu’un qui pense qu’on peut difficilement comparer les souffrances. Je suis consciente et je respecte les souffrances que j’ai vécues. Il ne me viendrait pourtant jamais à l’idée, même si j’ai vécu beaucoup de violence sexuelle, d’aller dire devant une femme qui aurait été placée en esclavage sexuel enfant, que ma vie est vraiment terrible… J’ai le droit de souffrir de ce que j’ai vécu et ma souffrance est réelle… mais parfois c’est quand même bien, dans certains contextes, que je la relativise pour prendre soin des autres… donc au lieu de m’attaquer ce jour-là parce que comme tellement de gens dans la vie, j’ai fait une montée de lait temporaire sur Facebook… il aurait pu aussi se demander qu’est-ce qui fait qu’il trouve tellement ça atroce de rester seul avec lui-même alors qu’il est tellement gâté par la vie d’avoir l’argent et les capacités intellectuelles qu’il a.   

Les choses dont il m’a accusée ce jour-là, c’est lui qui fait ça. C’est lui qui se sent obligé de faire du mal aux autres. Quelle nécessité y a-t-il à prendre la peine d’écrire à quelqu’un pour lui dire que ce qu’il aime c’est de la merde et lui en dresser toutes les raisons. C’est quoi le but exactement? Faire sentir à l’autre que tu es supérieur parce que ce que tu aimes est meilleur que ce que lui aime? Qui fait ça? À part les gens qui se détestent clairement et ont besoin de se valoriser avec toutes les miettes disponibles en frappant sur tout le monde autour? Comment ça se fait qu’après m’avoir déversé toutes ces choses haineuses dessus pendant 21 ans, il est encore aveugle à ce qu’il fait et à ses problèmes? C’est ça que j’essayais de lui faire voir en disant que tout le monde devrait travailler plus à sa santé mentale. C’est à ça que je viendrai aussi quand j’écrirai mon billet sur Honey Boy, le film dont je parlais l’autre jour… Le réalisateur a du mérite d’avoir fait le film qui est un bon film sur le stress post-traumatique… mais le fait qu’il se repend comme ça maintenant n’efface pas le fait que pendant au moins 20 ans de sa vie, à chaque fois qu’une femme lui a dit qu’il lui faisait mal, il s’est dit que c’était elle, la criss de folle et qu’il n’est jamais allé chercher de l’aide… Comme mon ami… qui s’est dit, après chacune de nos altercations… que bien que j’étais la personne en thérapie, c’était normal qu’il me dise toutes ces choses atroces et que c’était moi le problème… 

La vérité, là… c’est que déjà à 25 ans, j’étais assez lucide pour m’avouer à moi-même que j’avais un problème et aller consulter… Je travaille sur moi depuis et oui, j’ai changé énormément même si tout n’est pas réglé… Les relations néfastes que j’ai eues ont retardé le processus… Lui, à 45 ans, n’est toujours pas capable de prendre conscience qu’il a un problème… Quand j’ai compris qu’il était encore saoul et gelé, je l’ai poussé à bout jusqu’à ce qu’il bloque les messages… J’avais compris que c’était complètement absurde pour moi d’être encore en relation avec lui et que je n’avais pas à m’imposer ça. Après, je l’ai bloqué de mon côté aussi et je ne le débloquerai pas. Il a de bons côtés, c’est sûr, mais c’est fini. 

Pourquoi l’ai-je pardonné si souvent et pourquoi l’ai-je gardé dans ma vie, me demanderez-vous? Pas parce que je suis conne non… D’ailleurs, ça montre que ce que je fais n’est pas égocentrique puisque justement, la plupart des gens auraient honte et cacheraient s’être autant manqué de respect… mais moi je le partage, au risque de me faire juger, parce que je sais que ça aidera certaines personnes. Je l’ai gardé dans ma vie et pardonné aussi souvent, parce que je suis la fille d’un homme violent qui me traitaient exactement comme lui. Les enfants de personnes violentes ne peuvent pas concevoir que peut-être la personne qui s’occupent d’eux a un problème. Ils se mettent alors à croire que si le parent ne les traite pas bien, c’est parce qu’eux sont en faute… le problème est en eux… et alors ils travaillent sur eux, sont gentils, pardonnent, font des efforts pour le parent… tout cela en attendant à l’infini que celui-ci change… Ils restent toute leur vie dans l’espoir que le parent change et finisse par les aimer… et répètent le pattern avec les autres personnes dans leur vie tant qu’ils n’ont pas pris conscience que le parent est le problème et qu’ils ne sont pas guéris de ce manque d’amour… Donc c’est ça que j’ai fait pendant 21 ans… J’ai été l’amie du sosie intellectuel de mon père violent qui m’a confirmé à plusieurs reprises que je suis de la marde et que c’est normal qu’on me maltraite… et non, il n’a pas à être conscient du fait que ce qu’il fait est violent et méchant pour que ça le soit. C’est violent et méchant, même s’il a des bonnes intentions. C’est ça que la plupart des personnes ne comprennent pas sur les violents : Ils pensent que ce qu’il font est leur droit, est normal et juste… Donc oui, vous pouvez être une personne violente même si vous vous racontez que vous agissez pour le bien de l’autre.  

Je sais que je ne suis vraiment pas la seule à qui ces choses arrivent malheureusement.

Il faut se protéger davantage et prendre soin de soi, même si ça implique de perdre des personnes.

J’ai vécu deux journées paisibles depuis. Je vais continuer comme ça. 

À plus!     

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