J’ai encore le cœur qui se serre et l’impression d’une crise de panique imminente à chaque fois que je pense à ce qui m’est arrivé ces dernières semaines. Dans une émission sur les traumatismes que j’ai écoutée récemment, la psy appelait cela des crises d’effroi… Ce sont des moments où trop d’émotions et d’énergie, d’horreur, de flash-back et… heurtent la personne de plein fouet et la rendent temporairement muette et immobile. Je pense que dans les circonstances présentes, ces personnes qui m’ont récemment blessée sont, en un sens, dangereuses pour moi, ou en tout cas ce sont des personnes qui risquent trop de me nuire si elles ne changent pas. C’est très difficile de constater que des personnes qui se prétendent sensibles vous traitent de la sorte. C’est assez contradictoire. C’est parce qu’elles sont sensibles pour elles-mêmes, au fond, mais pas vraiment pour les autres. Ce ne sont pas des personnes qui ont pensé à mon bien-être ni à comment me respecter. Je pense que ça résume bien la situation dans les deux cas. Au moins, maintenant, je sais à qui j’ai affaire. Je vais essayer d’aller de l’avant. Je vais essayer de ne plus en parler maintenant, même si je risque malheureusement d’y penser encore. Je sais que je l’ai déjà dit, mais je pense que je suis vraiment prête à le faire. Je pense plus à lui qu’à elle. Elle, c’était juste cheap et ça a comme coupé tout d’un coup raide. J’ai raconté ce qu’il s’était passé à deux autres amies cette semaine et ça m’a fait du bien de voir la face qu’elles faisaient et leurs réactions. Je savais déjà que c’était vraiment moche, mais ça m’a fait du bien de le voir reflété dans l’autre. J’aimerais arriver à un point où je n’ai plus besoin de voir le visage de l’autre former le genre d’émotions horribles que je ressens pour pouvoir savoir que oui, ce que j’ai perçu et vécu est réellement blessant. Il faut que je laisse ces histoires derrière moi maintenant que j’ai bien compris pourquoi et comment elles m’ont heurtée.
Je vais me tourner vers moi, même si c’est encore douloureux et difficile. Je vais faire tout ce qu’il faut pour me remettre. J’ai téléphoné et écrit ce matin à des cliniques qui offrent des traitements de stress post-traumatique par EMDR. Je vais essayer d’avoir un rendez-vous prochainement, mais je sais que ça risque d’être un peu long avec la pandémie… Je ne l’ai jamais fait. Je suis curieuse. J’aimerais que ça fonctionne. En attendant, j’essaie d’être efficace sur d’autres plans. Je fais de la méditation. J’ai pris plus de rendez-vous avec mon psy avant ses vacances. J’essaie de réparer mon estime de moi qui a été sévèrement amochée par ces événements et de la rendre plus stable. Je travaille sur mon niveau de stress et mes obligations afin de m’en libérer le plus efficacement possible. Je fais beaucoup de sport, de la course, de la marche et du yoga principalement. Je lis et j’écris aussi. L’arrivée du chiot dans un mois aidera incroyablement, je pense… Tout ça me fait du bien, mais me met en colère en même temps. Je suis tannée que les gens agissent comme si leurs problèmes n’affectaient qu’eux… Alors qu’on voit bien la quantité de temps, d’énergie et d’argent que je dois investir à me remettre de leurs problèmes… de comment ces personnes m’ont affectée malgré le fait que je leur avais déjà parlé de ce que j’avais vécu et de ce que je vivais encore.
Pour les personnes qui voudraient savoir à quoi ça ressemble réellement, souffrir de stress post-traumatique, au lieu de se contenter de juger, je vous invite à écouter l’épisode sur le traumatisme du podcast Le comptoir de la psychologie. (Il est possible de le trouver ici : https://podcast.ausha.co/le-comptoir-de-la-psychologie… ou encore sur probablement n’importe quelle application de podcast sur votre ordinateur ou votre téléphone.) Cet épisode dure seulement 35 minutes, donc le temps d’une minuscule promenade ou de faire du ménage, mais il est la meilleure description que j’ai entendue de ce que ça fait, d’être atteint de stress post-traumatique complexe. Essayez d’imaginer en même temps qu’elle parle, les sensations corporelles qui vont avec la description qu’elle fait. Je parie qu’après, vous ne serez plus du tout portés à diminuer la réalité et la gravité de l’état de la personne qui souffre de stress post-traumatique. J’écoute aussi Complex Trauma Recovery, mais ça je pense que c’est surtout intéressant si on souffre de stress post-traumatique soi-même.
Le fait de bien s’informer pourrait éviter que vous sortiez des phrases maladroites de l’ordre de « Tu as juste à passer à autre chose. » ou « Comment ça se fait que tu penses encore à ça? », phrases qui bien qu’elles ne se veuillent pas malveillantes, sont vraiment très loin de ce que la personne traumatisée vit et manquent de réalisme. Ce n’est pas une question de volonté. Ça prend du temps et des soins pour réparer un cerveau. Le reste de la société nous met déjà assez de pression pour que nous allions mieux rapidement, mais c’est impossible. Nous n’avons pas besoin d’en avoir encore plus de nos proches. Je suis chanceuse que plusieurs personnes autour de moi l’aient compris et me soutiennent de leur mieux patiemment… sans que je les prenne pour mon psy pour autant (Emoticon de bonhomme qui pleure de rire… désolée).
Je demanderais aux personnes qui sont dans ma vie et qui lisent ce blogue, de ne plus me pousser à dépasser mes peurs et à réessayer d’être en relation. Je sais que vous ne vouliez absolument pas mal faire dans le passé et que vous ne voudras pas mal faire dans le futur, mais ça me nuit quand vous faites ça. Ça me fait me sentir inadéquate et en faute. Je sais que cette attitude vient du fait que la société nous dit qu’il faut absolument être en couple pour être des personnes complètes et heureuses. Ce n’est pas vrai. Ce sont de vieilles idées. On peut bien vivre seule avec de bons amis et une vie qu’on aime. Je trouve ça fou d’avoir encore à dire et écrire ça en 2021. Je ne trouve pas que le monde change assez vite et ça m’épuise. Je n’ai pas l’intention de chercher prochainement (et peut-être jamais plus) à être en relation. J’aimerais qu’on arrête de me poser des questions sur ce sujet. Vraiment.
J’ai fait un horaire pour avancer dans mes projets de création de façon plus efficace dans les prochaines semaines malgré le cours d’été que j’enseigne. J’ai besoin de me rattacher à ça le plus possible si je veux que ma vie finisse par changer. Je me sens piégée dans la situation et l’état où je suis. Je me sentais en bonne partie comme ça avant, mais c’était moins pire. J’ai eu un espoir que les choses s’amélioraient pendant quelques semaines, mais ça a viré au cauchemar à la place. C’est comme ça que je me suis sentie ces derniers temps : En plein cauchemar. Je commence à en sortir. Je vais m’isoler un peu. Me contenter des personnes que je connais très très très bien pour un temps. Je vais m’affairer à créer et ranger, à faire de la place pour le petit qui arrive et à produire le plus possible. C’est à force de construire, de créer et de lancer des projets dans le monde comme des bouteilles à la mer que j’arriverai à quelque chose d’autre.
Bonne fin de semaine!
