Je pense que cette année est l’année où il m’est arrivé le plus souvent de devoir faire face à des personnes qui font quelque chose de dégoûtant, d’irrespectueux, de blessant et qui ensuite tentent de me faire croire que le problème est ma réaction et non ce qu’ils m’ont fait avant cette réaction. C’est une technique de manipulation extrêmement commune et extrêmement énervante. Plusieurs personnes m’ont parlé d’expériences semblables à la suite de mes billets sur ce que je vivais. Il y aussi tellement de publications sur le sujet sur Internet. C’en est décourageant.
Je reviens sur l’histoire avec mon ancien « ami », le prof de philo. Je souligne, avant d’entrer plus avant dans mon récit, qu’il s’agit d’une personne qui nie depuis des années les diagnostics que j’ai eus de douance et de stress post-traumatique, une personne qui agit comme s’il pensait que moi et mon psy sommes des imbéciles, moi incapable de comprendre ma maladie et ma neuroatypicité malgré tout ce que je lis sur le sujet et les vérifications que je fais auprès de diverses personnes formées de différentes façons en santé mentale, mon psy un imbécile incapable de se rendre compte qu’il a des diagnostics erronés depuis plus d’une décennie… Mais lui, le prof de philo, lui qui n’a aucune formation en santé mentale de quelque ordre que ce soit, lui, il sait mieux que nous. Il m’a demandé, comme ça, comme s’il n’y avait aucune raison alors qu’il me fait des trucs violents depuis 21 ans, pourquoi la conversation tournait toujours à la violence avec moi, avant de me traiter de personne souffrant d’un trouble paranoïaque (lui qui rit de moi chaque fois que j’ose dire qu’une personne m’ayant maltraitée semble avoir tel ou tel trait psychologique…).
Ce n’est pas la première fois qu’il me fait le coup. Il y a maintenant 11 ans, quand j’ai reçu le diagnostic de stress post-traumatique complexe pour la première fois, il m’avait fait la même chose. Je me souviens que je lui avais expliqué quels étaient les symptômes et pourquoi ça arrivait. Comme aujourd’hui, il avait fait comme si je n’avais rien expliqué du tout, ne croyant pas que ni moi ni mon psy puissions apparemment avoir une quelconque idée de quoi nous parlions. J’étais allée à un party chez lui. Comme je déteste les fêtes avec plusieurs personnes, j’étais allée plus tôt pour boire un verre avec lui avec l’intention de quitter tôt quand les autres invités arriveraient. Il voulait que je rencontre sa nouvelle blonde, même si je ne me sentais pas vraiment en état. Après un traumatisme, l’esprit a tendance, dans le stress post-traumatique, à être un peu comme un disque qui saute. Ce n’est pas quelque chose qui peut être arrêté à volonté. C’est pour ça qu’il est absurde, inutile et irrespectueux de dire à quelqu’un qui vient de vivre quelque chose de traumatisant de juste penser à autre chose ou de se changer les idées… et encore pire de le faire à quelqu’un qui vous a déjà expliqué à une, voire à de multiples reprises comment le stress post-traumatique affecte l’esprit. Le cerveau doit en quelque sorte se réparer avant que l’obsession puisse cesser. Dans le stress post-traumatique, il y a la nécessité pour l’esprit d’arriver à reconstruire une nouvelle vision du monde puisque celle-ci a été brisée par l’événement traumatisant et que plus rien ne fait sens. Ça prend du temps. Ça ne sert à rien de s’impatienter avec la personne. Mais les gens ont peur de voir la souffrance de l’autre parce qu’elle leur rappelle la leur et s’ils n’ont jamais fait de travail sur eux-mêmes pour prendre conscience de cela et séparer ce qui arrive à l’autre de leur peur de ce qui pourrait leur arriver, ils s’impatientent avec la personne traumatisée et la traumatisent encore plus. C’est impossible pour une personne gravement traumatisée de faire abstraction de ce qui lui est arrivé pour vous faire plaisir et agir comme vous le voulez pour vous faire sentir bien. Vous faites juste empirer la situation en lui demandant de le faire.
