Comme plusieurs parmi vous le savent, cette année a été particulièrement difficile pour moi. Ce n’est pas à cause de la pandémie, non, bien que certaines personnes avec qui j’ai eu des problèmes cette année avaient peut-être leur santé mentale en partie affectée par la pandémie. J’ai décidé de faire mon bilan de fin d’année en deux parties (probablement plusieurs sous-parties en fait, puisque ça a été une grosse année…). D’abord la partie pénible. Cela me permettra de finir l’année sur une note plus positive.
J’ai appris beaucoup de choses cette année sur plan relationnel. J’en ai confirmé beaucoup d’autres aussi. À la fois sur ma relation avec moi-même, mais aussi dans mes relations avec les autres. J’avoue avoir été profondément déçue par les êtres humains.
J’ai appris que peu importe les avertissements qu’on fait, même si on prend toutes les précautions possibles, il y aura toujours des personnes qui prétendront qu’on les agresse en parlant de ce qu’on vit. J’avoue que ça, ça a été une surprise. Je savais que certaines personnes ne voulaient pas entendre parler de ce que traversent les autres, mais je ne pensais pas que ça pouvait aller aussi loin, qu’on était rendu au stade où une personne pense que les autres doivent fermer leur gueule sur les sujets qui touchent toute la société, seulement au cas où le confort d’une seule personne risquait d’être bousculé. Même en écrivant le sujet dans le titre d’un message. Même en faisant des avertissements au début du message, une personne peut décider de son propre chef de lire ce que vous avez écrit et se prétendre par la suite agressée par le sujet du message… Les bras m’en sont tombés. Ça m’a vraiment beaucoup fait douter de mon image de la nature humaine qui était plutôt positive malgré tout ce que j’ai vécu, lu, entendu… Ça, c’était aller trop loin pour moi. Les bras de toutes les personnes à qui je l’ai raconté sont tombés de découragement aussi. Heureusement ce n’étaient que les bras métaphoriques qui sont tombés et nous en avons encore de réels pour se serrer bien fort devant l’absurdité de la vie parfois.
Ça ne m’a pas pour autant convaincue de me taire. En fait, cette personne qui a dit que je l’avais agressée, je crois que c’est la personne qui est responsable de harcèlement que j’ai vécu… C’est ce que je soupçonne fortement, puisque cette personne m’avait déjà dit pas mal la même chose en personne il y a plusieurs années. Ce n’est donc pas une victime innocente de mon terrible récit (avec de multiples avertissements au début, je le rappelle), mais vraiment quelqu’un qui voulait me nuire… et ça, il y en aura toujours malheureusement. Je ne ferai pas silence pour autant. J’ai traversé cette épreuve la tête haute. Ça m’a fait réfléchir aussi à ces avertissements dont je doute souvent de l’utilité, mais que je fais quand même en classe pour ne pas m’attirer de problèmes et pour éventuellement protéger mes étudiants… qui pourtant demandent généralement plus à savoir qu’à être protégés. Ça me décourage qu’on utilise quelque chose qui a la base a été conçu pour aider les parents à protéger les enfants pour en faire une chose qui permet de s’enfoncer la tête dans le sable et de ne surtout pas être dérangés dans notre petit confort. J’en reparlerai plus longuement bientôt.
Je maintiendrai probablement jusqu’à la fin de mes jours que c’est la chose la plus stupide et la plus absurde qu’on m’a faite de toute ma vie. Je ne m’excuserai jamais de ma dureté à l’égard de cette personne. Je lui souhaite sincèrement de prendre ses responsabilités dans la vie et de devenir adulte. Si tu choisis d’ouvrir un message lié à la violence sexuelle dans son titre et qui contient des avertissements comme quoi il est question de violence sexuelle dans le texte qui suit, tu ne peux pas prétendre que tu ne t’attendais pas à ce que ça parle de violence sexuelle et prétendre avoir été agressée de lire là-dessus. Non là… Ça va définitivement trop loin.
