J’ai survécu

J’ai dormi deux heures durant la nuit… c’est l’intensité de la rage qui m’habitait. Je n’étais pas certaine d’être capable d’aller travailler, mais finalement j’ai survécu à ma journée et je me suis même un peu amusée avec mes élèves. J’ai résolu une situation avec une élève très problématique qui cause des ennuis et agit de façon très irrespectueuse depuis le début de février. Contrairement à d’autres, je suis toujours restée polie même si non, on ne peut pas dire que j’apprécie son comportement. Je suis quand même assez intelligente pour savoir que je ne connais pas tout de cette personne et qu’il y a probablement une situation cachée en dessous qui motive ses comportements nuisibles. J’avais hâte de rentrer. La petite Hannah était malade ce matin, probablement d’anxiété parce que ça devait l’avoir inquiétée que je pleure toute la nuit. Et moi, j’ai eu la nausée toute la journée, mais j’ai enseigné quand même.

Je déteste l’injustice. Qu’elle me concerne ou qu’elle soit subie par quelqu’un d’autre. Ça cause de la rage en moi. Après m’avoir donné le résultat de la plainte, la dame m’a dit qu’il avait dû comprendre son avertissement, je lui ai dit qu’elle se trompait parce que dans ses supposées excuses, il qualifiait son comportement d’un simple commentaire que je pouvais choisir d’ignorer. Non. Inventer un trouble de personnalité, un faux diagnostic de santé mentale à ton élève publiquement, ce n’est pas juste faire un commentaire anodin. C’est commettre un violence, un abus de pouvoir. Et je pense qu’il faut juste semblant de ne pas savoir ce qu’il a fait. Je pense que son geste était tout à fait intentionnel et choisi et qu’il n’a clairement rien compris du petit avertissement. Je pense que l’autre but de la petite phrase sans son message, c’est d’essayer de me faire croire que je réagis trop. Ce qui est faux. Ma réaction est une réaction normale face à son comportement qui est anormal dans la vie en général mais encore plus dans le cadre d’une pratique d’enseignement.

La réaction de tout le monde est la même: « Je ne sais pas pourquoi il a fait ça, mais il a un criss de problème. ».

Je suis d’accord.

Faire vivre des humiliations publiques à des personnes vulnérables, c’est un comportement typique de personnes qui souffrent réellement d’un trouble de personnalité narcissique. Dans le pourquoi ça m’a affectée à ce point, il y a le fait que j’ai vécu pensent 19 ans enfermée dans une maison avec un homme de ce genre qui faisait exactement ce genre de chose. Nous en avions parlé avec mon psy durant notre rencontre il y a quelques jours. Il a dit que les « beaux » moments vécus avec ces personnes sont généralement au moins un peu vrai, mais que ces personnes sont tellement instables qu’un rien peut les faire basculer dans un comportement d’abus, parfois la simple envie d’une caractéristique ou d’une capacité de l’autre peut les pousser à vouloir détruire cette personne. (Comme si ça allait leur donner ce qu’ils veulent 🙄🤭🤮). J’ai dit que ça correspondait à mon expérience et qu’aussi cette instabilité me dit clairement qu’il n’est pas possible pour moi de faire confiance à cette personne. Qu’il faut plutôt m’en protéger. Le psy était d’accord. Selon lui le plus possible c’était une tentative de negging… me fesser dessus de façon inattendue afin de me briser et qu’ensuite je m’effondre et que je recherche son approbation et qu’il puisse se présenter en genre de sauveur. C’est ce qui est le plus logique considérant ses comportements antérieurs… même si au fond je ne saurai jamais pourquoi il a fait ça. À la fin, ça n’a pas vraiment d’importance… c’était répugnant peu importe la façon dont on le regarde. Aussi je connais l’existence de ce genre de technique depuis environ 14 ans… et elles me dégoûtent et ne fonctionnent plus sur moi depuis longtemps…

J’ai repensé à la femme qui me disait d’avoir confiance en elle et une autre prof alors qu’elles me mentaient carrément en pleine face et que je le savais. Je ne pense pas que j’aurai confiance en qui que ce soit que je ne connais pas avant très longtemps, Madame… et je n’ai clairement aucune confiance en vous.

Je ne sais pas si je vais continuer ce bac. Je n’en ai pas vraiment besoin. Je le faisais par plaisir mais ils ont pas mal tué mon plaisir en sautant à pieds joints dessus, le pauvre oisillon. Des sauvages. Ça aurait peut-être été possible s’il n’y avait pas eu tous les abus qui ont suivi avec toutes les femmes incompétentes et malhonnêtes impliquées dans cette histoire… mais là, là je ne sais plus si c’est vraiment intéressant pour moi ni possible. À mes yeux ça n’a clairement pas de sens de recevoir un diplôme de personnes et d’une institution qui cautionnent les abus du personnel enseignant. Je ne me sens pas bien quand je dois côtoyer des personnes pour qui je n’ai plus de respect non plus.

Mon intervenante pour le stress post-traumatique était en état de rage elle aussi mais elle m’a beaucoup aidée ce matin. Nous avons adressé beaucoup beaucoup de phrases manipulatrices que les gens disent dans ces situations. J’en reparlerai un peu plus tard, mais la conclusion était que je suis vraiment forte et courage et que j’ai de quoi être fière d’avoir agi selon mes valeurs et accompli mon devoir de citoyenne. Ce que le chargé de cours, les madames et l’institution en pensent n’a aucune importance.

Je vais aller me reposer. J’en ai grandement besoin. Parfois, pour survivre, il faut accepter de se maintenir dans un état de demi vie pendant un certain temps. Le temps nécessaire pour digérer l’horreur de ce qui a été vécu.

PS: Vous m’avez peut-être trouvée méchante dans mon dernier billet, mais non. Ma réaction est normale après un abus. L’important est que je n’aille pas moi-même faire vivre ces violences que je leur ai souhaitées et que je m’en libère plutôt l’esprit. Je me commettrai clairement pas de violence à l’égard de ces personnes, non, mais elles ne pourraient jamais compter sur mon silence.

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