Donc, même si je n’étais absolument pas en état de le faire, j’ai accepté d’aller à la fête qu’il organisait chez lui parce que c’était important pour lui que je vois sa nouvelle copine (encore une fille de 21 ans). Je ne suis pas restée longtemps à la fête quand les gens sont arrivés. Je me suis rendu compte assez vite que j’étais incapable de parler d’autre chose que ce qui m’était arrivé et j’étais triste et je pleurais, l’alcool n’aidant absolument pas mon état. J’ai dû parler à sa blonde environ 10-15 minutes en tout. Le lendemain, il m’écrit que tout le monde à sa fête m’a trouvée absolument insupportable et le verdict a été que j’étais la personne la plus égocentrique du monde. Selon lui, tous ses amis m’avaient détestée. Donc je souffrais déjà de stress post-traumatique complexe parce que je sortais d’une relation violente, j’étais affectée par la quantité trop élevée d’alcool que j’avais bu parce que dans ma vingtaine je ne prenais pas tellement soin de moi et que, bien sûr, je n’avais aucune idée de comment prendre soin de moi après un traumatisme grave, mais en plus il fallait que j’accepte le verdict d’une bande d’inconnus qui avaient apparemment tranché sur la totalité de mon être après m’avoir vue complètement saoule et triste dans un party moins d’une heure…
Je l’ai naïvement cru. Aujourd’hui je vérifierais auprès des personnes, mais à l’époque, j’avais fait confiance à celui que je croyais être mon ami. J’ai alors entrepris d’enlever ces personnes de mes « amis » Facebook (Je déteste tellement Facebook et sa superficialité!) par respect pour moi-même et parce que je coupe toujours les ponts vite avec les hypocrites (Ces personnes m’avaient souri toute la soirée…). J’ai ensuite reçu un message de sa part me disant que j’étais hystérique et que je capotais pour rien et que ses amis étaient blessés que je les enlève de mon Facebook et il voulait savoir c’était quoi mon problème… J’espère que vous commencez à voir la manipulation et comment son comportement est malsain… Il m’a dit que j’étais paranoïaque (sans bien sûr tenir compte de son comportement et de l’influence qu’il avait pu avoir dans ma décision… puisque c’est directement lui qui était à l’origine de ma perception de ses amis). Il a aussi essayé de me faire me sentir anormale de ne pas aimer les activités de groupe, même si déjà à l’époque, je lui avais dit plusieurs fois que je suis une personne introvertie et que je n’ai pas les mêmes besoins sociaux que lui… chose qu’il nie à chaque fois en me disant que tous les êtres humains ont les mêmes besoins sociaux… What the fuck? Ce n’est pas comme si le fait qu’il existe des introvertis était une nouveauté au début des années 2000… Ça faisait déjà un moment que leur existence était avérée.
Il a fini par m’avouer, quelques jours plus tard, qu’en fait ce n’était pas TOUS ses amis qui m’avaient détestée… seulement sa nouvelle blonde qui avait décrété, après m’avoir parlé 10-15 minutes complètement saoule et profondément malheureuse dans un party, que j’étais la personne la plus égocentrique qu’elle avait rencontrée de toute sa vie. Curieusement, le fait qu’il s’agit d’un jugement extrêmement superficiel, anormal, sauvage et violent à faire pour une personne qu’on vient à peine de rencontrer ne lui avait pas traversé l’esprit. Un jugement digne d’une petite crisse de conasse (désolée, mais j’ai toujours été polie avec elle et j’ai toujours respecté toutes les personnes qu’il a fréquentées, mais lui a toujours ri et rabaissé les personnes qui m’ont intéressée… et elle m’a clairement injustement et sauvagement jugée… alors je me permets de le dire une fois dans ma vie, oui.). Ok, elle était jeune, mais lui non. Il était déjà dans la trentaine alors et ça aurait été sa responsabilité de lui dire, au moins, qu’elle le croit ou non, que ça ne se faisait pas de juger quelqu’un aussi violemment et éventuellement de réévaluer son intérêt pour cette personne. Si une personne que je fréquente à peine depuis quelque temps se mêlait de faire des jugements aussi dégoûtants sur mes amis qu’ils viennent de rencontrer, j’enverrais chier cette personne, je n’essaierais pas de détruire mes amis avec son jugement de marde fondé sur une minuscule conversation dans laquelle la personne jugée n’allait clairement pas bien… Je le sais. Je suis trop loyale. J’ai toute ma vie défendu des personnes qui n’avaient aucune réciprocité de sentiments pour moi, amicalement ou amoureusement, mais je l’ai toujours découvert trop tard… ce qui a encore été le cas cette année. Il ne s’est jamais excusé pour ça…
Le fait est qu’il trouve ça normal, lui, ce genre de jugements superficiels. Je le sais parce qu’il me l’a fait à nouveau plusieurs fois. Il m’a dit que la personne qui est responsable du harcèlement que j’ai vécu est une très bonne personne parce qu’il a fumé un joint avec elle une fois dans un party… C’est sûr que ça lui a donné la possibilité de bien connaître la personne sous toutes ses facettes… C’est sûr… Et il m’a dit ça à répétition au fil des ans… rejetant du revers de la main la quantité énorme de choses dégoûtantes que cette personne m’a faites, comme si le simple fait d’avoir passé un moment agréable à se droguer sur ton lieu de travail avec quelqu’un rendait négligeables des années de violence psychologique… Il ne s’est jamais posé de question à savoir ce que ça pouvait me faire de me faire dire une connerie pareille, même quand je lui réexpliquais ce qu’elle avait fait et comment ça m’avait affectée au fil des ans… Mais c’est moi le problème…
Mais vous voyez, lui, justement, il pense ça. Il pense que ce qu’il fait est correct et que c’est moi qui ai un problème… Il a même prétendu qu’il faisait ça pour m’aider, de m’encourager à boire, de croire la petite conasse, de me dire que ses amis me détestent, de nier les diagnostics que j’ai reçus, de me dire de penser à autre chose et… Toutes ces choses, il les fait apparemment pour mon bien et pour m’aider… J’en ai déjà de l’aide… Une aide professionnelle 100 fois mieux qualifiée que lui qui me donne des conseils aussi intelligents que je devrais faire semblant d’être moins intelligente pour plaire aux hommes et être en couple et d’autres conneries du genre. Seriez-vous capable, vous, d’aimer quelqu’un dont vous avez besoin de vous rabaisser et de vous cacher devant lui pour qu’il vous aime? Comment est-ce que ça peut sembler un conseil intelligent? Aucune idée. Donc ce sont toutes ces choses, mon grand, qui font que je deviens parfois brusque dans la conversation avec toi. Toutes ces choses et bien d’autres que tu m’as faites au fil des ans. Le pire est qu’il m’a souvent parlé comme si j’étais une débile hors de contrôle en me disant : « C’est moi qui parle, calme-toi. Je veux ton bien. »… Seriez-vous capable, vous, de penser qu’une personne qui agit de cette façon veut votre bien? Le fait est que ce n’est absolument pas l’expérience concrète que j’ai de lui, qu’il veut mon bien.