J’ai appris que certaines personnes se victimisent en faisant croire que la souffrance des autres est terrible pour elles sous prétexte qu’elles sont hypersensibles au point où ça en serait insupportable et que vous devriez fermer votre gueule par conséquent pour ne pas les troubler. Ça ça me pose vraiment beaucoup problème. Je le suis, hypersensible et j’en connais beaucoup d’autres. Dans mon devenir adulte, à travers ma thérapie, ça a été super important de travailler sur moi et d’apprendre à mieux la gérer, ma sensibilité, justement pour ne pas m’approprier la souffrance de l’autre et prétendre hypocritement que je souffre autant que lui (ce que je n’ai jamais fait et qui me semble complètement obscène), pour ne pas chercher à le faire taire, pour ne pas le blesser plus en me fermant à lui et… J’ai souvent entendu la super phrase : « C’est parce que j’ai trop d’empathie! ». Ce n’est pas ça l’empathie. Si tu avais vraiment de l’empathie, tu comprendrais que l’autre personne peut avoir besoin de parler de sa souffrance et tu te mettrais dans une disposition pour pouvoir l’accompagner là-dedans… C’est ça, l’empathie. Accompagner l’autre dans sa souffrance parce qu’on le reconnaît comme le même que soi. Ce n’est pas souffrir à la place de l’autre ni autant que l’autre de ce qui lui arrive. Il y a une distance entre soi et l’émotion dans l’empathie. Souffrir autant que l’autre ou à sa place, ça s’appelle la compassion. Et même là, quand tu es rendu à te sentir plus atteint que l’autre par ce qu’il vit, il y a un problème qui nécessiterait que tu fasses un suivi thérapeutique pour apprendre à gérer tes émotions au lieu de dire à l’autre de se taire, de l’éviter, de le bloquer ou autres comportements violents de merde. J’ai appris cette année que je suis plus qu’écœurée d’entendre de fausses excuses (par des personnes qui se mentent souvent à elles-mêmes aussi) pour continuer à se rentrer la tête dans le sable en faisant semblant qu’il n’y a pas de solution et que nous ne pouvons rien faire, que nous sommes impuissants devant la souffrance que la souffrance de l’autre cause en nous. C’est quand même une des bases du devenir adulte de comprendre que parfois il faut mettre un peu de côté ses émotions pour se tourner vers l’autre. Pas être un puits sans fond dans lequel l’autre peut se déverser à l’infini sans effectuer son travail pour améliorer sa situation. Juste travailler sur soi pour se rendre capable de voir et d’accueillir la souffrance de l’autre sans s’y enfoncer, sans s’y perdre. Il n’est pas possible de changer ce qui, dans le cerveau, fait qu’on est hypersensible ou pas, pas que je sache en tout cas. On peut cependant tout à fait changer notre façon de réagir à ces stimulations externes qui nous troublent. Une des personnes qui m’a blessée cette année laisse échapper un cri d’enfant de 5 ans à chaque fois qu’il est question d’un sujet difficile, un genre de « AhhhhAAAAAhhhh! » et parfois ses bras se lèvent d’horreur. J’ai eu envie de l’envoyer chier sérieusement la première fois qu’elle a fait ça devant moi. C’est aussi immature que quelqu’un qui ferait une face de dégoût devant le corps d’une personne nue. J’aurais probablement dû m’écouter, ne pas nécessairement l’envoyer chier, mais m’éloigner aussitôt que j’ai constaté ce qui est en fait un terrible manque d’empathie de sa part… elle qui prétend être trop sensible à ce que vivent les autres. Si tu étais vraiment sensible à ce que vivent les autres, tu réagirais avec respect et non comme une enfant.
Voilà pour aujourd’hui. Je continuerai bientôt… J’ai mis la photo du vélo d’enfant parce que je sens que je dois remettre un peu mes petites roues pour avancer dans les relations, pour un temps…
À plus!
