J’avais vraiment besoin de comprendre ce qui m’est arrivé ces dernières semaines. Je pense que j’ai réussi. J’avais réussi à sortir de l’état de choc qui me maintenait le cerveau dans la brume. Maintenant je pense que j’ai trouvé l’explication qui va permettre à mon cerveau d’arrêter d’être comme un disque qui saute et de réellement aller de l’avant. Ça a fait si mal parce que ça a répété point par point ou presque les circonstances et événements qui m’ont conduite à souffrir de stress post-traumatique à la base, et ce, même s’il ne s’agissait pas du même type de personne et pas d’une agression volontaire… en tout cas, je l’espère.
Je m’explique : J’ai été autant affectée parce qu’il y a vraiment beaucoup de ressemblances entre les personnes souffrant de trouble de personnalité narcissique et celles ayant un trouble de la personnalité évitante. Ce sont par contre des ressemblances extérieures et les motivations sont différentes. Ça fait mal quand même dans les deux cas par contre. Ça ne change rien de ce côté. C’est peut-être juste un peu moins traumatisant. J’ai pris mes infos sur une chaîne YouTube qui s’appelle « Une psy à la maison ». Elle est spécialisée dans les surdoués, les narcissiques et les personnalités évitantes. Je l’aime bien aussi. Elle est intelligente, vulnérable et pertinente.
J’ai donc compris qu’en fait, comme le narcissique, la personnalité évitante va faire un genre de love bombing au début afin de vous faire croire qu’elle est la personne parfaite pour vous. Une partie de ça peut être vrai, une partie peut-être ce qu’elle aimerait être et… Le but est que vous vous attachiez à elle et alors elle désire vraiment une relation. Le narcissique, lui, fait semblant d’être la personne parfaite pour vous afin de vous mettre sous emprise. Après un certain temps, les deux vous font passer un test. Le narcissique pour voir si vous êtes assez soumise. L’évitant pour voir si vous êtes assez maternelle et allez tout accepter en restant douce (Au fond il a besoin du contraire pour évoluer, mais ça il l’ignore.). Si vous n’agissez pas comme ils le veulent, le narcissique se dira que vous n’êtes pas assez soumise et qu’il ne peut pas vous utiliser, alors que l’évitant vous identifiera comme une méchante qui lui veut du mal et vous rejettera. Les deux sont incapables de surpporter la critique. Les deux mentent. Et… Toujours pour des raisons différentes par contre. En résumé, le narcissique veut prendre le pouvoir sur vous, alors que l’évitant a peur d’être blessé. Cela a pour conséquence que les deux sont incapables de réellement entrer en relation avec les autres. Il y a peu d’espoir pour les narcissiques. Les évitants peuvent être soignés, mais ils doivent être prêts à y mettre le travail nécessaire et cesser… d’éviter. Si on revient à la fin de mon histoire, la personnalité évitante cherche constamment à saboter la relation. Elle annule par exemple des rendez-vous parce qu’elle a peur de comment l’autre va la percevoir (donc peut-être que le rendez-vous oublié avec son ami n’existait même pas)… Et je n’aurais pas pu faire quoi que ce soit de correct. Même si j’avais passé le test cette fois-là, il aurait refait autre chose pour briser la relation quelques temps plus tard. Il sera comme ça tant qu’il n’ira pas chercher sérieusement de l’aide et ne fera pas le travail nécessaire. Tout ça est très triste, oui, mais je ne peux pas faire les efforts à sa place. J’en fais déjà vraiment beaucoup. Les personnes évitantes ne peuvent pas vivre des relations profondes tant qu’elles ne travaillent pas sur elles-mêmes. Elles ne peuvent pas non plus vivre de vraies relations tant elles se complaisent dans des mensonges à propos d’elles-mêmes et des autres et qu’elles fuient les difficultés dans les relations. Ça se guérit, mais il faut qu’elles l’acceptent et fassent des efforts.
