« Toutes les belles choses sont difficiles. » – Alain
Je pense que j’irais avec Alain là-dessus… Une des choses qui me fâchent, des relations, c’est souvent comment les gens vont juste appliquer toujours des idées reçues qui n’ont aucun fondement dans la réalité autre que leur présence dans les comédies romantiques ou la psycho pop. Je pense ici particulièrement à cette idée voulant que les relations doivent être faciles. Si effectivement le fait d’être avec quelqu’un qui complique volontairement les choses, fait des caprices et vous manipule et… est pas mal rebutant pour tout le monde, il me semble qu’il y a quand même des circonstances où c’est normal que ce soit complexe et un peu (voire parfois très) difficile au début.
Je ne comprends pas pourquoi des gens qui veulent des relations toujours faciles et simples viennent vers moi et exigent que je sois différente de ce que je suis tout en prétendant s’intéresser à moi. Il y a plein d’autres personnes autour qui n’ont pas vécu ce que j’ai vécu… Il n’y a qu’à aller vers elles. C’est injuste de me demander d’être quelqu’un d’autre et de faire comme si rien ne m’était arriver, surtout que c’est seulement pour leur propre confort. J’en ai un peu parlé dans les billets précédents. Ça me crée un immense désespoir quand je pense à ça. J’ai l’impression de parler pour rien, de ne jamais être entendue. Je fais tellement d’efforts pour dire aux autres ce que j’ai vécu, ce qu’il se passe, ce qui m’aiderait et… Je fais tout pour que ce soit plus facile pour l’autre, parfois jusqu’à m’en rendre malade. Et ça ne compte jamais. L’autre fait toujours comme si je n’avais rien dit, me reproche de ne pas être assez légère, ne fait pas d’efforts pour se mettre à ma place… Rien. Je m’épuise pour rien. Et quand j’essaie d’expliquer encore plus, je fais rire de moi en me disant que jouer avec mes sentiments ce n’est pas comme jouer avec ma vie et que j’exagère… Mais non, je n’exagère pas. Oui, étant donné que tous mes traumatismes sont d’ordre sentimental et ont eu des impacts très graves sur ma santé mentale et physique, rendu là, jouer avec mes sentiments ou prendre les histoires de cœur à la légère, c’est littéralement jouer avec ma vie. Il y a des limites à ce qu’une personne peut subir et de quoi elle peut guérir. Sous-estimer la souffrance de l’autre et prendre ces choses superficiellement même après avoir été averti est répugnant et dangereux.
Parfois je me dis que je ne devrais pas en parler, parce que quand j’en parle et qu’ils décident quand même d’agir de façon irrespectueuse, ça me fait ressentir de l’horreur et du dégoût face à eux et leur manque d’empathie… Et si je ne le disais pas, ils me diraient que j’aurais dû leur dire… C’est toujours ma faute à la fin… mais l’affaire là-dedans, c’est que je ne devrais même pas avoir à le mentionner pour qu’ils fassent attention. Par défaut, dans les relations interpersonnelles, parce qu’on ne sait jamais ce que les autres ont vécu, il faut toujours faire attention et être respectueux le plus possible. Ça valait bien la peine qu’il dise haïr les hommes pour agir exactement comme eux.
Un autre truc qui me fâche c’est l’espèce d’attente de gentillesse que les hommes ont de la part femmes, peu importe ce qu’ils leur font. À chaque fois qu’un homme me dit que je suis gentille, j’ai un frisson de peur… C’est le cas parce qu’à chaque fois, ce sera suivi d’un coup bas et après l’homme me dira que je devrais donc être gentille avec lui… comme si ça lui était dû. Je pense que les hommes qui me disent ça ont tendance à me sous-estimer ou pensent que les femmes doivent tout endurer en étant patientes et douces… Ce qui est bien sûr complètement absurde… Je peux être aussi bête que gentille. Je choisis d’être gentille avec les gens. Je ne suis pas une conasse bonasse imbécile… J’arrête d’être gentille quand on me blesse de façon gratuite et facilement évitable ou quand on me fait pire. Quand nous avions parlé du fait que je me sentais mal de ne pas être plus gentille avec mes parents, il m’avait répondu que ça se méritait, la gentillesse… Curieusement, après, cette logique ne s’appliquait plus à lui bien sûr… Là, il était tout surpris et me faisait le reproche de ne plus être gentille alors que son droit à ma gentillesse, il en avait clairement abusé et l’avait perdu de façon assez raide merci avec ses conneries. Je ne suis pas certaine qu’il soit assez conscient de lui et de ce qu’il fait pour vraiment comprendre la gravité de ce qu’il m’a fait. Tout le monde autour la comprend pourtant. Je trouve ça terrible. Je suis tannée que les gens ne règlent pas leurs problèmes et ne se soucient pas de l’impact de leurs actions sur les autres. Aller mal n’est pas une excuse pour faire n’importe quoi aux autres.
Je vais arrêter ici avec cette histoire. S’il lit, soit il s’en servira pour se taper plus sur la tête et ne pas changer, soit il s’en servira pour changer et agir correctement avec une autre femme. Dans tous les cas, ça ne changera rien à mon sort et ça ne m’apportera rien. J’ai évacué ce que j’avais à évacuer. Je suis tannée de faire des efforts pour les autres et qu’ils n’en fassent pas pour moi. Je suis tannée de faire super attention aux autres et qu’ils me chient dessus sans réfléchir. Je suis tannée d’aider. Je suis tannée d’être blessée… Je suis tannée de bien d’autres choses encore… mais ça ne sert plus à rien de me plaindre. J’ai fait tous ces efforts et perdu ce temps pour absolument rien, même pas de respect, ni pour moi ni pour mes efforts. Il faut l’accepter. C’est ce qui a été. Je dois aussi arrêter de me taper dessus. Je n’ai rien fait de mal dans cette histoire… La pire chose que j’ai fait est de dire « ok » sans rien de plus sur le moment devant une situation qui me mettait mal à l’aise afin de ne pas dire des choses qui dépassaient ma pensée… Quelle criss de bitch!
J’ai prévu une journée pour prendre soin de moi demain. J’ai hâte de voir mon psy. Je sais qu’il me dira de ne pas penser à quelqu’un qui m’a traitée de cette façon et a fait si peu d’efforts pour moi. J’ai quand même vraiment besoin de l’entendre… J’ai besoin de voir l’empathie et le découragement sur son visage. Désolée pour le chialage ces derniers jours, mais j’avais besoin que ça sorte. J’apprécierais maintenant qu’on cesse de minimiser ce que j’ai vécu et qu’on cesse de m’encourager à être en relation. Je suis vidée. Complètement. Je vais essayer de me concentrer sur ma vie, avancer et ne surtout jamais rien attendre des autres. C’est tout ce que je peux faire… Ça et me concentrer sur mes projets. Je méritais mieux que ça, oui… J’ai juste hâte de ne plus avoir la nausée. Ça viendra.
Bonne journée et à plus.
