Pour en finir (2)

Je sais que j’ai souvent annoncé la fin de ma paroles sur ces histoires et que j’en ai finalement encore parlé. Ça ne sera pas le cas ici. Quand ça se produit, c’est la plupart du temps parce que je suis écœurée d’en parler et que je voudrais me forcer à ne plus y penser et ne plus en parler… Le problème c’est que les pensées intrusives ne fonctionnent pas comme ça. On ne peut pas les arrêter sur commande. C’est une des principaux résultats d’années passées à subir de la violence psychologique de personnes qui ne travaillent pas sur elles-mêmes et ne règlent pas leurs problèmes qu’elles font subir aux autres sans se soucier des répercussions sur leur vie. Si vous vous dites que ça ne vous fait pas ça à vous, eh bien bravo! Ça veut tout simplement dire que vous n’avez pas encore vécu assez de violence et de traumatismes pour que votre cerveau ait cette réaction… qui est la réaction normale d’un cerveau soumis à des situations anormales. Des pensées intrusives, que ça s’appelle. Pas du ressassement. Pas de l’acharnement. Des pensées intrusives. Et elles apparaissent chez les personnes qui ont vécu quelque chose qui leur a fait tellement mal qu’elles n’arrivent pas à le digérer et que leur cerveau est comme un disque qui saute (ce pourquoi je me répète parfois… ça aussi c’est normal dans ces circonstances). C’est comme si le cerveau repassait sur le même sillon jusqu’à ce qu’il finisse par débloquer et continuer la mélodie (la mélodie c’est la vie dans cette métaphore si vous n’aviez pas compris). Ça apparaît aussi chez les personnes qui sont à nouveau victimisées d’une façon dont elles l’ont été dans le passé. Ce qui peut sembler une seule goutte d’eau pour vous agît comme le supplice de la goutte chez d’autres… parce que c’est déjà arrivé trop de fois. Parce que chaque nouvelle victimisation empire les effets secondaires de la première.

Dans certains cas comme le mien, c’est à dire chez les personnes qui souffrent de trauma complexe, ça peut ne jamais guérir. Ce pourquoi je ne suis plus capable d’endurer les personnes manipulatrices, hypocrites et… Ce pourquoi j’ai besoin de relations amicales et amoureuses saines et sécuritaires, de personnes capables de se remettre en question, de travailler sur elles-mêmes, de bienveillance. Ma santé mentale et ma survie en dépendent. Je pense que pour 2026, je vais faire une série de post-it sur lesquels j’écrirai « Tu ne sais pas de quoi tu parles. Va t’instruire. » que j’apposerai sur le front de toutes les personnes qui disent des conneries sur les impacts de la violence sous toutes ses formes.

Si des pays de plus en plus nombreux sont rendus à légiférer contre la violence psychologique, c’est justement parce qu’on connaît de mieux en mieux ses effets et que je ne suis clairement pas la seule à qui ça fait ça. Je me tape régulièrement des cours où il est expliqué en long et en large la normalité des effets secondaires que j’ai à la suite des choses que j’ai vécues. Si vous voulez croire des faussetés, c’est votre droit. Vous ne le ferez cependant pas dans ma vie, ça, c’est certain. Ce n’est pas de l’intolérance, ni de la méchanceté, ni de la demande de perfection. Entre être une personne manipulatrice et violente et être parfaite, il y a une infinité de nuances et de scénarios possibles. Si je vous chasse de ma vie, c’est que vous avez versé dans ceux qui sont inacceptables.

Je comprend aussi que ce que j’ai dit sur les stéréotypes de poètes puisse blesser certaines personnes. Ce n’est pas mon intention. Je déteste tous les stéréotypes. Une femme c’est comme ci. Un homme c’est comme ça. Un artiste agit comme ceci. Un professeur n’a pas l’air de cela. Et… pour toutes les catégories d’humains. Les stéréotypes tuent la vie. Il y a une infinité de façons d’être tout ce que nous voulons être. Nous ne sommes pas une seule chose. Nous sommes multiples. Je trouve ça infiniment triste et violent que les gens construisent des étiquettes et s’en servent pour s’enferment les uns les autres ou se taper dessus les uns les autres. Ce pourquoi j’aurais du écrire « les personnes qui utilisent des comportements de manipulation dans leurs relations » au lieu de « les personnes manipulatrices ». Je déteste ça. Je suis toujours en train de me corriger mentalement pour ne pas sombrer dans des perceptions erronées des personnes ou des avenues possibles de la vie. Les stéréotypes et les étiquettes tuent la vie. Je comprends que c’est anxiogène d’accepter l’infinie liberté créative du monde… mais c’est clairement mieux que tuer la vie.

Mon psy me dit souvent que j’ai une résilience hors du commun. C’est vrai. Je le sais maintenant. Ma résilience elle vient de ma créativité et de ma curiosité. De mon insatiabilité face à l’expérience humaine aussi. De ma conscience de l’infinité des possibles. Il ne faut pas s’enfermer dans un corset trop étroit ni s’enfoncer soi-même dans un trou infernal qui nous emprisonne. Tout ce que ça fait, c’est nous fragiliser. Mieux vaut accepter d’apprendre, de travailler et de créer sa personne et sa vie comme on les veut, quitte à recommencer 100 fois… parce que la vie c’est aussi une infinité de choses intéressantes et magnifiques.

J’ai finis d’étudier mon examen final de demain matin. À 11h30 au plus tard, je serai enfin en vacances. Je ne sais pas si j’écrirai alors, mais je reviendrai c’est sûr.

Je vous délaisse une photo du ciel quand je me suis réveillée à 3h30 ce matin.

À plus!

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