Dans les deux cas, narcissique et évitant, il s’agit d’une personne centrée sur elle-même et qui ne connaît pas l’autre. Il ne regarde pas vraiment qui est l’autre personne. Il ne s’intéresse pas à vous. Donc ce dont je parlais hier est réel : Je n’ai pas été vue par l’autre. Il n’a en fait aucune idée de qui je suis. Pour une personne comme moi c’est extrêmement blessant et destructeur, peu importe les intentions de l’autre. Qu’il l’ait voulu ou pas, il m’a fait repasser par exactement les mêmes choses que les personnes violentes de mon passé. Ça a réouvert toutes mes plaies et ça a accentué mon état de stress post-traumatique complexe chronique. On ne guérit pas d’un traumatisme. On peut atténuer les symptômes, mais quand on revit le même type de situation, ça revient. On n’est pas immunisé parce que c’est arrivé une fois. On s’en sort par contre peut-être plus vite et mieux. Avant ça m’aurait pris des années comprendre ce que j’ai compris en quelques semaines et je me serais fait très mal en plus en m’autodétruisant.
Donc il m’a fait très mal, peu importe ses intentions qu’il a prétendues bonnes… mais comme je disais récemment, je pense surtout que ses intentions étaient bonnes pour lui. Je ne pense pas qu’il a vraiment pensé à moi dans tout ça. Il ne pense probablement pas plus à moi maintenant. Il ne sait pas qui je suis. Comme disait ma belle-sœur récemment : si les gens pensaient à comment leurs actions vont affecter les autres, il y aurait tellement moins de souffrance et de tristesse dans le monde… bien c’est ça… Lui avait l’impression de ne pas m’avoir manqué de respect… Il est loin d’avoir suffisamment de conscience de soi pour réaliser le rêve de ma belle-sœur.
C’est sûr que ça va faire encore mal. Se faire utiliser comme ça est extrêmement désagréable et profondément blessant. Parce que c’est ça qu’il a fait au fond : il m’a utilisée pour se prouver qu’il est une mauvaise personne et est ensuite allé se cacher pour ne pas avoir à changer. Le fait que ça ait été fait par cette personne en particulier empire encore les choses pour moi. Ça a été une grosse déception. J’étais très attachée à lui, et je le suis encore en un sens, mais ça n’était visiblement pas réciproque. J’ai encore mal et j’aurai mal un bon moment, je pense. Je me sens par contre prête à recommencer à travailler et à reprendre mes activités. Je ne pouvais pas lâcher prise tant que je n’avais pas compris. Je mettrai maintenant l’accent sur mon bien-être et ma vie. Il était insulté que j’aie réglé les choses avec mon psy et que j’écrive ici… mais c’est mon droit. Les gens n’ont pas à rester dans le silence et l’incompréhension de ce qui leur est arrivé pendant des mois, des années, voire pour toujours parce que l’autre a peur de s’expliquer ou ne veut pas le faire. C’est comprendre qui me guérit, moi. S’il se trouve injustement jugé, c’est sa faute. Il n’avait qu’à s’expliquer et il peut encore le faire.
De cette histoire, j’ai appris qu’il faut que j’arrête de donner trop de qualités aux autres et que je prenne plus le temps de regarder qui est vraiment en face de moi. J’ai encore trop tendance à percevoir les autres comme m’étant supérieurs et étant plus méritants que moi de tout, principalement d’attention et d’amour. J’ai besoin de travailler sur mon estime de moi. J’ai vu que je sais me défendre quand on chercher à m’embarquer dans quelque chose de malsain, même si ça veut éventuellement dire que je serai considérée comme méchante ou qu’on essaiera de me culpabiliser. J’ai appris bien d’autres choses qui m’aideront à l’avenir aussi.
Peut-être qu’un jour je rencontrerai vraiment quelqu’un de respectueux qui me voit comme une personne et qui ne m’utilise pas. Quelqu’un qui veut me connaître et être là pour moi, quelqu’un qui veut régler les problèmes et non les fuir. Je pensais qu’il pouvait être une de ces personnes, mais il semble que non. Ça ira quand même si je ne rencontre jamais personne. Je survivrai et je vivrai quoi qu’il en soit.
Merci à celles et ceux qui se sont rendus jusque-là dans leur lecture et aux personnes qui m’ont soutenue. Cette histoire m’a fait énormément de mal et j’avais besoin d’aide. Je pense que ça ira mieux pour la suite et que je redeviendrai plus disponible pour les autres intérieurement et temporellement.
Et maintenant : à la reconstruction!
