Bilan (2)

J’avoue que j’ai de plus en plus envie d’aller vivre en forêt, avec plus de chiens, une chèvre, des poulets et un canard blanc qui sera prénommé Gilles. J’ai de moins en moins de patience pour certains caractères humains et vraiment de moins en moins de patience pour le bruit constant de la ville. Ça m’affecte beaucoup.

C’est sûr aussi que maintenant j’ai plus peur des humains. C’est difficile pour moi d’imaginer comment il me sera possible de faire confiance à l’avenir après toutes ces trahisons et ces dégueulasseries. Les gens ne réfléchissent pas beaucoup aux conséquences de leurs actions sur les autres. Je ne pense pas que ça les intéresse tellement en fait. Ils sont trop occupés à penser à eux-mêmes.

Pour cette histoire de relation amoureuse, je le sais bien qu’il existe des hommes pertinents. Le fait est qu’après tout ce que j’ai vécu, ça devient quand même de plus en plus difficile de penser que ça se passera bien la prochaine fois.

Je ne suis pas anormale, non:

Ça ne veut pas dire que c’est impossible que ça aille bien non plus. Je suis quand même épuisée. Souvent on dirait qu’ils viennent dans ma vie pour me gâcher la vie et m’utiliser plus que pour vraiment me connaître. Beaucoup n’ont aussi jamais réfléchi aux différents types de relations possibles et ne savent pas de quoi je parle quand j’essaie de leur expliquer ce que je veux (qui n’est pas particulièrement complexe en fait). Ça c’est un signe assez clair que je ne suis pas face à quelqu’un avec qui je serai bien. Surtout si cette personne en plus ne cherche pas à comprendre ce que je dis…. Ou déforme carrément mes propos en prétendant qu’un travail sur le fait que les élèves sont exposés principalement à la pensée d’hommes misogynes et malades ce serait juste « parler de moi » et la preuve que je serais une personne souffrant d’un trouble de personnalité narcissique… what the fuck? Honnêtement…

C’est quand même juste une question de respect et de santé mentale minimum d’écouter l’autre et d’essayer de comprendre ce qu’il nous dit plutôt que de forcer notre façon de vivre et de penser sur lui ou elle. Je lisais, il y a quelques mois, dans un livre sur la misogynie, que beaucoup d’hommes voient les femmes comme des personnes, mais ne les voient pas vraiment comme des êtres humains à part entière, c’est à dire des personnes avec une intériorité, une liberté, une capacité de penser et… ce qui expliquerait en partie pourquoi ils nous traitent comme des inférieurs, des objets ou des faire-valoir. Comme si nous n’étions pas tout à fait complètes sans eux… j’y reviendrai quand j’aurai fini le livre, mais c’était assez proche de mon expérience… alors que moi je cherche quelqu’un qui voit et respecte ces parties en moi… Parce que c’est quand même supposé être ça, être en relation. Être conscient qu’on est face a un être humain libre qui mérite le respect.

Je vais au lit. Mes journées sont épuisantes. Je déteste la chaleur. C’est beaucoup trop tôt pour ce temps…

Cassius m’a consolée le soir où j’ai appris le féminicide. Lui qui n’aime pas qu’on lui touche les pattes, il m’a laissée tenir sa patte jusqu’à ce que je m’endorme, la tête patiemment posée sur ma main qui tenait sa patte.

Bonne nuit!

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