Comme si… (Se comparer, peindre un peu)

            Depuis l’enfance, j’ai toujours aimé les images. J’ai aimé visiter les musées aussi, aussi souvent que je le pouvais, dans le plus d’endroits possibles. Quand j’écris cela, ça me fait penser à une remarque mesquine qu’une personne m’avait faite une fois quand j’étais en voyage. Elle m’avait dit que quand elle voyageait, elle ne perdait pas son temps dans les musées comme moi, qu’elle préférait plutôt aller s’assoir dans un café et voir comment les gens vivaient… Comme si l’un excluait l’autre… Comme si aller au musée empêchait de s’assoir dans un café après… Comme si l’art n’avait rien à voir avec la façon dont les groupes humains vivent et leurs valeurs… Comme s’il fallait comparer les voyages entre eux… Comme s’il fallait comparer les intérêts des personnes entre eux et décider lequel est supérieur à l’autre…

            Comme si… Comme si… Comme si…

            Je n’aime pas la comparaison, à part comme un trope qui nous permet d’approcher une compréhension de ce qui resterait autrement inconnu… Ou comme un simple procédé explicatif me permettant de faire comprendre à mes étudiants des notions un peu complexes pour leur niveau.

            La comparaison des gens entre eux est malsaine. Que ce soit lorsqu’on se compare à quelqu’un que l’on juge mieux ou quelqu’un que l’on juge moins bien que nous. L’action de comparer les être humains, dans les faits ou en pensée, est profondément absurde. C’est aussi très mauvais pour la santé mentale.

            Je me souviens de ma mère qui me disait de « penser aux petits noirs en Afrique » (faisant référence à ceux que Vision Mondiale présentait le matin à la télévision pour recueillir des dons) pour me consoler au lieu de prendre quelques minutes de son temps pour vraiment comprendre ce qui n’allait pas. C’est le même traitement qu’elle se réservait à elle-même et qui l’a empêchée de changer de vie. C’est sûr qu’ils vont plus mal que moi, ces enfants, dont elle parlait. Mais le monde ne changera jamais si tout le monde reste toujours dans l’immobilité en se disant qu’il y a pire que soi ou mieux que soi. Ça ne règle rien. Il faut agir.

            Nous vivons par contre dans un monde où il est très difficile de ne jamais se comparer aux autres, en bonne partie à cause des réseaux sociaux et des médias… C’est quelque chose que je trouve un peu oppressant, cette omniprésence du regard de l’autre sur ma vie et de mon regard sur la sienne. Je n’arrive pas pour autant à complètement m’en retirer. J’essaie donc de tolérer ce fait d’être vue et de faire un usage sain et créatif des réseaux sociaux que j’aime.

            Je le fais parfois, me comparer, mais je me sens coupable immédiatement après. Alors j’essaie de ne pas le faire… Ou de le faire le moins possible… et de le garder pour moi, pour ne blesser personne… ou en tout cas le moins de personnes possible. Je ne vais plus voir les profils des personnes qui m’ont blessée non plus, chose que je faisais au début des réseaux sociaux il y a quelques années. Ce n’est plus trop difficile de ne pas regarder parce que j’ai fait beaucoup de travail sur moi et parce que je veux prendre soin de moi. Ça rend les choses plus faciles… Aussi je sais maintenant que ces personnes qui m’ont fait du mal restent les mêmes même si elles sourient à n’en plus finir sur les réseaux sociaux. À moins qu’elles fassent une réelle (et souvent longue) démarche de changement, elles continueront à traiter les autres comme elles m’ont traitée.

            Je me rappelle de ma mère qui comparait ses seins aux miens pour insister sur le fait que les siens étaient plus gros (comme si j’avais eu deux enfants… comme si je portais un énorme surpoids comme elle… comme si c’était important). Je me souviens de mon père et de mon ancienne amie qui passaient leur temps à me dire « Je le savais bien avant toi ! »… Comme s’ils savaient tout avant moi… Comme si le moment où on savait une chose avait une quelconque importance…  Comme si cela changeait le statut d’un être humain ou son rang dans l’humanité… Comme si cela témoignait d’une qualité quelconque de son savoir ou de son intelligence…

            Personne n’apprend plus vite en faisant rire de soi ou en se faisant dénigrer… Ça, c’est sûr et démontré.

            Plusieurs surdoués (dont moi) ne savent jamais vraiment complètement leurs tables de multiplications et ce n’est pas parce qu’ils manqueraient d’intelligence ou de compétence ni parce qu’ils auraient un retard sur le plan de l’intelligence… C’est simplement parce que leur pensée est organisée autrement. Il utilisent un autre calcul qui fait plus de sens pour eux que d’apprendre une liste de choses par cœur, ce qui leur est souvent très difficile parce qu’ils vont plutôt conserver les informations en faisant des liens entre elles.

            Admettre qu’on ne sait pas et qu’on doit encore beaucoup apprendre. Poser des questions. Lire. Suivre des cours. S’intéresser à différents sujets. Être dans une quête constante d’apprentissage. Ça, ce sont des signes d’intelligence…

            Je suis allée à mon premier cours de peinture lundi soir. C’était bien et j’ai hâte de voir comment se passera la suite des choses. Il faut que j’achète du matériel sans trop m’emporter, même si je voudrais tout et toutes les couleurs. Je ne sais pas encore de quoi j’aurai réellement besoin. Il faut donc que je sois raisonnable.

            Je n’aime pas la salle de classe. Le plafond est bas et il n’y a pas de fenêtres. Il n’y a pas beaucoup de lumière non plus, ce qui est étrange pour un cours de peinture.

            On étouffe.

            Ça ira…

            Pas le choix.

            Je suis quand même très enthousiaste face à ce que j’apprendrai dans ce cours et aux projets qui ont été présentés et que je devrai réaliser pendant la session. J’ai aussi très hâte d’en savoir plus sur les couleurs.

            Je vais essayer de ne pas me comparer aux autres. Mon expérience avec la peinture est presque nulle. J’ai une sorte de complexe face à cela… comme face à toutes les choses que j’aimerais vraiment faire… et que je finis par m’empêcher de faire pour toutes sortes de raisons qui se résument souvent à : Je n’ai pas le droit de vivre. Un de mes principaux objectifs cette année est que ce réflexe cesse et que je vive réellement au moins un peu plus… Parce qu’à chaque fois que cette pensée me vient en tête, j’arrête de respirer et toute énergie quitte mon corps. Je suis alors bonne à ne finir que sur un sofa.

            Il y a quelques années j’avais peint cela :

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            Et cela :

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            Et cela :

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J’ai fait un peu d’aquarelle et d’acrylique, mais c’était très restreint et bref comme expérience. Je n’ai jamais trouvé en moi le courage de poursuivre même si j’adorais. J’espère que cette fois sera la bonne. C’est plus facile pour moi lorsque je débute quelque chose dans le cadre d’un cours. Le fait d’avoir des indications aide, mais aussi le reste d’orgueil que j’ai à avoir de bons résultats me pousse à mettre plus d’efforts là où mon manque d’estime de moi m’arrêterait parfois.

            J’aimerais peut-être arriver un jour à faire des livres pour enfants et pour cela je pense que mon exploration des couleurs des prochains mois sera très pertinente. J’espère faire un livre au moins aussi beau que celui dans la vidéo d’un de mes préférés un jour : https://www.youtube.com/watch?v=OFdK_TBrBGs

            Bonne journée !

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