Pour en finir avec la femme aux menaces, eh bien j’ai eu une réaction aussi vive d’abord parce que ses comportements étaient insensés et inacceptables, mais aussi parce que ce sont des comportements que j’ai souvent vu mes parents avoir, des comportements très malsains et qui ont un impact durable chez les personnes qui les subissent. Est-ce que cette personne a un trouble de personnalité narcissique? Je ne sais pas. Je pense que mes différentes formations ne me permettent pas encore de statuer sur ce genre de choses (celui de mon père n’a pas été diagnostiqué par moi, je le rappelle, mais par des professionnels en santé mentale). Chose certaine cependant, il y a des traits. Cette volonté de projeter une image idéalisée, de faire passer son ressenti et son confort personnel avant celui des autres, les diverses manipulations, la victimisation, la rigidité psychologique, le comportement immature, voire enfantin et… Elle parle souvent de sa supposée hypersensibilité, qui est peut-être réelle, je ne sais pas… probablement. Elle me semble mal la comprendre. Être hypersensible n’est pas une faiblesse. C’est au contraire une force et une richesse. Être hypersensible ne veut pas dire que tout le monde doit se taire au risque de provoquer des émotions chez toi. Ce n’est pas une maladie ni une situation grave d’avoir des émotions et c’est vraiment malsain de prétendre que c’est le cas.
Pour ce qui est du côté poète, je pense qu’il y a des traits narcissiques chez beaucoup de poètes qui les fait se penser spéciaux… sensibles… trop gentils pour le monde et autres conneries mièvres. Je pense cependant aussi que plusieurs poètes forgent leur identité à partir d’un stéréotype social qui comporte ces mêmes caractéristiques clichées mièvres. C’est d’une part énervant puisqu’il y a une infinité de personnalités artistiques à travers les différents médiums et non juste une comme on veut souvent nous le faire croire. D’autre part, c’est paralysant. Si on accepte un stéréotype comme identité et qu’on s’y tient, ça rend rigide. Ca empêche l’exploration de soi et le travail sur soi. Ça empêche la remise en question de l’image qu’on se fait de soi-même. Ca fait percevoir comme méchantes toutes les personnes qui osent ne serait-ce que questionner un peu qui on est et notre comportement. Et ça c’est aussi très malsain pour les personnes qui subissent votre attitude.
J’ai finalement été aussi fâchée de son comportement parce qu’il me semblait manquer de conscience d’elle-même. Elle faisait aussi abstraction du fait que je lui avais dit, après la mort d’une autre écrivaine de qui elle avait fait semblant de penser du bien alors qu’elle ne l’appréciait pas (au point de répéter sans arrêt le mot « penis » pendant une de ses lectures… on voit toute la douceur, la gentillesse et la sensibilité dans cette action…), que ce n’était pas respectueux de faire ça. Je pense qu’elle s’imaginait être en train de faire quelque chose de noble. Mais aller chercher des likes et de l’attention sur les réseaux sociaux avec le cadavre d’une personne qu’on ne respectait pas, ça n’a rien de noble. Se donner des émotions fortes (encore une fois sur les réseaux sociaux comme si c’était nécessaire) au point de finir par en rire en prétendant que le métro est devenu épeurant et dangereux depuis sa mort, c’est obscène et insensible. Pas respectueux.
Mon ex, JS, est mort parce qu’il avait besoin d’aide depuis longtemps et qu’il n’est jamais allé en chercher. Il est probablement aussi mort parce qu’il s’était créer un personnage de poète polytoxicomane et que je pense qu’à ce stade c’était pratiquement impossible pour lui d’imaginer une autre vie et que le milieu ne l’aurait pas laissé faire de toute façon. Il m’a d’ailleurs été confirmé récemment que le milieu poétique est toujours aussi malsain (voire toxique) et que j’ai très bien fait de le quitter. Comme je n’écris pas de poésie, je n’ai aucun regret. J’ai conservé seulement les personnes que j’apprécie. Je n’ai pas besoin d’aller traîner là pour être inutilement blessée à nouveau comme je l’ai été à la soirée où j’ai croisé une des personnes de ce milieu contre mon gré il y a deux semaines. Ce n’est pas possible d’être résilient et de rebondir si on a une image extrêmement limitée de qui on est et de la vie qu’on peut avoir. C’est comme cela que je la comprends sa mort. J’arrive à la fin de mon deuil même si je serai toujours triste pour lui. Il me reste trois textes à finir d’écrire qui sont liés à ça. J’ai fini ce matin d’attacher les brins du foulard que j’ai fait avec la laine que j’avais achetée à sa mort. La couleur est difficile à rendre malheureusement, mais ça donne une idée.



Comme ça, bien enveloppée, je pourrai garder seulement ce que j’ai aimé de nous pour repartir dans le monde et réouvrir mon cœur à la possibilité d’aimer et d’être aimée.
Ces histoires resteront en 2025. Je ne veux rien savoir du milieu poétique ni de la femme aux menaces. Je les rejette parce que je veux vivre.
Bonne journée!