You wouldn’t let me say the words I longed to say
You didn’t want to see life through my eyes
(Express yourself, don’t repress yourself)
You tried to shove me back inside your narrow room
And silence me with bitterness and lies
(Express yourself, don’t repress yourself)
Did I say something wrong?
Oops, I didn’t know I couldn’t talk about sex
(I musta been crazy)
Did I stay too long?
Oops, I didn’t know I couldn’t speak my mind
(What was I thinking)
Did I say something true?
Oops, I didn’t know I couldn’t talk about sex
(I musta been crazy)
Did I have a point of view?
Oops, I didn’t know I couldn’t talk about you
(What was I thinking)
Human nature – Madonna
Ce rapprochement dont j’ai parlé, dans mon dernier billet, entre l’inceste et les relations entre professeur et élève, c’est un exemple parfait de phrase dont si je l’avais énoncé à voix haute devant plusieurs personnes en tant que femme surdouée tenant toujours compte de plusieurs éléments dans sa réflexion, c’est l’exemple parfait d’une situation où l’on aurait inévitablement essayé de me massacrer juste après. Les voix des ignorants se seraient élevées : « Hein? » (Scandalisé avec une face de dégoût intense), « T’as pas rapport! », « Il n’y a aucun lien voyons! On n’est pas de la même famille! » et autres phrases inutiles et vaines de personnes qui ne posent jamais de questions. On m’aurait aussi probablement traitée de folle, de lesbienne, de bitch féministe frustrée avec qui personne ne veut coucher (ce qui n’est pas mon cas, je le répète… il y a une liste d’attente en fait… mais on sait bien que la seule raison pour laquelle quelqu’un pourrait ne pas avoir de relation sexuelle est parce que personne ne veut d’elle (bonhomme qui lève les yeux au ciel) et… Eh bien, les deux bitches féministes frustrées avec qui personne ne veut coucher à qui la psychologie récente doit cette illumination de considérer ces relations comme relevant de l’inceste, sont Jacques Lacan et Paul-Claude Racamier. Ce n’est pas vraiment ma perception d’eux, mais puisque de nos jours les opinions semblent primer sur les faits, je vous laisse libres d’avoir cette opinion d’eux.
C’est à travers la notion de lien, la dynamique de celui-ci, la vie symbolique, la place que les gens occupent socialement, le rôle de guide du professeur qui se rapproche de la fonction parentale et plein d’autres nuances que l’on arrive à bien saisir le lien entre ces relations sexuelles et l’inceste, mais encore plus avec ce que Paul-Claude Racamier nomme l’incestuel. Si vous pensez que l’inceste ne qualifie que les relations sexuelles entre membres d’une même famille, vous avez tort. La définition est beaucoup plus large. Allez donc les lire et les comprendre avant de vous permettre de me dire que c’est moi la personne qui n’a pas rapport, exagère ou ne comprend rien. Je suis toujours du côté de ce que la recherche démontre… les opinions, je m’en câlisse pas mal, à part dans leur dimension nocive de désinformation pour la société et le caractère blessant du jugement et de l’ignorance qu’elles traduisent souvent. Ça, ça m’énerve royalement. Je ne suis pas non plus intéressée par les arguments voulant que certains couples se soient construits de cette façon. Oui, c’est arrivé. C’est arrivé dans un monde où l’on n’avait pas autant de connaissances sur les conséquences de ces relations qu’on en a aujourd’hui. C’est un peu l’équivalent de si vous me demandiez d’accepter à nouveau le mariage entre une enfant de 12 ans et un homme de 70 parce que ça se faisait avant, en faisant abstraction du fait qu’à l’époque on ne considérait pas les enfants comme des personnes, mais comme des biens. Ça veut dire que personne ne demandait jamais à l’enfant ce que ça lui faisait… et surtout pas à plusieurs reprises dans sa vie pour réellement vérifier comme ça l’a affecté. Il faudrait réfléchir un peu plus et tenir compte de plus d’éléments dans vos réflexions au lieu d’insulter les autres alors que c’est vous qui manquez de connaissances pour bien juger d’une situation. Il faut aussi en finir avec l’idée que les professeur.e.s sont nécessairement de bonnes personnes. Ça n’a rien de factuel.
J’ai fait exprès de prendre cette chanson de Madonna dont je sais très bien qu’elle réfère à la sexualité (avant qu’un homme juge important de m’en informer comme si j’étais une idiote) pour parler du fait qu’on invoque toujours la satanée nature humaine pour parler de n’importe quel abus sexuel. La supposée nature des hommes qui les rendraient incapables de contrôler leur sexualité (factuellement faux) et… Curieusement, il n’arrive jamais qu’on rappelle que la nature humaine c’est aussi avoir un cerveau, une raison, de l’empathie, des zones conscientes et inconscientes, des besoins (dont celui de pouvoir faire confiance et se sentir en sécurité). La nature humaine semble étrangement souvent se situer du côté hormonal et en référence à une certaine animalité de l’humain pour les personnes qui l’invoquent comme argument pour prouver le caractère « correct » de leur comportement. La nature humaine n’est pourtant pas si limitée… Alors c’est ce que je vais faire de mon côté, réclamer l’autre part de votre nature humaine, celle rationnelle, celle capable d’empathie, celle capable de mener des raisonnements complexes. Oui, la sexualité est normale. Elle est aussi rationnelle, conceptuelle et bien d’autres choses qui n’appartiennent qu’aux humains. Arrêtez de la salir en la simplifiant à outrance et en l’instrumentalisant pour abuser d’autres personnes. Il y a toujours beaucoup plus en jeu que ce qui se passe avec les organes. Arrêtez de faire les idiots ignorants. C’est votre problème. Réfléchissez et réglez-le.
And I’m not sorry (I’m not sorry)
It’s human nature (It’s human nature)
And I’m not sorry (I’m not sorry)
I’m not your bitch don’t hang your shit on me (It’s human nature)
Human nature – Madonna
Photos des deux bitches:

