Bilan

Ça a été une semaine et une fin de semaine difficiles, mais je suis fière de les avoir traversé la tête haute malgré tout. Comme j’ai vu dans une publication internet cette semaine, je dirais que je suis quand même crissement écœurée de devoir être résiliante. Le courage et la force, c’est épuisant. Je me demande souvent ce qui fait que les personnes qui me traitent mal ne ressentent pas de honte de traiter les autres comme ça et de leur faire perdre leur temps. Je pense que je connais une partie des réponses, mais il m’en manque encore que je découvrirai dans les prochains mois probablement. C’est un peu pour ça que j’ai décidé de m’inscrire à ce programme: pour arrêter de demander à mon psy ce qu’ils ont dans la tête ces gens-là…

Le volet de ma vie avec lequel j’ai le plus de difficulté en ce moment, ce sont les relations avec les êtres humains. Je sais que mon cerveau est différent… mais au-delà de ma différence, j’avoue que j’ai quand même souvent beaucoup de difficulté à imaginer comment il peut sembler à des gens que les comportements qu’ils adoptent dans ma vie sont une bonne idée. Peut-être parce que ça a fonctionné avec d’autres avant…

Tout ce monde de mensonges, de trahisons, de violence et d’hypocrisie, c’est très très très loin de la personnalité. J’ai regardé un documentaire ce soir et ça a été infiniment long avant que quelqu’un qui parlait se rende compte que l’infidélité n’est pas nécessairement une question de morale au sens religieux. Tout le monde passait son temps à rire des humains fidèles en disant qu’ils étaient aveuglés par la Bible. La réalité est un peu plus complexe que ça… mais ce sont des gens qui s’imaginent plus intelligents que les autres, donc ça donne ça. L’infidélité est un problème parce qu’elle blesse gravement la personne qui la subit. Ça n’a rien à voir avec la Bible… Elle commence à être un peu loin, la Bible. Surtout ici.

J’ai appris ce matin qu’une femme qui travaille au collège a été assassinée par son ex conjoint samedi soir. Je revois les portes de l’ascenseur qui se referment sur son visage souriant vendredi matin depuis… Ils disent qu’elle a crié pendant dix minutes et que personne n’a rien fait même s’ils ont entendu. C’est insensé. J’ai repensé aux personnes qui m’ont ignorée, ridiculisée et n’ont pas demandé de mes nouvelles quand je traversais des moments difficiles… Et bien sûr tout le monde est triste qu’elle soit morte après. Je n’en peux plus de l’hypocrisie face à la violence conjugale. On se retrouve toujours très seule, face à la violence, mais après… oh après tout le monde trouve ça terrible et prétend qu’il n’y avait rien à faire… alors qu’il y avait des tonnes de choses à faire, en amont… mais c’est plus facile de pleurer après. C’est moins engageant. En tout cas, si un jour je meurs de la violence d’un homme, je veux que tout le monde qui ne m’a pas aidée avant se fasse royalement envoyer chier. Je ferai une liste et un texte, si jamais il y a des volontaires… J’ai aussi plein de commentaires débiles et arriérés sur la violence qu’un collègue m’a dit au fil des années qui me sont remontés dans la gorge d’un coup. Je me suis demandé s’il lui avait déjà dit ce genre de conneries. En ce moment, ma réaction face à sa mort, c’est la rage. Parce que c’est insensé qu’on en soit encore là. La tristesse viendra plus tard.

J’ai passé une bonne partie de la fin de semaine à étudier mon examen de psychocriminologie qui aura lieu à la fin de la semaine. C’est beaucoup de travail. Au moins j’avais la petite qui m’encourageait à côté calmement. Elle doit sentir qu’on vise un grand changement.

J’ai repensé aux relations amoureuses. Parfois ça me tente, mais souvent non. Je n’ai pratiquement eu que des mauvaises expériences… Il faudrait quelqu’un qui réfléchisse et pose des questions. Il faudrait un homme qui travaille sur lui et qui ne me fera pas honte de ce que j’ai vécu. Il faudrait un homme tranquille, doux, aimant. Ce nouveau féminicide me renvoie surtout à la peur. j’ai repensé aussi aux personnes qui affichent un petit air de supériorité quand je leur dit que je suis célibataire… ou qui font une face de pitié comme si je manquais quelque chose d’incroyable… alors que les études démontrent que les femmes célibataires sont beaucoup plus heureuses que celles en couple…

J’ai besoin de réfléchir encore. J’ai besoin que les vacances arrivent. J’ai besoin de développer un peu plus mon réseau social vers des personnes ayant des valeurs plus proches des miennes. J’ai besoin de laisser bien du monde et des choses derrière.

Je vais aller dormir pour le moment.

Bonne nuit!