Mais encore là, cette supposée violence de ma part est en bonne partie une projection de sa part. Il m’a dit, pendant la conversation cette année, après qu’il m’ait demandé de me calmer, alors que j’étais parfaitement calme sur mon sofa en train de regarder un film, que la prochaine fois il m’imaginerait calme, alors… La question réelle est : pourquoi cette personne s’est-elle permis de m’imaginer enragée à la base? Cette personne ne m’a jamais vue enragée de toute sa vie. Absolument jamais. Il ne m’a jamais vue crier après qui que ce soit, perdre le contrôle ou d’autres conneries du genre. Ça m’est arrivée une fois dans toute ma vie d’être dans un état comme ça et les deux hommes qui m’ont vue dans cet état avaient volé mon travail et un des deux m’avait brisé le cœur en plus… et c’était avant que j’aille en thérapie. Si vous n’êtes aucun de ces deux hommes, qui sont frères et qui ont maintenant plus de 60 ans, vous ne m’avez jamais vue enragée et la projection que vous faites sur mes messages textes, qu’ils émanent d’une personne enragée, vient de vous. Pas de moi. Une personne blessée, oui. Une personne peut-être en colère, oui. Pas une personne enragée ni hors de contrôle. Cette image est inventée dans votre tête et vous appartient. Elle est injuste aussi. Elle parle de votre honte et de votre malhonnêteté. Pas de moi.
Je sais maintenant que je vais avoir à faire semblant d’écrire plus lentement parce que les personnes avec qui j’ai des conflits ne seront pas assez honnêtes et seront trop engagées dans la volonté d’avoir raison et de s’innocenter de tout pour se rappeler que j’écris absolument toujours vite. J’attendrai donc plus avant de répondre et je ferai semblant de taper plus lentement. Le contenu ne sera pas différent, puisque je ne pense pas que quoi que ce soit que j’aie fait ou dit dans les échanges peut vraiment être construit comme « mal » ou « faux », mais au moins personne ne pourra invoquer la vitesse et l’intensité de mes réponses comme un genre de preuve de quoi que ce soit d’inadéquat en moi.
Toutes les personnes avec qui j’ai eu des conflits cette année m’ont fait ça : elles ont fait quelque chose d’horrible et/ou d’extrêmement irrespectueux et se sont ensuite fâchées et indignées que je réagisse. C’est répugnant, mais cela leur appartient.
J’ai confirmé aussi, cette année, que même si vous expliquez en long et en large aux autres ce que vous vivez, ce dont vous souffrez et … dans la majorité des cas, elles choisiront de faire comme si vous n’aviez rien dit, de croire que vous exagérez et/ou de vous inventer d’autres problèmes que ce que vous vivez réellement qui explique cependant clairement pourquoi vous êtes comme vous êtes. C’est profondément décourageant.
Je suis certaine que si on avait demandé à toutes ces personnes qui m’ont fait du mal cette année, comment elles agiraient si leur amie vivaient une situation extrêmement difficile, comme de la violence conjugale, le stress post-traumatique, un burn out ou… Je suis certaine que toutes ces personnes auraient répondu qu’elles aideraient la personne, essaieraient de la comprendre et en prendraient soin. Bien voilà. C’est faux. C’est officiel maintenant: vous avez choisi de penser à vous et de minimiser ce que je vivais. Vous le savez, maintenant, comment vous agiriez réellement puisque vous l’avez fait… certains à de multiples reprises. Vous savez maintenant que vous vous mentiez à vous-mêmes.
Je crois quand même, au-delà de tout ce que j’ai vécu cette année, qu’il existe certaines personnes qui écoutent et s’informent réellement. Des personnes qui tiennent compte de ce que vous vivez et le respectent. Elles ont été moins nombreuses que les autres cette année, mais elles existent. Je les ai vues.
Bonne journée!
